dimanche 19 décembre 2021

Odyssée 21 (jour 5) : Un déluge et des refuges

On se réveille donc au son de la pluie en ce jour 5 de l’Odyssée. L’eau n’est pas entrée par le velux ouvert, mais heureusement qu’il n’a pas plu plus fort. On ne peut pas dire que le son de l’eau qui tombe du ciel soit des plus motivant pour nous tirer du lit. On se lève toutefois, et on descend pour prendre le petit déjeuner, qui aura pour particularité de nous faire découvrir la confiture de gratte-poux. Le nom est pour le moins surprenant, mais le gout est très bien (il s’agit en fait de groseilles à maquereau). Celle-ci est accompagnée d’un très bon pain et d’un œuf un peu quémandé par Benji la veille. Bref, chez Pierre-Etienne, on ne mange pas le matin, par contre on sait recevoir pour les petits-déjeuneurs.

Pour le coup, c'est artisanal

Ensuite, on se prépare, mais en trainant un peu la patte. Tout le monde semble évoluer un peu au ralenti. La météo nous annonce « pluie » pour toute la matinée, et pour l’aprem, c’est « averses ». Pas « rares averses », non, « averses » tout court. Traduction : avec un peu de chance, il y aura quelques minutes sans pluie dans l’après-midi, mais d’ici là, on va se faire saucer à plein temps.

On se prépare dans le garage

La pluie, qu'est-ce que c'est...

Comme il faut bien y aller un jour, on se décide. On met le K-way, ceux qui ont un pantalon k-way le revêtissent, ceux qui disposent de guêtres (oui, je mets encore mes guêtres de pluie et je ne le regrette jamais) les chaussent. Nous sommes alors dans le garage, alignés devant la porte ouverte, à contempler les gouttes qui rebondissent sur l’asphalte devant nous. Individuellement, personne n’a envie d’y aller. Mais le groupe, lui, décide qu’il est temps. Alors nous y allons, saluant nos hôtes et les remerciant pour l’accueil.

J'y vais ou j'y vais pas ?

Très vite, on est mouillé. Par chance, on démarre par une montée, donc ça nous réchauffe, mais on sent bien que la journée va être très longue, contrairement à la distance à parcourir qui n’est que de 57 km. Très vite, j’annonce à mes comparses qu’il n’est pas question de s’offrir des plans galères gratuitement, et que si les chemins se montrent aussi méchants que la veille en terme de boue et de praticabilité, on esquivera. J’étudie donc mon gps en même temps que nous avalons les premières bornes (et dès qu’on passe dans des endroits abrités, type tunnels) afin d’anticiper les potentielles alternatives. Toutefois, l’objectif de départ reste de suivre la trace, en espérant des chemins corrects.

Certains ajustent leur habillement

La lumière au bout du tunnel ???

Il s’avère, en ce début de parcours, qu’on alterne entre passages plutôt praticables, et passages assez mortels, avec de la flotte et des herbes hautes. Ce genre de chemins, on les appelle les rizières ardenoises (oui ardenoises !). Il faut donc vous imaginer qu’on est dans 10 à 20 cm de flotte, et des herbes hautes en émergent. C’est très bucolique, mais c’est fatigant... et humide.

On a eu quelques montées plutôt sympas, avec de la boue et des pierres un peu glissantes qui rendaient l’ascension technique, et ceux qui avaient des crampons à leurs pneus et une certaine pratique on pu s’amuser à relever le challenge de tout monter sur le vélo. Pour les autres, il a fallu marcher. Les frères Dubois et moi nous sommes bien éclatés là-dedans. David a pour la première fois regretté de ne pas avoir remis un vrai pneu sur sa nouvelle jante, car celui qu’il a reçu avec est vraiment prévu pour terrain sec ou très boueux, mais pas entre les deux.

Par la suite, lorsqu’on a identifié des passages trop galères, on a commencé à les esquiver. Si je voyais qu’une route zigzaguait autour, on prenait plutôt la route. Ça rallongeait un peu en distance, mais assurément ça allégeait en terme de temps et d’effort.

À un moment on s’est trompé de chemin, ce qui nous a contraint à faire demi-tour. C’est dommage, le chemin était en cailloux, bien praticable et en légère descente. Dans l’autre sens, il était toujours bien praticable, mais, vous l’aurez deviné... en montée. On a aussi tenté à un moment un petit single autour d’un accrobranche, ce qui nous a permis de bien visiter les lieux, mais de faire une boucle inutile. Tout ceci reste anecdotique, on n’a perdu que quelques minutes dans ces deux erreurs de parcours.

Dois-je préciser qu’il pleut toujours et que cela ne s’est pas arrêté une seule seconde ? Par chance, la pluie ne tombe pas drue, mais elle tombe continuellement. On est trempés jusqu’aux os. Les K-Ways ne sont plus étanches depuis bien longtemps, et ils constituent désormais plus une couche collante et gênante qu’une vraie protection. Certes, ça coupe encore du vent, mais ce n’est vraiment pas très agréable.

On arrive dans la commune de Wasigny, lieu où on avait prévu d’essayer de trouver à manger, et ça tombe bien, parce qu’on a faim. On voit une grande charpente en bois au milieu de village, sorte de halle pouvant accueillir un petit marché, une petite fête de village ou une bande de cyclistes trempés. On s’y abrite donc, et Faby saute directement sur un autochtone afin de lui demander s’il y a un endroit pour se restaurer dans le village ou une boulangerie. L’habitant lui répond que bien-sûr, il y a une boulangerie, mais qu’elle est fermée le mercredi... et évidemment on est mercredi. À part cela il n’y a rien ici, le plus proche selon lui est à Novion-Porcien, qui est à 9 km de là mais absolument pas sur notre chemin. On se rend donc compte qu’on ne va pas bouffer à midi et on se résigne à effectuer notre « repas » là, sous la charpente. Tâchant de garder le moral malgré la situation un peu compliquée, on prend une jolie photo de notre troupe fin prête à prendre son  pic-nic estival, et j’envoie le menu sur le whatsapp permettant à nos amis et famille de suivre notre aventure :

  •          entrée : abricots et figues confites
  •          plat de résistance : méli-mélo de barres de céréales noisettes, chocolat et fruits rouges
  •          dessert : pate de fruit énergétique

Une maison typique Ardenoise

La bande, prête pour le pic-nic

Curieusement, aucun d’entre nous n’a pensé à emmener une nappe vichy, et c’est debout que nous dégusterons notre repas. Tout aussi curieusement, on ne reste pas trop longtemps, car même si on est à l’abri de la pluie, cette grande halle est sujette, naturellement, au vent qui s’engouffre d’un côté pour ressortir de l’autre, et quand on est trempé, ça caille d’autant plus. Il me faut préciser qu’on a également les pieds mouillés. En effet, même avec des guêtres ou des chaussures étanches, comme il nous a fallu parfois marcher dans l’eau, celle-ci s’est infiltrée par où elle a pu. La palme revient à Fab, qui vaillant et un peu fou (je ne sais pas si ça surprend encore un lecteur), a voulu traverser une énorme flaque. Sa roue a fini par se coincer en plein milieu, et il a été obligé de marcher dedans, de l’eau jusqu’aux genoux. Bref, on a les pieds humides, et le froid provenant des extrémités étant encore plus mordant, ça meule, mais sérieusement !

Donc on n’est pas mécontents de se réchauffer en pédalant. De mon côté, pour me réchauffer le cœur, je chante. Je chante un peu, voire beaucoup, et je dois bien saouler tous mes copains d’aventure, car plus j’ai froid, plus je chante fort (et faux). C’est une technique développée par Lise quand on faisait de la rando dans la jungle de Bali : pendant qu’on chante, on ne pense pas qu’on a mal ou chaud (ou froid dans mon cas présent). Faby, de son côté, se motive en s’auto-persuadant qu’on finira par trouver une oasis dans notre désert mouillé, et qu’une auberge pointera le bout de son nez. Benji est bien moins optimiste et Faby lui assène son célèbre couplet sur la pensée positive qui mettra sur notre chemin un endroit pour se restaurer.

À un moment donné, je décide d’esquiver un chemin merdique et je nous fais passer par une petite route qui monte. Arrivé au sommet, on tourne la tête sur notre gauche et là... elle est là ! Juchée sur sa petite colline, arborant sa belle terrasse couverte de larges parasols Grimbergen, exposant fièrement ses panneaux « Bar, Brasserie » : l’auberge de la Providence ! (en vrai cela s’appelle simplement « la taverne », mais je pense qu’elle mérite clairement d’être rebaptisée).

L'Auberge de la Providence

Histoire de ne pas tout crader, on se met en terrasse et on sirote notre première bière (une cuvée d’Arthur) et on commande notre repas : un bon cordon bleu maison avec une aubergine grillé et un gratin dauphinois !

Une bière fraiche qui réchauffe le coeur

Cuvée d'Arthur

En attendant nos assiettes, certains copains se changent pour mettre des habits secs, et voyant les corps dénudés de Fab et Cyrille, les convives à l’intérieur du restaurant, qui sont d’un certain âge, sont toutes émoustillées. Une dame nous montre que celle qui est probablement sa maman et doit avoisiner les 80 ans ne tient plus en place. Du coup, Benjou se place bien devant le fenêtre lorsqu’il se dévêt à son tour, et on sent qu’il a envie de bénéficier du travail effectué pendant des heures à la salle de sport... mais son changement se passe dans l’indifférence la plus grande, et on sent bien qu’il est très déçu. Nous, ça nous amuse beaucoup.

Le vent se lève à nouveau et la pluie redouble. On est bien sur notre terrasse, mais il fait encore un peu froid. On demande au patron si finalement on ne pourrait quand même pas manger à l’intérieur et celui-ci nous accueille volontiers. On se met sur les tables hautes près du bar, et là, sincèrement, on est les rois du monde. Le juke-box passe de la musique rétro qui ne l’était pas quand on était jeunes (donc on aime bien), le plat est bon et chaud, le dessert aussi (hummmmm moelleux au chocolat), la bière coule à flots : on est refaits !

Le moelleux des bienheureux

Le café des satisfaits

Sam le pirate

Brrrrr... va falloir y retourner

Bon, je sors, mais j'étais bien ici

Pas facile de se remettre en selle après une telle pause, mais elle nous a tellement régénérés qu’on redémarre avec un entrain retrouvé. Les bières doivent aider un peu également.

Préparatifs sur la terrasse trempée

Ciel un poil couvert

Ceci étant dit, le froid nous saisit salement, d’autant qu’on démarre avec une descente en plein vent. Physiquement, tout le monde est plutôt en forme. Il y a quelques montées assez raides, et parfois techniques, et tout le monde semble plutôt à l’aise. On est au cinquième jour, nos corps sont évidemment fatigués, mais comme on les a plutôt bien préparés, et qu’on a su s’économiser quand il le fallait, j’ai l’impression que le pédalage est loin d’être la difficulté majeure de la journée.

Nous arrivons à un moment donné dans un passage extrêmement boueux, avec de la terre crayeuse et glaiseuse à souhait qui s’accroche au dérailleurs et encrasse toute la chaine, le genre de mélasse qui sèche dès qu’on arrête le mouvement pour se transformer en terre cuite et faire péter la chaine et parfois plus. Du coup, on essaie de l’esquiver en roulant sur le bas-côté et les hautes herbes, mais ce n’est pas évident non plus. Ce genre de passages entamera bien notre énergie, mais également notre mental, car on s’inquiète de casser quelque chose. Les dérailleurs craquent dans tous les sens, les vitesses ne passent plus, ou alors à des moments où on ne le souhaite pas. Du coup, on essaie de nettoyer comme on peut, en roulant dans les flaques, en utilisant l’eau de nos gourdes pour enlever le plus gros. Benji est particulièrement impacté, la géométrie de son vélo étant apparemment très propice à l’accumulation de boue à l’arrière du cadre entre la roue et la tige de selle. On est obligé de s’arrêter un moment une bonne dizaine de minute pour le laisser débouer (c’est comme déneiger, mais en moins blanc), en sachant pertinemment qu’on est susceptibles de devoir recommencer 500 mètres plus loin.

Un peu plus loin, on se regroupe tous au niveau d’un cimetière, et je ne sais plus quel génie nous rappelle qu’en général, dans un cimetière il y a de l’eau courante, et on en profite pour remplir nos gourdes qu’on utilise pour bien nettoyer les vélos. Une fois ceux-ci bien nettoyés, on leur met un coup de dégrippant (ok, c’est pas censé lubrifier, mais c’est mieux que rien et ça permet d’enlever les crasses qui restent), et ça nous rassure d’avoir dégrossi le nettoyage dans l’optique de finir l’étape sans tout casser. Il faut bien vous rendre compte, chers lecteurs, que la casse mécanique c’est une de nos plus grandes craintes. Relisez l’Épopée si vous voulez avoir un échantillon intéressant de l’ensemble des merdes qui peuvent arriver dans ce genre d’aventures et qui hypothèquent nos chances de finir. Car si on casse du matériel trop spécifique, impossible de trouver des pièces de rechanges. Déjà que les bouclards ont rarement ce qu’il faut en stock, mais en plus il faut se rendre compte qu’on est bien paumés au fin fond des Ardennes. Des endroits paumés, j’en ai visité quelques-uns en France, mais rarement je me suis senti enfoncé aussi profondément dans le milieu de nulle part. Aussi, nos dérailleurs et autres pièces de transmissions sont un peu le bien le précieux que l’on possède à ce moment-ci de notre vie.

Petit à petit, on se rapproche de l’arrivée, et on commence à se dire qu’on va réussir à finir cette étape infernale. Je ne vais pas dire que du coup on se détend, parce qu’en fait, même si cette journée est difficile, tout le monde a toujours gardé le moral. Bien-sûr, on a moins papoté que les autres jours, mais tout le monde a gardé le sourire tout du long, les blagues ont fusé dans tous les coins, et cette bonne humeur permanente est, à mon sens, pour beaucoup dans notre capacité à surmonter l’épreuve climatique. J’ai vraiment ressenti cet esprit de groupe, cette sensation d’être tous ensemble dans la même galère, et d’être attiré vers l’avant en ayant conscience que tout seul, jamais on n’y serait allé.

On fait pas pipi sur mon mur

On entre dans Rethel, quasiment arrivés, et on appelle nos hôtes pour les prévenir, et leur demander s’ils ont la possibilité de nous prêter un tuyau d’arrosage pour nettoyer nos vélos, nos bagages, et nous-mêmes en fait, car tout est extrêmement sale et boueux. Dans le cas contraire, on essaierait de trouver un car wash pour se passer intégralement au karcher (voire aux rouleaux). Nos hôtes nous indiquent qu’ils ont tout ce qu’il faut et qu’on peut débarquer immédiatement, ce qui nous arrange bien.

Nous arrivons donc à Thugny-Trugny, dont nous nous posons la question du nom des habitants. On apprendra, avec tristesse, qu’ils n’ont pas de nom, mais Cyrille proposera que nous les nommions les Tonitruants, ce qui nous semble à tous particulièrement joli, bien qu’inadapté tant le village semble extrêmement calme (euphémisme de ouf).

Lorsque nous sonnons à la porte de notre logement du jour, nous sommes ravis, car nous avons froid, mais très vite nous déchantons un peu. La première impression que nous avons des lieux et de nos hôtes est vraiment étrange. Sylvenne nous accueille d’un côté avec un air assez fermé, nous indiquant qu’elle n’a jamais reçu de personnes aussi sales. De l’autre, Francis sort le karcher qu’il nous avait proposé avec tellement de mal à le brancher et le faire fonctionner qu’on en vient à se demander s’il a vraiment envie qu’on nettoie nos vélos là. J’ajoute à ça les chambres atypiques, décorées de vieux journaux, de pages de bédés ou d’anciennes pubs, la fenêtre fermée et occultée par une planche dans notre chambre, et une petite odeur d’humidité, on a un peu le sentiment d’arriver dans l’auberge rouge. Fab m’indiquera une fois dans la chambre qu’il sent de mauvaises ondes dans cette maison.

La chambre de Francky, Dave et Cyrille

Leur WC, avec une BD accrochée au mur

La cuisine

Le hall avec une mezzanine

Le chambre de Sam et Benji

La salle de bain avec des affiches

Des affiches coté WC aussi

La chambre de Fab et moi

Le fab a ouvert la planche-volet pour aérer un peu

Nos WC avec pubs d'époque

La salle à manger-bibliothèque

Avant cela, on met un bon moment à tout passer au karcher : les vélos, les sacs, les cyclistes. Le sac de Benji n’est pas étanche, et il a oublié sa housse imperméable. Du coup, tous ses vêtements sont gaugés, comme on dit en Franche-Comté. Il file donc très vite les mettre au sèche-linge afin de leur donner le plus de chances possibles d’être secs le lendemain. Une fois tout rincé, on suspend nos affaires en k-way dans le garage, avec le sentiment que l’humidité ambiante ne leur permettra jamais de sécher durant la nuit.

Nettoyage bien mérité

À l’entrée du garage, il y a une espèce de ponton en bois qui est évidemment trempé. Francis nous dit de ne pas marcher dessus... un peu trop tard. Je glisse, m’envole, et ai juste le temps de faire appel à mes reflexes de judo pour éviter de me faire trop mal en m’écrasant dessus. Par chance, j’évite de me casser quoi que ce soit.

On rejoint nos chambres, et on prend une bonne douche. Je sors mes affaires de mon sac et constate avec plaisir que tout est quasi sec. J’ai eu une petite infiltration par la fermeture éclair, mais comme j’ai positionné mes habits avec soin, seule ma pochette étanche contenant mes outils est humide, donc tout va bien. On met quand même le radiateur à fond pour réchauffer la pièce, et on dispose dessus et à coté nos éléments les plus mouillés, tel que nos petites sacoches de cadre et leur contenu (celles-ci ne sont pas étanches).

Une fois la douche prise, des habits secs enfilés, nous descendons dans la grande pièce du bas où un feu a été allumé au sein de la cheminée. Quel bonheur de s’installer dans le fauteuil à côté pour boire une bière ! On dispose nos chaussures autour de l’âtre, et les plus futés d’entre nous (Sam et Benji) disposeront également tous leurs habits. Ça ressemble à un véritable camp de barakis, mais on y est bien !

L'âtre qui réchauffe les chaussures

Très vite l’heure de manger arrive, et nos hôtes se joignent à nous pour le repas. Sylvenne à un bout de la table, Francis au milieu, et à l’autre bout une amie venue les aider et se joindre à nous pour le repas (Fab me dit qu’elle s’appelle Elodie, j’ai honteusement oublié son prénom). Nous passons un repas excellent. Déjà, la nourriture et la boisson sont parfaites, mais en plus la compagnie de nos hôtes est des plus agréables. Ils sont charmants, cultivés et les discussions sont variées et enrichissantes. On passe plusieurs heures à manger, discuter et deviser joyeusement. On se rend compte, un peu honteusement, que la première impression que nous avions eue sur le lieu et ses occupants été totalement infondée. Une fois que nous sommes au sec, réchauffés, et que nous avons appris à mieux connaitre les gens qui nous reçoivent, on voit leur habitation avec un oeil nouveau. Les chambres qui paraissaient bizarres deviennent atypiques, la salle à manger-bibliothèque passe d'étange à charmante, et l'ambiance de la maison passe de chelou à chaleureuse. Comme quoi il ne faut pas rester figé sur ses premières impressions. Sylvenne, Francis, si d’aventure vous deviez lire ces quelques lignes, je tiens vraiment à vous exprimer toute notre gratitude pour votre accueil et pour cette soirée formidable !

La joyeuse tablée

Le carburant

Ce truc est plus vieux que Benji

Après le repas, nous rejoignons notre chambre pour aller nous coucher. À présent, il y fait extrêmement chaud. Nos affaires ont bien séché, c’est déjà ça. Il y en a un peu partout, les sacs encore humides à l’extérieur, pendent aux patères, nos habits sont répartis sur toutes les surfaces planes disponibles. J’effectue les opérations habituelles d’avant dodo : massage des cuisses, crème à cul puis résumé de la journée sur dictaphone. Je pense ensuite éteindre et dormir, mais Fab me demande de l’aider à préparer la surprise qu’il doit faire lors du spectacle d’anniversaire de Francky. Il y a d’abord une chanson, dont Fab ne connait pas l’air ("in the army now"), puis une chorégraphie des 2B3. Cela me donne l’occasion d’un bon fou rire nocturne pendant qu’il gesticule au milieu de la chambre.

Avant de m’endormir, je pense que le lendemain des partialistes (Bruno, le voisin de Francky, ainsi que Quentin et Corentin, les jumeaux terribles de Vendeuil) nous rejoignent, ce qui est bien sympa parce que ça va amener du sang frais et un certain renouveau dans notre équipée. Comme ils débarquent à 9h, on ne peut pas partir avant, donc on a quasi une grasse mat’ le lendemain (on met le réveil à 7h30, wahou !). Normalement, il est censé faire beau... enfin beau... pas pluie, c’est déjà ça. Mais bon, ce sera mouillé au sol, donc on sera sûrement mouillés par en bas. Aujourd’hui, ça nous faisait rire de rouler dans les flaques, vu qu’on était déjà mouillé, mais à mon avis, demain on sera beaucoup plus attentifs à les esquiver. On verra bien

Bonne nuit les tout nus !!!

Je m’endors ensuite rapidement, dans cette chambre où finalement ne se dégagent que de bonnes ondes.

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Le profil de la trace prévue

Le profil du trajet effectif

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