mardi 22 août 2017

Epopée : épilogue

Voilà, avec ce récit publié sur le blog, l'Epopée est belle et bien finie. Ecrire et décrire toutes ces journées a été un long, très long travail, mais c'est utile à plusieurs niveaux
  • ça permet de garder une trace de ces moments, et les relire sera génial. Chaque fois que je relis ceux du Périple, je suis hyper content, ça me projette dedans, je revis toujours ces moments avec grand plaisir;
  • ça permet à ceux qui ne l'ont pas vécu de se faire une idée de ce qui se passe pendant cette aventure, en la vivant depuis l'intérieur de ma tête;
  • ça me permet de tourner la page, car tant que ce n'était pas écrit, je restais sur un sentiment d'inachevé, comme si pour que l'Epopée soit belle et bien terminée, il fallait qu'elle soit consignée. Je me suis attribué cette tâche d'être l'annaliste de la compagnie verte (les initiés comprendront la référence, les autres demanderont à google - attention la couleur n'est pas la bonne, là j'ai mis verte en référence aux chacals), et tant que cette mission n'était pas terminée, je ne pouvais pas me tourner vers la suite.
Comme promis dans la petite introduction du premier post, j'ai essayé d'être le plus honnête possible lors de mes descriptifs. J'ai vraiment essayé de retranscrire mes sentiments, mes émotions, mes joies et mes déceptions. Je voulais vraiment essayer de vous relater les faits non pas tels qu'ils étaient, mais tels que je les ai vécus. Aussi, il y a certains passages qui peuvent vous surprendre et ma façon d'aborder le récit peut parfois étonner, aussi je vous propose une petite explication de texte.

Le ton employé

Déjà, vous pouvez potentiellement penser que cette aventure était vraiment pourrie, parce que je décris plus de galères que de rigolades. En vrai, il y a beaucoup plus de moments joyeux et rigolards que l'inverse. C'est juste que ces moment là sont considérés comme "normaux", et donc ne sortent pas de l'ordinaire et ne présenteraient pas d'intérêt dans le récit. Quand on part rouler entre potes, à part les moments où on se concentre sur l'effort dans de grosses montées, ou alors qu'on s'applique sur la technique dans les descentes, on passe notre temps à papoter, et bien souvent à se vanner les uns les autres. Ca n'a pas manqué à l'Epopée, où on n'était que très rarement silencieux. Et quand on l'ouvrait, c'était systématiquement pour dire des conneries.
Donc si vous avez l'impression suite à la lecture des posts que globalement on était tristes et inquiets, c'est que j'ai un peu trop dramatisé le récit. Bien-sûr on a eu des moments difficiles, mais globalement, on s'est vraiment bien marré. Et ceci se ressent d'autant plus avec le recul.

Pour écrire ces textes, je me suis basé sur des notes prises chaque jour (par écrit ou dictaphone) et sur les photos que chacun m'a transmises. Souvent, je me suis surpris à exploser de rire en repensant à tel ou tel moment. La palme d'or de rigolade lors de l'écriture revient au jour 2, avec les photos tendancieuses du Chef. Je les ai envoyées à Fab par email au boulot, et on s'est téléphoné pour en parler. Franchement, je ne pouvais pas parler tellement je rigolais.
En me remémorant tous ces souvenirs pour écrire les textes, j'ai savouré une deuxième fois l'Epopée. Après, je me suis vraiment contraint à essayer de me replonger dans l'état d'esprit de chaque moment, du coup j'ai pu dramatiser excessivement certains passages. Mais je suis un garçon très sensible, malgré mes apparances de vieil ours bourru, et je vis les choses intensément, les bonnes comme les moins bonnes.

J'espère avoir réussi à conserver mon style, un peu familier et potache, qui est un peu ma marque de fabrique sur ce blog. J'ai eu quelques retours qui m'ont fait plaisir, comme sur le crescendo du porte-bagage (tip-top la frime vas-y comme il est bien) de Benji, et d'autre remarques sur quelques allusions glissées à droite et à gauche. J'ai pris beaucoup de plaisir à relater nos histoires à ma façon.

La fin

Un passage qui vous aura probablement choqué, c'est la fin du jour 7, le moment de l'arrivée. Ne dites pas le contraire, moi-même ça me choque quand je le relis. On a l'impression que ça finit de façon abrupte. Et surtout, la fin ne parait pas joyeuse, n'est-ce pas ? A nouveau, c'est une question de retranscrire les sensations du moment avec fidélité.
Déjà, j'aurais aimé être en mesure de vraiment faire la fête lors de la soirée. Je suis sûr que si Francky avait été là, il nous aurait forcé à danser, comme il le fit lors du Périple, et on se serait mis à bouger. Là, sans animateur, difficile de se bouger. On était quand même bien crevés. Faut reconnaitre que 7 jours de VTT intenses, avec une hygiène alimentaire plus que discutable, ça vous abat. A un moment, j'aurais voulu me lever, aller prendre l'ordi et balancer du Patrick Sébastien pour faire les sardines. Mais rien que l'idée m'a épuisé. Donc, et toujours par soucis d'honnêteté, j'avoue que je regrette un peu de ne pas avoir eu la force de lancer la fête et que ce ne soit pas plus le délire. Après, la soirée était super sympa, et je pense qu'on était tous trop crevés pour la vivre différement. J'espère que vous en gardez un bon souvenir, moi j'ai vraiment bien rigolé avec vous tous. Mais qu'est-ce que j'étais fatigué !!!
Le lendemain, c'est différent. J'ai passé vraiment une super journée, on a déjà un peu de recul, et on a récupéré un peu avec la nuit de sommeil. Du coup les discussions qu'on a eu, les moments passés à plaisanter et simplement le fait d'être ensemble me rendaient très heureux.
Mais le problème, c'est que je le sentais déjà qui montait, qui arrivait : le Grand Vide.
Et je l'évoque sur le fin du post, sans trop détailler, mais l'idée est là. C'est ce sentiment d'avoir fini ce truc qu'on prépare depuis si longtemps, qui est moteur de beaucoup de discussions, de préparation, d'entrainement. Pendant toute une année entre le moment où on décide de la faire et le moment de partir, c'est un sujet récurrent, qui devient de plus en plus présent au moment où ça avance. Au départ c'est un peu, je prépare le parcours dans mon coin, je raconte mes trouvailles aux copains, puis à partir de janvier où on cherche les hébergements, ça devient plus intense, plus quotidien. Le dernier mois, c'est à longueur de journées que l'Epopée nous occupe. Et là, soudainement, après 1 semaine de vie commune, d'aventures, de rebondissements, de rigolades, de vélo,... c'est fini. Et en plus je sens bien que cette Epopée est la dernière. En tout cas j'en ai la conviction lors de ce dimanche.
Aussi, le post se termine de façon abrupte parce qu'au moment où mes copains s'en vont, c'est la meute qui disparait, c'est l'Epopée qui se termine, et je sais que ça va prendre plusieurs semaines, voire mois, pour qu'un nouveau moteur nous reprenne, pour qu'un nouveau sujet nous passionne au point de nous en faire parler chaque jour.
Après le POC, il s'est passé un an pendant lequel plus personne ne roulait ensemble, juste certains roulaient chacun de leur coté. Et c'est lorsqu'on a voulu faire un POC 2 qu'on a réussi à remobiliser un groupe.
Après le Périple, ça a pris aussi un petit moment avant que quelque chose ne se refasse, puis on ne roulait plus que Faby et moi, époque de l'invention des Copains Crétins, jusqu'à la création de l'équipe des Crapauds où Benji et David sont venus relancer la notion de groupe.
Après chaque gros événement tel que celui-ci, l'équipe se brise un peu, pour se recréer plus tard... avec le risque de ne jamais se recréer. Et en ce dimanche de fin d'Epopée, j'en suis terriblement conscient quand on se sépare. Et du coup, c'est ce sentiment qui domine à ce moment là, et c'est là-dessus que termine véritablement le dernier jour de l'Epopée. Du coup, c'est là-dessus que je voulais faire terminer cet article, avec ce sentiment de vide énorme. Si, quand vous avez fini de lire le jour 7, vous avez comme l'impression de fin brutale, de vide, si vous vous êtes dit "bin c'est tout ? Ca se termine comme ça ?", si vous avez l'impression qu'alors que ça fait deux semaines que vous suivez chaque jour nos aventures vous avez l'impression que je vous plante soudainement et vous abandonne, alors j'ai réussi l'effet recherché. Par contre, je ne voulais pas vous laisser sur cette fin sans vous donner d'explications, d'où le post d'aujourd'hui.

Une aventure plus émotionnelle que physique

L'Epopée est au départ une épreuve physique. En tout cas, c'est le premier truc auxquels les gens pensent quand j'explique que je pars une semaine avec des copains faire 7 étapes de VTT pour un kilometrage moyen de 70 bornes par jour et de 1000 de D+. Vous aurez compris en lisant mes textes que c'est finalement le caractère qui ressort le moins. Bien-sûr, c'est fatigant, et comme expliqué précédemment, on est cuits à la fin. Mais franchement, c'est bien plus une aventure émotionnelle. Je suis passé par tous les états, surtout au début. C'est pour ça que j'ai été obligé de découper les premiers jours en deux parties. Trop riches d'un point de vue émotion. Je pense que c'est pareil pour ceux qui ont eu des galères mécaniques comme Benji à Dinan, et le ras-le-bol de Francky du 3ème  jour. Lors des jours suivants, on est quasi en roue libre : après ce qu'on a vécu, les soucis paraissent loin, les étapes semblent limite faciles. Alors bien-sûr, comme j'essaie de le faire comprendre dans mes posts, on n'est pas non plus hyper sereins. Notamment David et Fab, qui peuvent pas vraiment relacher l'attention car eux controlent constamment qu'ils ne tirent pas trop sur les parties blessées. Et pour les autres, on a peur que les copains ne se blessent vraiment, et on craint que le matos nous lache à nouveau. Mais franchement, je me suis tellement vu ne pas pouvoir finir l'Epopée que j'ai apprécié chaque minute restante, même les rares prises de têtes qu'on a pu avoir. Enfin surtout je les apprécie aujourd'hui, car ce sont des souvenirs sympas, et on se marre bien aujourd'hui en se le remémorant.

En conclusion

J'espère que vous avez apprécié lire ce récit de l'Epopée. J'adorerais connaitre la façon dont mes comparses l'ont ressentie. Les Totalistes ont-ils le même feeling que moi ? Pierre et les autres qui ont fait quelques jours, comment les ont-ils vécu ? Ceux qui n'ont fait qu'un jour ont-ils ressenti ce sentiment de corps, de groupe, ont-ils eu conscience qu'ils faisaient partie de la meute ? Et ceux qui ont participé à leur manière, en nous recevant chez eux, en prenant un repas ou un verre avec nous, qu'est-ce que ça représente pour eux l'Epopée ? Certains ont mis des commentaires sur les posts, c'est cool, ça donne un petit retour sur votre propre expérience. Ce serait chouette que d'autres postent un récit complet (pas forcément aussi long que le mien) pour donner leur vision.

Ca y est, j'en ai fini avec l'explication de texte, il est temps que je passe véritablement à l'épilogue et que je vous raconte ce que sont devenus nos héros. Mais avant ça, je voudrais faire quelques remerciements, car l'Epopée n'aurait pas été ce qu'elle a été sans certaines personnes.

Quelques remerciements

Je tiens à nouveau à remercier tous ceux qui ont fait qu'il m'ait été possible de finir l'Epopée, avec mon biclou de surcroit. Mon grand-frère David, évidemment, qui m'a permis de trouver la pièce magique, mais également Matthieu et Papa, qui sont venus direct à mon secours le premier jour et auraient forcément répondu présents en cas d'autre soucis.
Je vais également profiter de ce paragraphe pour remercier très très fort Zouzou pour toute son aide dans la préparation de l'Epopée, et en particulier de la fête. Ca a été beaucoup de boulot pour tout organiser à l'avance (je vous raconte pas les soirées devant notre fichier excel), puis c'est sur ses épaules que tout est retombé pendant que moi j'étais sur mon biclou.
Un gros merci pour les personnes qui nous ont reçus chez elles. Mes parents tout d'abord, qui ont transformé ma chambre en dortoir, Maman pour tout ce qu'elle avait préparé pour le repas, Papa pour son réveil délicat. Comme dit plus haut, les copains reviendraient volontiers. Ceci étant dit, mes parents m'ont indiqué qu'ils recevraient tout le monde avec plaisir. Pourquoi pas un week-end pour rejouer sur les terrils (sans bagages et sans faire de soleil ?). Les Hubert ensuite pour la dernière nuit, avec toutes les attentions de Nathalie, les délicieuses cotes de boeuf de Jean-Yves et le service impeccable d'Emeline et Charlotte.
Merci également à tout ceux qui sont venus à la fête, avec vos contributions et votre bonne humeur. Ca fait chaud au coeur d'avoir un public à l'arrivée. Un special thanks à mes belles-soeurs qui se sont farci le trajet jusque là pour nous accueillir.
Et enfin, un gros merci à ceux qui ont roulé, à chaque chacal, qu'il soit totaliste ou pas. Sans chacun d'entre vous, la meute n'aurait pas été la même.

Enfin l'épilogue

On est au moment où j'écris ces mots (le 02 août 2017), un mois après l'Epopée et ce que j'ai pressenti s'est évidemment produit. On n'a pas encore roulé une seule fois ensemble. Certes, il y a les vacances des uns et des autres qui jouent, mais il n'y a pas que ça. Même rouler tout court n'est pas une évidence. Moi qui ne suis habituellement que rarement une semaine sans rouler, il m'a fallu une bonne excuse une semaine après l'Epopée pour sortir le vélo de route. Par contre, le VTT, il m'a fallu 3 semaines. Pas envie. Pas envie de rouler seul. Pas envie de me retrouver seul sur ce VTT, sur ces mêmes chemins, sans les copains pour m'inciter à aller faire tel ou tel single, sans eux pour faire les cons, pour se tirer la bourre dans les montées, pour tenter un nouveau saut, pour faire le sprint, pour boire un bière à l'arrivée. Mais pas envie non plus de chercher à inciter les autres à venir. Motivation plate.

Et puis ça a été plus fort. Surtout l'envie de sauter. J'ai resorti le biclou, et je suis allé chercher les sauts (saut du tremplin, l'antre de la bête, saut du dragon, le tronc) et je suis allé "voler" un peu. Je suis ressorti 2-3 fois depuis. Les copains pas encore.

Mais quand Fab est rentré de vacances, je lui ai proposé de rouler, et évidemment il était motivé. Il faut reconstruire par la base, par les Copains Crétins. C'est programmé pour demain (au moment où j'écris ce texte). Benji est insaisissable en ce moment, Dave est en congés, Pierre devait venir mais s'est bloqué les cervicales. On ne sera surement que deux, comme après le Périple, mais j'ai bon espoir que le groupe va se reformer, et qu'on va se trouver un nouvel objectif. Fab et moi avons des envies de bike park en ce moment, ça peut aider.

Et j'ai également les Fabbri qui sont relancés. David et son nouveau vélo, Théo qui semble avoir vraiment accroché au VTT, Tom qui n'a pas encore le physique pour nous suivre partout mais qui a déjà une volonté de fer. Je n'imagine pas que Matthieu nous laisse nous éclater sans lui. Quant à Gollum, il dira qu'il n'ira pas mais sera assurément le premier de cordée. J'avais arrêté de remonter mon vélo dans le Nord quand je venais en visite, j'avais l'impression que je saoûlais tout le monde avec mon biclou. Mais avec l'Epopée, je pense que je peux recommencer.

L'Epopée est finie, mais elle a essaimé et de nouvelles aventures vous découler de celle-ci. Je ne sais pas quel sera le prochain grand évenement des Chacals Verts, il faut encore du temps pour finir de totalement digérer l'Epopée et imaginer la grande aventure du futur, mais je suis assurément certain qu'entre temps il y aura de nombreuses sorties pleines de rires, de nouveaux chemins, de pneus crevés, de culs de sacs, d'escaliers, de rivières à traverser, de boue, de bières, ... et de copains.


samedi 5 août 2017

Epopée (jour 7) : l'arrivée



Chez les Hubert, le petit déjeuner est à la hauteur de tout le reste. Il est évidemment copieux. Nathalie nous a même acheté des fruits secs pour emmener dans nos sacs à dos. On est vraiment gâtés. Vraiment merci encore aux Hubert pour leur super accueil dont la réputation n’est plus à faire. C’était vraiment génial de s’arrêter chez eux. 
En plus, Mathieu, alias M. Chatouille ou M. Cyclopède, nous a rejoint pour effectuer la dernière étape et à ramené des croissants. Autant dire qu'on s'en met à nouveau plein la panse.
On charge pour la dernière fois (je sens que je vais souvent mettre la mention «  pour la dernière fois » dans ce post) nos sacs sur les vélos. Néanmoins, Benji deale avec Pierre qui laisse sa voiture ici, pour laisser son sac dans la voiture du Scarabée : ils reviendront la chercher ce soir à l’aide la voiture de Benjou. Du coup, il peut faire la dernière étape allégé de ce poids. Pour les autres, il n’est pas question de laisser son bagage : on est parti avec, on arrivera avec !
Dernière préparation

Dernier départ
Le début de parcours se fait un peu en milieu urbain, tout en ayant des passages longeant des rivières. À un moment, la Trace part sur un chemin fermé. Il y a alors désaccord sur le chemin à suivre et Barlout’ explique qu’il peut être lieutenant sur ce coup, car il est né ici et connait les chemins comme sa poche. Il nous montre un buisson et nous explique qu’il est littéralement venu au monde dans ce buisson. Ca suffit à nous convaincre et on lui laisse le lead. Et, contre toute attente, il s’en sort vachement bien et nous ramène sur la Trace. 
C'est par là j'vous dis !

On quitte la Belgique pour rentrer au Luxembourg, et on arrive enfin sur des endroits connus en gravissant la longue montée du stade d’Esch sur Alzette. C’est le moment que choisit Mathieu, qui, rappelons-le, nous a rejoints le matin même pour faire cette dernière étape avec nous, pour crever. Décidemment, l’Épopée ne veut épargner personne. Pierre lui donne un coup de main pour la réparation, du coup pour que ce ne soit pas trop facile, Barlout’ lui monte sur le dos. Normal !
Il est content, c'est un vrai Epopiste
Regarder c'est presque comme aider

Attaque du petit singe !

Fab’ en profite pour nous montrer une de ses nombreuses blessures de guerre. Je ne me rappelle plus comment il s’est fait ce bleu, mais il ne s’est pas raté.
J'ai beau être matinal...

On quitte enfin la route pour s’enfoncer dans la forêt sur les Terres Rouges (« les vraies » ajouterait David). J’ai volontairement exclu de la trace le passage au terrain de bosses pour éviter la tentation de taper un saut de la foi ou un pipe. Par contre, quand on arrive sur une petite bosse que je connais bien où il y a moyen de taper un bon saut, je n’y résiste pas et je décolle. Quel plaisir de voltiger à nouveau ! C’est marrant car j’ai mis du temps avant d’oser me lancer à faire quelques petits sauts (ça fait à peine 2 ans), et j’ai encore vite fait les chocottes sur des trucs pas si méchants que ça, mais c’est devenu un kif dont je me passe difficilement. Du coup, je le refais une fois, puis une fois encore parce que Pierre veut prendre une photo. Évidemment, ça ne rend rien et on a limite l’impression que j’enroule la bosse, mais la sensation dès que les deux roues quittent le sol est incroyable, que le saut soit haut ou pas.
Ca décolle pas trop, mais un peu quand même

Là, on commence clairement à être dans mes terres, même si on n’est pas encore dans la Comté à proprement parlé. OK, j'avoue, je songe sérieusement à annexer ce territoire également. Quoi qu’il en soit, j’emmène les copains dans quelques petits singles pas trop compliqués mais bien funs. Evidemment, à un moment donné il faut s’arrêter pour raison mécanique. C’est Benji qui a encore pété sa chaine. Il est temps qu’on arrive, il n’a plus de maillon de secours.
Et encore du bricolage !

Et on se fout plein de graisse sur les doigts

Fab s'y colle aussi

On arrive sur la dernière descente vers Tétange. J’explique la partie raides aux copains qui s’en sortent tous très bien, et on enchaine sur la partie sinueuse en faux plat descendant. J’explique au Barlout’ que le bon trip ici c’est de prendre de la vitesse pour jouer avec les petits virages, et je joins le geste à la parole. Que c’est bon de rider ces chemins familiers ! J'adore aussi en découvrir de nouveau, bien-sûr, mais ici je connais tellement bien que je peux vraiment lacher les freins, me lancer dans certains virages ou certaines descentes sans trop de visibilité, et je sais où relancer pour garder la vitesse. Je kiffe.
On arrive à Tétange et c’est là que j’ai prévu de manger. Je suis content, on est dans les temps et cet aprem on pourra jouer dans quelques petites descentes avant de repiquer vers Volme. Je discute avec Fab afin de décider quels chemins prendre. Le Godillard, assurément, car ce n’est pas difficile et c’est très amusant. J’ai très envie de montrer le Single Cross pour plusieurs raisons. L’une d’elle est que c’est là que j’ai commencé à m’éclater en descente, et ça permettrait de boucler la boucle de ce voyage retraçant un peu ma vie vététesque. On pense aussi à la First Lady en mode descente, ce n’est pas trop dur non plus et c’est sympa... On verra, d’abord trouver à manger.
Évidemment, le Kebab que j’avais repéré est fermé. On trouve un asiatique plus loin qui fait buffet chinois, japonais et grill mongol. On s’y arrête donc. Même si on est bien mouillés et boueux, ils nous acceptent sans broncher. La serveuse file même des glaçons pour que Fab mette sur son tendon.
On se goinfre littéralement, et évidemment on ne meurt pas de soif non plus. On boit local : de la Dierkirch Grand Cru. J’essaie de piquer la bière de Franky, mais ce dernier veille au grain et me chope. Finalement il me l’aurait cédé volontiers, mais je lui rends : pas de vol de bière entre chacaux ! Et puis j’ai vite fait d’en recommander une.
Goinfrage

On repart évidemment un peu plus tard que ce que j’aurais voulu car buffet à volonté signifie se resservir jusqu’à être proche de l’explosion. Une fois dépassée la route centrale de Tétange, on rentre véritablement dans la Comté. J’analyse le temps restant pour arriver à 15h chez moi et je me rends compte qu’on ne peut pas en faire autant que je voudrais. Bon, on va déjà remonter sur l’autre versant de la colline, et pour cela, je prends la montée longue mais pas trop raide. On ne va pas s’infliger de souffrance inutile. Une fois en haut, on va chercher le Godillard. L’idée c’est de mettre un « expérimenté » devant chaque « newbie » afin de montrer les trajectoires, même si ces dernières ne sont pas bien compliquées : on anticipe mieux les virages quand on voit quelqu’un les prendre devant. Je descends comme un poney, tout en ralentissant régulièrement pour attendre Barlout’. Une fois en bas, on attend tout le monde et ce ne sont que des sourires que je vois sur les visages. Je suis notamment ravi de voir que Francky s’est bien amusé.
Il ne reste pas beaucoup de temps donc on zappe la first lady et on redescend rechercher la fin du Single Cross. Barlout’ s’y étant cassé la clavicule la première et dernière fois qu’il y ait passé (bon les conditions étaient différentes, racines mouillées cachées par les feuilles mortes de l’automne), je veux qu’il exorcise l’endroit. Arrivé au départ du segment 3 du Single Cross, je donne quelques consignes et je me lance, Nico dans ma roue. Je me fais le petit saut, évidemment, et je m’arrête pour indiquer à ceux derrière de l’esquiver. Ensuite, le Single Cross est composé de toboggans plus ou moins raides. Je m’arrête en haut du plus raide, qui n’est pas le plus compliqué, mais qui fait quand même un peu peur, pour montrer à Nico que ça passe bien. Il préfère néanmoins, et prudemment, passer à pied (et sur les fesses) un peu plus loin. Une fois qu’il me rejoint, Pierre arrive, glisse, et tombe juste avant ce raidard, quasiment à l’arrêt et sans gravité. Nico me regarde et dit « c’est mon coach !!! ». J’explose de rire. Bon, on se moque, mais le Scarabée remonte sur sa machine et finit le Single Cross sur le vélo. Francky utilisera la méthode Barlout’ pour descendre ce raidard, ainsi que le dernier. Barlout fera quand même le dernier, qu’il finira sur le cul, mort de rire, après la petite bosse remontante.
La fin du Single Cross

Il ne reste qu’un peu de plat dans la forêt avant de rejoindre la route qui mène chez moi. Quand on sort des bois, on est en deux groupes. Je suis à l’avant avec le Barlout’ ainsi qu’un ou deux autres (je ne sais plus qui), Fab et Dave sont dans le second. Je ralentis pour les attendre afin qu’ils puissent participer au sprint. Je me méfie quand même du Barlout et je bloque déjà fourche et suspension. Je fais bien car quand on passe devant la crèche qui est au bout de la rue, alors que les autres ne nous ont pas encore rejoints, Barlout’ lance une grosse accélération. Je me jette à sa poursuite. Nos autres compagnons ne suivent pas. J’accroche sa roue, mais je dépense beaucoup d’énergie pour y rester et je sens que je ne vais pas le tenir jusqu’au bout. Il me prend 1, puis 2, puis 5 m... Je mets alors une vitesse plus facile pour souffler un peu, quitte à lui laisser encore plus de champ. Il reste encore de la distance et il ne va peut-être pas tenir le rythme jusqu’au bout. Et en effet, il est parti un peu tôt et se relève, surpris qu’on ne soit pas encore arrivé. Il remet une vitesse plus facile et se retourne vers moi, demandant "c'est si loin que ça ?". Du coup, en douceur, je repasse au petit pignon, réaccélère un peu, et une fois que je suis à sa hauteur, je claque un champignon, comme on dit dans notre jargon (façon Mario Kart pour les gamers). Me voyant grimper sur les pédales, Nico essaie de remettre une vitesse plus dure tout en accélérant : erreur, le dérailleur crachote un peu, et Barlout' patine avant que la vitesse ne passe vraiment. Cette fois c’est moi qui prend quelques mètres d’avance, qu’il ne rattrapera pas. Je passe la ligne d’arrivée (le passage piéton devant chez moi) en winner et je n’en suis pas peu fier, car je suis sûr que le Barlout’ avait la rage de vaincre.
Je sonne à la porte pour faire sortir mon père, mon frère David et mon neveu Théo. Les deux derniers vont faire la fin du parcours avec nous sur le vélo. Pendant ce temps, les différents chacals nous rejoignent. Avant de remettre en route, je règle le nouveau vélo que David s’est acheté (mono-plateau, tout suspendu) qu’il prétend avoir été contraint d’acheter par notre faute. En fait il a tellement aimé la première étape que ça l’a motivé et qu’il veut s’y remettre. D’autant que son fiston a l’air d’aimer ça aussi, ils vont pouvoir rouler ensemble.
En attendant la famille

Le renfort est là

Réglage du SAG
Direction Entrange, où on a loué une chouette salle des fêtes, et où le reste des troupes nous attendent pour l’arrivée triomphale. On aurait bien pris une bière à Volme avant de partir, mais je préfère qu’on arrive à l’heure prévu (16h) histoire de boire un coup avec Francky avant qu’il ne nous quitte. En effet, il anime une soirée le soir même en Picardie et ne peut pas rester pour la fête.
On se dirige donc vers la Comté Noire, partie initiale de la création de la Comté. On passe sur la colline par la montée appelée Fields and Meadows. Je suis impressionné par Théo car il la monte vraiment aisément. Pour quelqu’un qui ne fait quasi jamais de vélo, c’est balèze car elle n’est pas si facile : un peu raide, d’abord avec des cailloux, puis sous les bois sur de la terre boueuse et glissante. Il suit le Chef, à qui son grand-père l’a confié (oui le grand-père de Théo l’a confié à quelqu’un alors que son père est là), qui lui montre où passer et franchement il assure carrément.
Une fois en haut, on se rend compte que les bucherons ont bloqué le chemin avec plein de branches. On étudie le passage, mais franchement c’est trop chaud. Pendant que je regarde les alternatives, les copains qui ont remarqué que Barlout’ n’aimait pas tout ce qui était rots et pets, s’en donnent à cœur joie. Avec tout ce qu’ils ont bouffé au chinois, ils sont bien chargés en méthane, et ils pétent tout ce qu’ils peuvent. Comme d’hab, Nico en fait des tonnes pour montrer qu’il est écœuré, du coup les autres l’appellent « Narreuto » (subtil jeu de mot basé sur le mot « narreux » et le personnage de Manga « Naruto ») et poussent tout ce qu’ils peuvent pour pouvoir relâcher des caisses, à tel point qu’on craint pour l’intégrité de leur cuissard. C’est ça aussi l’Épopée : de la poésie et de la subtilité.
Je finis par trouver une alternative qui nous forcera à monter un escalier, mais il en fallait bien un sur la dernière étape, qui se devait être un petit résumé de notre semaine.
Il est temps de redescendre vers Entrange. Je suis content, on est quasi dans les temps. Je montre à l’équipe le chemin que je voulais leur faire prendre initialement : une descente de sauvage où avec les bagages et par temps très chaud j’aurais pu me faire très mal.
Les photos, ça écrase les pentes

On prend donc le chemin alternatif plus raisonnable, pour finalement arriver sur une grosse descente. Sauf que la Trace, elle débute par cette descente, mais tourne à un moment. Fab et Benji qui ont lâché les chevaux ne l’ont pas vu. Je leur hurle d’arrêter, mais ils ne m’entendent pas. Du coup je descends un peu à leur poursuite, mais de ce fait j’entraine tous les autres. Comme je ne sais pas où ça mène et que j’ai peur qu’il faille tout remonter, j’arrête et fait faire demi-tour à tout le monde. On remonte au croisement tout en essayant de joindre nos compères. On finit par les avoir et on leur donne un lieu de rendez-vous, après avoir analysé là où ils pouvaient reprendre la Trace. 
Demi-tour
On finit la descente par le bon côté. Elle n’est pas évidente, car raide et accidentée, mais tout le monde s’en sort à peu près bien. Je ne citerai pas nommément ceux qui ont eu des difficultés, ils se reconnaitront tous seuls. ;op A nouveau Théo s'en sort très bien sous les conseils du Chef. Il a de l'avenir ce petit. Et le Chef en a dans l'encadrement de gamins.
Puis on arrive au croisement de la route d’où devraient apparaitre Fab et Benji, et la Trace. On attend. Barlout’ descend voir et revient 5 minutes après seul : ça descend dans une ville mais après difficile de dire où ils sont. Je m’agace, car le temps file et on n’est plus du tout dans les temps. Surtout, Francky doit partir tôt et tout ce temps perdu est du temps qu’on ne passera pas à boire un coup avec lui. On essaie de les joindre à nouveau mais pas moyen. Du coup je décide d’aller les chercher. Le Barlout’ vient avec moi. Une fois dans la ville, on arrive à les appeler et on leur donne rendez-vous à l’église (c’est quand même pratique ces points élevés). On les retrouve enfin. Fab explique que son GPS ne fonctionne plus, Benji que son téléphone ne capte pas le réseau pour consulter google, qu’ils ont demandé à des autochtones qui leur ont indiqué la mauvaise direction... Bref, on les invite à nous suivre et on les ramène vers le groupe, en se tapant par cette occasion une bonne petite montée pour finir en beauté. 
Pendant ce temps, Pierre s'émerveille sur la vallée de Cattenom
Je tombe évidemment en rade de batterie de GPS à ce moment-là, ce qui est parfait pour rater la Trace. Je branche mon GPS sur la batterie de ma lampe, et constate que mon câble est foutu et ne charge plus. Décidemment ! J’emprunte le câble de Faby et cette fois je peux enfin guider la troupe vers notre dernière descente dans les bois. J'avais repéré cette descente qui n'est pas bien méchante, et je m'étais imaginé à l'époque ce que je ressentirais en la parcourant lors de cette dernière étape d'Epopée. Ca ne correspond pas tout à fait. Là, je me remémore rapidement toutes les galères qu'on a vécu, et je me dis qu'on a de la chance d'arriver ici tous ensemble.
Quand on sort de la forêt, il ne nous reste que 50 mètres à parcourir. On s’attend tous à cet endroit, afin d’arriver tous ensemble devant la salle où nous attendent nos familles. On passe devant eux sous les vivas et les applaudissements. J’entends surtout ma mère qui crie « Bravo ! Bravo ! ». Ca y est, on l’a faite, on a bouclé l’Épopée !
Le comité d'accueil
On descend de nos vélos et on se congratule. C’est d’autant plus fort avec les Totalistes, avec qui on a vécu toutes les galères. Je félicite Faby et Dave d’avoir surmonté leurs douleurs, franchement ils m’impressionnent parce qu’ils ont douillé et ne se sont jamais plaint. Je congratule Benji et Francky, qui ont su surmonter leur découragement du 3ème jour. Je les remercie pour leur soutien indéfectible lors de ma galère du dérailleur. Et enfin je remercie tous les autres venus nous rejoindre pour leur participation : leur présence a apporté de l’air frais et un peu de folie à notre aventure. Enfin, je peux aller saluer les gens venus nous accueillir, amis et famille, je suis si content qu’ils fassent aussi parti de cette histoire.
À ce moment-là, mon ressenti est incroyablement différent de celui du Périple. Autant au Périple j’étais partagé entre bonheur de l’avoir fait et tristesse que ce soit fini. Le sentiment majeur qui domine au moment de finir l’Épopée, c’est le soulagement. A tellement de moments j’ai cru qu’on n’y arriverait pas, que le sort s’acharnerait sur nous, qu’on péterait encore un truc, ou qu’un copain se blesserait pour de vrai, ou qu’un abandonne. Elle a été dure, cette Épopée. Géniale, folle, excellente, mais vraiment très dure, et en ce qui me concerne plus dure mentalement que physiquement. Mais on l’a faite, et au moment de réaliser cela, c’est vraiment le soulagement qui domine. Attention, je suis content ! Je suis vraiment content d'être arrivé, heureux de cette semaine riche en émotions, en copains, en vélo. Mais sur le moment, là, c'est du soulagement.

Très vite, les événements s’enchainent. On boit un coup, certains lavent les vélos, Francky prend sa douche et nous fait ses adieux. J’embarque Pierre, Benji et Dave emballés dans des sacs poubelles à Volme. Pendant que Dave se douche, je dois sortir mon compresseur pour regonfler le pneu crevé de la voiture de Benji (jusqu’au bout où il va me forcer à réparer ses trucs, jusqu’au bout !!!). Puis je fais un aller-retour pour ramener mon vélo et celui du Fab : c’est toujours cela de moins à penser. Et enfin, je prends ma douche, dont je sors, comme annoncé par Faby, complétement raplapla.
Je rejoins alors enfin tout le monde à Entrange pour démarrer la fête. Ce ne sera pas la grosse folie, on est tous trop crevés pour enflammer la piste de danse, mais on va passer une bonne soirée tous ensemble, à se remémorer les bons souvenirs de l’Epopée. Bon, on fait les cons aussi, bien entrainés en ça par Barlout' et mon petit frère (les 2 no-limits).
Le remake de Dirty Dancing par Barlout' et Benji

Ils ont des petits yeux quand même
Ca fait du monde, quand même

Tiens ? Barlout' sur mon dos. Ca faisait longtemps !
Broncoliboy

On remet le couvert le lendemain, un peu plus reposés après une bonne, bien que courte, nuit de sommeil. Ça fait bizarre après le petit déj de ne pas préparer son sac pour le charger sur le vélo. Le soleil n’est pas de la partie (bin ouais, il faut que la fête de fin soit à l’image de l’Epopée, c’est-à-dire plus compliquée que prévu) mais cela ne nous empêche pas de se faire un bon barbec. On en a vu d’autres ! 
Puis arrive le moment des premiers départs des gens habitant plus loin, du rangement et nettoyage de la salle, de la répartition des restes, puis de la séparation.
Fab et moi nous souhaitons bon courage pour le Grand Vide. On est déjà passé par là après le Périple, il y a une période de quelques semaines où on se sent tout vide : plus de projet vélo devant nous, plus de sujet de discussion récurrent, finie cette excitation du départ à venir.
Chacun reprend sa route de son coté, chacun reprend sa vie après une parenthèse lupine. La meute est dissolue, on n’est plus des loups.
La meute au complet

vendredi 4 août 2017

Epopée (jour 6) : du singe au boeuf


Au lever, Fab se plaint des mouches qui l’ont empêché de bien dormir. Moi je soupçonne plutôt des cauchemars au sujet de la pucelle d’Orléans.
On retrouve le reste de la troupe au petit déjeuner. Une fois de plus, on est bien servis, avec charcuterie et tout, et une mention spéciale pour la brioche avec morceaux de sucre. 
Benji et Pierre, les maîtres ronfleurs, ont passé leur première nuit ensemble. Ils ont l'air plutôt en forme au réveil.
Comme c'était, la nuit ?

C'était super !!!

Aujourd’hui on va passer par la ferme Saint Valery à Thonne-la-Long pour aller chercher mon copain Barlout’. Je profite du petit déjeuner pour rappeler à ceux qui ne le connaissent pas encore qui est le Barlout’ et je le décris à peu près en ces mots : « Ce garçon est le plus horrible casse-couilles que je connaisse. C’est un super pote, et quand on bossait dans la même boite, les gens avaient coutume de dire qu’il impossible de travailler dans une pièce où on se trouve tous les deux. Au délà de ça, il est no limit et ne s’arrête jamais. Quand il tient une connerie, il ne la lâche pas ». À ce moment-là, les copains croient que je grossis le trait...
On sort pour préparer les vélos et là Pierre constate que le vélo de Fab est à plat. Déjà qu’il n’est pas de très bon poil ce matin, ça ne va pas arranger les choses. Du coup je lui demande de venir et le filme alors que je demande à Pierre d’annoncer sa découverte. Vache ! Le Fab tire une de ces tronches ! Il est persuadé que Pierre a fait tomber son vélo ou un truc du genre. Quand il apprend que c’est juste un pneu crevé, il lâche un « c’est tout ? » et esquisse un semblant de sourire, mais il reste très crispé.
"Pas-touche" (c'est le nom du vélo de Fab) est à plat
Fab le noir attend la sentence
Le semblant de sourire

Pendant que Faby répare son pneu, Francky saucissonne son salami, qui semble de plus en plus rachitique. C’est pas possible, il a dû lâcher du lest en route le tracteur, ou alors il sert vraiment de plus en plus fort.
Bien fouiller pour trouver la cause

Et remonter proprement
 
Mini-salami

De son côté, Benji continue à accrocher ses sacoches sur son tip top ultra mega cool porte-bagage de la win absolu de la life à grand renforts de rilsan. On ne l’entend plus du tout pavoiser à ce sujet d’ailleurs.
David et moi répétons la procédure devenue habituelle de nouer notre sac. Cette technique ne marche pas mal, les sacs ne bougent pas, et une fois qu’on a le coup ça va assez vite. Et bien sûr, je vérifie les vis du porte-bagage.
C'est presque devenu trop facile

Pierre n’a pas de sac à accrocher, car pour 3 jours il n’a pris qu’un sac à dos. Mais attention, son sac à dos pèse au moins 12 kilos ! En tout cas c’est ce qu’il annonce. Il réduira un peu le poids annoncé une fois qu’on se sera bien moqué, mais voyant qu’on ne lui accorde toujours aucun crédit, il jouera le jeu de l’exagération et annoncera 15 kilos. En tout cas il s’est bien arrangé pour ne jamais se retrouver face à une balance pour ne pas devoir se désavouer.
Michel se marre en regardant le spectacle, et se dit qu’il va être en retard au travail.
On prend une petite photo de groupe (un peu floue) pour marquer le moment.
 
C'est complétement flou cette Epopée !
Une fois tous ces bricolages terminés, on démarre en direction de la ferme Saint Valéry. C’est juste à côté, cela va aller vite, si ce n’est qu’il y a une belle montée pour y arriver. Avant la fameuse côte, j’entends un drôle de bruit sec à l’arrière de mon vélo, comme un truc métallique, un ressort qui pète. Je rate un battement de cœur. Je jette un œil, tout à l’air ok. Sans doute un caillou ou un truc comme ça... Je ne suis pas totalement rassuré.
On démarre la cote. Dans mon souvenir, elle était raide et en cailloux. En vrai, elle est raide et bétonnée. J’apprendrai plus tard qu’elle ne l’est (bétonnée, car raide elle l’a surement toujours été) que depuis 2-3 semaines. C’est sympa de faire ça rien que pour nous. Finalement, ça se monte assez bien, et je  me permets de talonner le tracteur pour une fois : j’ai les bonnes jambes et il ne reste plus beaucoup à parcourir dans l’Épopée.
À notre arrivée, on est accueilli par les parents de Sandrine (la femme du Barlout’), Valentin leur petit fils qui gère la ferme désormais, et Nico (c’est le prénom du Barlout’). Il a l’air fin excité de démarrer son Épopée. On rentre deux secondes pour boire un coup. Seuls le Tracteur picard, le Barlout’ et moi prenons une bière. Nos copains sont-ils devenus raisonnables ?
On échange quelques anecdotes passées. Ca faisait pas loin de 10 ans que je n’étais pas venu là. Il fut un temps où nous avions fait camping dans le jardin et on était venus à plusieurs reprises à l'époque du mariage de Sandy et Nico. Le Barlout' raconte à tout le monde comment il a failli devenir le roi du paté Gaumais. Je vous encourage à aller voir la vidéo du preque exploit ici (https://www.tvlux.be/video/info/virton-jean-maquel-est-le-roi-du-pate-gaumais-2016_24860.html).
Puis on remet en route. Pour rejoindre la trace, on traverse un des prés de Valentin. Barlout’ commence son show, en indiquant qu’ils ont coupé les barbelés électriques et qu’on peut les toucher sans risque, ce qui est évidemment faux. J’explique aux copains qu’il ne faut rien croire de ce qu’il dit. 
Le bonheur est dans le pré
Pendant qu’on traverse le pré, parfois en marchant à côté du vélo, j’entends un petit cliquetis venant de ma roue. Je regarde plus précisément : un rayon pété. Voilà le bruit bizarre que j’ai entendu en arrivant. Après tous les problèmes qu'on a eu jusqu'à présent, ça semble anecdotique. D'autant que, j'ai oublié de le préciser précedemment et je ne sais plus quel jour c'est arrivé, mais Benji en a pété un aussi. Rouler avec un rayon en moins, ça se fait et ce n'est pas bien grave. On n'aime pas trop quand même car ça peut fragiliser les autres, mais ça va.  J’enlève le gros morceau qui pendouille, hésite, et décide de laisser ainsi. J’ai un rayon dans le sac, mais j’ai un peu la flemme.
C'est nuageux, mais quand même très joli
Une fois le pré passé, on remonte sur les biclous et on roule un peu. Je regarde ma roue arrière et je vois que le rayon manquant induit un léger voile sur la roue. Comme je n’ai pas envie qu’il ne s’aggrave, je finis par m’arrêter pour changer. Je trouve un endroit avec de l’herbe et un banc, ainsi les copains peuvent s’assoir tranquillement en attendant. J’enlève le bout restant, j’insère un nouveau rayon, et je le vis. Tout est presque trop facile. Puis je m’aperçois que j’ai passé le rayon dans la hanse de ma clé à rayon : je suis obligé de recommencer. Je dévisse, sors la clé, et revisse. J’en suis à cette étape, penché sur mon biclou quand soudainement je sens un poids énorme sur le dos : Barlout’ vient de me sauter dessus. Prise de judo, je le balance et me remets à mon travail. Évidemment, il me resaute dessus immédiatement. Je le rejette, plus violemment cette fois, en l’accompagnant de mon poids. Je le moleste un peu, et j’espère, sans trop y croire, que ça va le calmer. Je suis à peine retourné qu’il est à nouveau accroché. Je sais que ça peut durer des heures, à moins que je ne lui fasse vraiment mal, ce que je ne veux pas. Du coup, je le laisse là et finis mon travail avec cet espèce de singe juché sur moi. Dire que j’avais mal au dos au début de l’Épopée. Bon j’ai toujours un peu mal le matin au réveil, mais qu’est-ce que ça va être après ça ? Et puis, finalement, il n’est pas bien lourd. Lui prétend faire 80 kilos, je lui en donne minimum 10 de moins. Et comme il ne dit que des conneries, difficile de le croire. Soit disant que ce serait parce qu’il répartit bien son poids. Peut-être, parce que franchement il n’est presque pas gênant. Je peux donc retendre le rayon et vaguement dévoiler la roue, avec mon petit singe sur le dos.
Là il prépare son coup
Hop ! Le petit singe sur le dos !
Ippon-soe-nage
Avec accompagnement au sol pour plus de douleur

Ca dégage !

Il fait semblant de s'intéresser

Il me prend vraiment pour une buse

Devine qui c'est !!!
 
On décharge la masse superflue

La bagarre !!!
Faut se rendre à l'évidence : il n'arrêtera pas
Arrimage de sac avec petit singe sur le dos

Une fois le travail terminé, il daigne redescendre. Je fais une petite pause technique, et le voyant dos tourné à mon retour, je le plaque façon rugby et lui marave la tronche. Non mais, moi aussi je peux être très con quand j’veux. Les copains commencent un peu à comprendre ce dont je leur parlais quand je décrivais notre duo explosif.  
On a pour objectif de manger à Virton, mais on n’est déjà pas top en avance. Du coup on remonte sur nos montures. On s’arrête plusieurs fois pour mettre puis enlever les K-Way car la météo est capricieuse. Une énorme drache se prépare d’ailleurs alors qu’on arrive à un petit village avant Virton. Du coup, on se réfugie dans le premier truc qu’on trouve.
Pierre qui a un peu trainé car il a tenu à mettre son K-Way, passe devant et continue plus loin. On hésite à l'appeler car ça en force l'un de nous à mettre le nez à la porte, et ça tombe vraiment fort. On fini par s'y résoudre, et Pierre rentre complétement rincé dans le troquet, que Fabrice appellera plus tard le café Dikkenek. Disons que l’ambiance y est plutôt familiale et décontractée. La tenancière, une dame d’un certain âge avec tatouages et poitrine opulente qu’elle pressera contre notre dos à chaque occasion, est un personnage haut en couleur. Quand David fera des allusions sur le fait que je semble bien lui plaire, elle aura cette phrase magique « Oh !!! Ce n’est pas celui qui fait chauffer la moule qui va forcément la manger ! ». N'empêche qu'elle est bien sympa et ramène de la glace pour le tendon de Faby.
Petit pied glacé

En parlant de manger, comme l’endroit fait aussi restaurant, on décide de s’y restaurer. Je dois avouer que les tagliatelles aux scampis qui nous sont servies m’ont vraiment plu. Et même si David hallucine sur le fait que le café servi ici est fait à la Senséo, moi je trouve l’endroit vraiment sympa. 
Un café qui sert du Senséo... bin pourquoi pas ?

On se sent à l'aise ici, et les gens n’hallucinent qu’à peine lorsque Nico insiste, et me convainc, de rejouer la scène du porté lorsque passe la musique de Dirty Dancing. C’est officiel, mon dos est vraiment en vrac.
I...

...had...
...the time of my life !!!
Sous un autre angle (et flou)
C’est un peu long à se faire servir car ils ont pas mal de monde à côté, du coup on écluse quelques bières (Chimay bleue pour les warriors). Barlout’ hallucine un peu quand il apprend que ça a été notre régime tout au long de la semaine.
On n'est pas bien, là ?

Le dieu de la météo a vraiment changé de camp, car quand on repart, la pluie jusqu’alors torrentielle a cessé. On démarre quasi immédiatement sur une montée type « montée impossible ». Je suis à ce moment à en queue de peloton et quand je vois que tous les copains se cassent les dents sur les premières raideurs, j’ai envie d’affronter le relief. En général je ne suis pas trop affecté par les coupures repas, mêmes arrosées, et la montée de ce matin m’a donné de bon signaux concernant mes jambes, donc j’attaque. Et ça passe ! Une fois le plus raide passé, ça continue à monter moins fort mais bien quand même, et surtout longtemps, et quand on fait ce genre d'enchainement (très raide puis raide), sans s’arrêter, on continue à toxiner. J’entends du bruit derrière moi : c’est évidemment le Barlout’, qui bien qu’ayant dû poser pied à un moment (Ah ! Ah ! Ah! Rigolo !!!!), a décidé de finir à fond les ballons pour me déposer. Je n’ai pas la prétention de lui tenir tête : déjà en temps normal je ne me vois pas le suivre, alors après 5 jours et avec les bagages, faut pas déconner non plus. Je me contenterai de la petite victoire contre le relief.
Cette étape est vraiment sympa. On a quelques montées raides comme ça, mais aussi des petites descentes, qui sans être trop techniques, nous permettent de nous amuser un peu et jouer avec les appuis. Avec Dave et Fab, on partage nos astuces pour limiter les secousses du sac sur le porte-bagages : on descend nos fesses au plus bas pour que le sac soit arrêté et ainsi éviter qu’il n’oscille trop fort et arrache tout. C’est marrant car chacun de son côté on a développé les mêmes astuces. Ça montre quand même à quel point notre priorité est devenue d’économiser les matos et minimiser les risques, au détriment parfois du plaisir pur de pilotage. Pour les autres sans bagages, la problématique n’est pas la même, il s’agit juste de bien piloter. Pierre, qui est venu en stage avec nous chez Rémy Absalon cette année, distille quelques conseils techniques à Barlout’. Franchement, il explique bien, on a presque l’impression qu’il maitrise vraiment ce qu’il raconte. Malheureusement, quelques minutes plus tard, on le retrouve le cul par terre, le vélo un peu plus loin. Il a perdu l’avant sur une partie un peu boueuse. Il se dépêche de se relever afin qu’on ne puisse pas choper la photo quand il est au sol, donc on ne voit que le moment d’après.
Dis coucou à la caméra !

On sent quand même qu’on est en fin d’Épopée et que les troupes sont un peu fatiguées. Me sentant plutôt en forme (le Hobbit en garde toujours pour la fin), je me suis mis en queue de peloton afin de faire le Saint Bernard en cas de besoin. Sur une autre descente un peu boueuse, c’est l’ami Francky qui se prend une petite gamelle. Sans gravité, mais sa roue est sortie de son emplacement. Je lui file un coup de main pour la remettre en place. Benji commence à payer notamment ses coups d’éclats de la veille et peine un peu dans les montées. Les éclopés Fab et Dave continuent leur petit bonhomme chemin à leur rythme, en gestion. Barlout’ et Pierre sont tout frais, ils peuvent se bagarrer avec Francky sur les reliefs, mais c’est quand même le Barlout’ qui gagne à la fin. Bref, chacun gère son truc à son rythme, et tout se passe plutôt sans encombre.
Une bien joyeuse troupe
Mais l’Épopée ne serait pas l’Épopée si elle ne nous réservait pas chaque jour son lot d’inattendu. Après nous avoir fait franchir une espèce de rivière que certains on préféré traverser, au détriment de la séchitude de leurs chaussures, plutôt que de contourner par une passerelle, nous voilà contraint de traverser des prés. 
Option passerelle pour moi

La trace montre pourtant un chemin passant par-là, mais il s’agit plus d’une servitude que les agriculteurs locaux n’ont pas hésité à annexer. On se retrouve donc à ouvrir les barrières, rouler entre les vaches et parfois pousser le vélo entre les bouses. À un moment donné, le chemin n’en est même plus un, et j’analyse notre position géographique pour piquer au plus court.
Barlout' le Farmer boy
Merci Barlout' !
On a l'impression que le nuage noir est seulement au-dessus de Benji
Des prés à perte de vue

Et toujours pas de chemin

On retrouve une route, après avoir franchi un dernier barbelé. On croise de belles maisons, anciennes fermes rénovées, et des grosses voitures. On regarde les plaques d’immatriculation : « LU ». Pas de doute, on approche du but, il y a plein de travailleurs frontaliers luxembourgeois.
Le reste du parcours s’effectue sur route. En effet, j’ai dû quitter le GR car notre dernière étape se fait chez Jean-Yves, et j’ai fait au plus simple pour la Trace. On fonce donc à vive allure, Benji retrouvant son élément de prédilection et à l’occasion un second souffle. On essaiera tous les deux, ainsi que Barlout’ par la suite, d’organiser un train façon tour de France avec des relais mais les autres copains n’arrivent pas à garder les roues.
Lorsqu’on arrive au niveau de chez Jean-Yves, je suis en début de peloton en train de papoter avec Barlout’. Soudainement surgit David, qui se retourne vers moi, me fait un signe distinctif de 2 doigts pointant ses yeux puis les miens : il me lance le défi du sprint. Sauf que lui est lancé et que je ne suis pas sur la bonne vitesse. Par chance, il a merdé car on n’est pas trop près de chez Jean-Yves, je peux encore le rattraper. Je passe donc rapidement la vitesse puis monte sur les pédales pour relancer à pleine vitesse. Barlout’, qui a compris la manœuvre mais encore un peu plus tard, essaie de suivre. Je rattrape David dans le virage de l’impasse où vivent les Hubert et le dépose. Gagné, mais c’était chaud ! Il va finir par m’avoir le bougre ! Barlout’ déplore le fait de ne pas avoir été informé, je le console en l’informant que le vrai sprint c’est en arrivant chez moi à Volme, il pourra se refaire demain.
On est accueilli par Nathalie et on pose pour une photo qui n’est pas si exagérée que cela.
Non, on est pas fatigués !!!

Comme d’habitude, les Hubert nous reçoivent comme des rois. L’apéritif est lancé en même temps que le lavage des vélos et des individus, et durera un bon moment. La bière coule à flot, on rigole et on raconte nos anecdotes.
"Quelques" bières bien fraiches

Atelier lavage de biclous

Apéro dans le jardin
On discute calmement


Puis on rentre pour que Jean-Yves puisse préparer 2 énormes côtes de bœuf. Pendant que les autres restent au salon, je me plante au bar de la cuisine pour regarder Gros Paquet préparer sa bidoche. J’adore les gens passionnés expliquer leur passion, et on peut parler de cela entre Jean-Yves et la viande. C’est un régal de le regarder faire. Au passage, je chope des petits bouts lors de la découpe, ce qui rend jaloux les autres zouaves qui du coup nous rejoignent. De toute façon, c’est l’heure de passer à table. 
Homme préparer viande !
On grille de chaque coté (et sur les tranches)

Puis au four

Et voilà !!!
A votre santé !

On est servis façon grand restaurant par Charlotte et Émeline, les filles de nos hôtes. Le repas est vraiment délicieux, le vin qui est servi avec l’est tout autant, les fromages locaux et variés. On passe vraiment une excellente soirée à rire pour ainsi dire tout le temps. 
La belle tablée

Fromage locaux (ou presque)
Seulement, une fois minuit passé, on pique tous un peu du nez et on va se coucher. Un des sujets récurrent de la soirée a été la répartition des chambres. Benji le ronfleur refuse de dormir avec Pierre qui est apparemment pire que lui. Barlout’ refuse de dormir avec Pierre et Benji, et essaie de piquer la place de Francky qui est pourtant le partenaire de la semaine de David. Seuls Fab et moi sommes sereins : on ne change pas une équipe qui gagne, du coup on se la ferme pour pas se faire repérer. David, en bon manager, cherche la solution de compromis et finalement un 3ème lit est installé dans la chambre qu’il partage avec Francky pour que Barlout’ s’y installe. Pierre squatte seul la plus grande des chambres, et Benji dort sur le palier afin d’être sûr que tout le monde l’entende ronfler. Ça ne manque pas, 5 minutes après que nous soyons dans les chambrées, on l’entend commencer son travail de scierie.
Ca ne nous dérangera pas bien longtemps, car on ne vas pas trainer à s'endormir. C’est déjà la dernière nuit sur l’Épopée, demain on sera arrivé. Et surtout, demain on arrive sur mes terres : j’ai hâte de faire découvrir mes chemins à Francky et Barlout’.