jeudi 3 août 2017

Epopée (jour 5) : le sang frais



Le petit déjeuner qui nous attend lors de notre réveil est à la hauteur de la maison et du jardin dans lequel nous avons été accueillis : délicat, coloré et vraiment agréable, avec notamment une soupe de fraise terrible ! Mais on a aussi du jus de fruit fraichement pressé, des fruits frais, du fromage. Et le tout très graphique, comme dirait le Fab, car tout est dans des couleurs assorties. On sent la touche féminine.
On discute avec notre hôte qui est très sympa et très zen. À un moment, elle explique qu’il faut « vivre l’instant ». Ca deviendra le crédo du Fab, mais vous savez, façon Fab, c’est-à-dire utilisé à tort et à travers. Quand par exemple on lui demande : « Il est où Francky ? », il répondra « Il vit l’instant ».
On va préparer nos vélos, s’attendant à voir débarquer sous peu nos amis Pierre et Jean-Yves qui nous rejoignent. Et oui, Pierre a prévu de faire les 3 derniers jours, et Jean-Yves juste cette journée. On se dit que ce sang frais va faire du bien, et en même temps on espère qu’ils ne vont pas nous cramer avec toute cette énergie à revendre.
En les attendant, on fait le point avec Benji sur le profil de l’étape et on décide de contourner deux saletés qui sont sur le chemin. Sans doute qu’il faudrait pousser les vélos, et on a des possibilités d’esquives qui ne sont pas trop pénalisantes. On repère donc le moment où il faut bifurquer.
Pierre et Jean-Yves arrivent un peu à la bourre car en papotant ils ont raté une sortie. On prend une photo de groupe, remercie notre hôte pour son super accueil, puis nous démarrons.
La bande s'agrandit

On se félicite avec Benji de notre premier contournement. Ça monte quand même, mais c’est clairement moins pénible que de pousser le vélo. Pendant cette montée qui dure un petit moment, mais qui est à pente très contenue, des petits groupes se forment et on papote tranquillement. Pierre essaie de se faire raconter les 4 premiers jours, mais il y a tellement à dire. J'ai l'impression de me noyer dans les souvenirs quand j'essaie de raconter un truc, sachant qu'une chose en amène toujours une autre. Jean-Yves, de son côté, commence la démonstration de sa puissance tranquille : le cul vissé sur la selle, elle pédale à rythme lent mais puissant, et distance peu à peu les autres, sauf Francky bien-sûr.
Après 1h30 de trajet, premier arrêt : Francky a crevé un pneu au pied d’une montée. La solidarité s’étiolant avec la fatigue, les copains décident de l’attendre en haut. Seuls Fab et moi restons pour l’aider, le soutenir, et surtout le prendre en photo. Il râle à peine le Francky. Il commence à s’habituer à s’arrêter pour les problèmes techniques, les siens ou ceux des autres. 
Prendre en photo c'est aider un peu

Francky aura beaucoup peaufiné sa mécanique dans cette Epopée
Les autres continuent la montée

Un petit regard en arrière

Vous voyez ? Il a presque l'air content
Presque...

Une fois la roue réparée, on repart et ça enchaine sur un single bien technique. Pierre s’étonne qu’on ne se jette pas à corps perdu dedans. Chat échaudé craint l’eau froide, pas de risque inutile. On descend ce qui est raisonnable sur le vélo, on passe à pied sinon.
On voit pas mais le chemin derrière est raide

Peut-être sous un autre angle ?
Là on voit mieux !

On arrive à proximité de Florenville, où on compte manger, et on s’arrête sur un petit pont d’où on a une très jolie vue.
Florenville est au loin, au milieu

Ca c'est de l'autre côté du pont
Le groupe sur le pont

Un joli moulin à eau

Fabich, roi du selfish

Il ne nous reste qu’une petite côte et on est arrivé. Fab a envie de manger italien, alors on recherche un resto italien sur google. On en trouve un, et quand on y arrive il commence à pleuviner. Pas question de manger en terrasse, on demande une table à l'intérieur où ce n'est pas bondé. La dame du restaurant nous explique qu’un jour elle a eu des cyclistes et que c’était le bazar, donc elle hésite à nous faire rentrer. Elle ne veut pas qu’on salisse tout. Dave propose qu’on enlève nos chaussures, du coup elle hésite. Pour Fab et moi c’est plié, on ne veut pas aller là. Si madame ne veut pas de 7 couverts, très bien, on ira ailleurs.
Bon, c’est bien d’avoir sa fierté, mais la pluie commence à s’intensifier. Fab passe sa tête à la fenêtre d’un bar et demande s’ils font à manger. Ce n’est pas le cas. Il demande alors des conseils, à part la pizzéria d’à côté. Les gars nous conseillent le grec, où apparemment ils sont sympas.
On y va donc, et en effet, ils sont super accueillants. Pas de problème pour la boue, un coup de serpillère et c’est réglé. Il y a une grosse tablée déjà installée, donc ça risque de prendre du temps. Pas de problème ! Dehors le déluge est en train de s’abattre, et dedans il y a de l’Orval. Sauf pour Fab qui commande une blanche aux fruits, qui sera servie blanche tout court. Pierre, qui goutera dans son verre et au passage lui refilera le bouton dégueulasse qu’il a sur la lèvre, lui confirmera qu’elle n’est pas au fruit. Pas de problème, on lui en ramène une nouvelle gratos. Vraiment accueil parfait. On mange des plats excellents, et on passe un bon moment de camaraderie. Fab en profite vraiment car en plus de Pierre, c'est les doigts de Jean-Yves qui trempent dans sa bière. C'est un truc du Gros Paquet : il forme un chacal avec ses doigts, les trempe dans un verre (pas forcément le sien), puis arrose les autres avec ses doigts mouillés. "Il faut rincer son chacal", qu'il dit. Faby étant un peu nareux, ça le fait un peu moins rire que nous.
Orval dans un Grec ? Normal en arrivant en pays Gaumais

Rince ton chacal !

Les Chacalis Vertolopadis


Quand on finit notre repas, il ne pleut plus dehors. Le soleil fera même quelques belles apparitions. On a vraiment l’impression que notre chance tourne.
On passe à côté d’un joli petit lac, avec de belles maisons, et avec Francky on décide de s’arrêter prendre quelques photos. Francky commence par faire des selfies avec son super système de « je lève ma main et ça déclenche ». Dans les faits, on a plutôt l’impression que notre ami Picard prend toutes ses photos comme un indien qui fait « Hugh ! » car ça déclenche avant qu’il ne l’ait rabaissée. On prend donc quelques photos, avant de se rendre compte qu’on est en fait juste à côté de l’Abbaye d’Orval. C’est magnifique et très majestueux. Benji nous explique que dans le bar à côté ils vendent du vieil Orval, qu’apparemment c’est le seul endroit où on peut le commercialiser. Je lance donc un vote pour qu’on s’arrête là, mais comme on vient déjà de s’en enfiler pas mal et que les gens veulent rouler, je suis mis en minorité.
Francky devant le joli lac
 
L'abbaye d'Orval

Les Copains Crétins

On rentre à nouveau dans la forêt et c’est le moment que Pierre choisit pour crever son pneu. La solidarité vole encore plus en éclat, je suis le seul à l’attendre. Les autres me font signe de venir plus haut, que ce sera plus sympa. Pierre marche donc pour rejoindre les copains, qui ont trouvé une clairière à côté d’une baraque. Ils se sont attrapé un banc, et s’apprêtent à profiter du spectacle du Scarabée qui change sa chambre à air. David s’installe confortablement au pied d’un arbre et tape la sieste. De mon côté, je commence par manger une pomme qui traine dans mon sac depuis je ne sais quand, puis je me résous à aller filer un coup de main au Pierrot. 
Combien il faut de chacals pour réparer un pneu ?

4 sur un banc

1 qui mange une pomme, 1 qui fait coucou

2 qui découvrent leur reflet

1 qui dort
Non, bon, en vrai c'est juste 2, les autres servent à rien

Le reste de l’après-midi se passe sans encombre. On a quelques belles montées où Gros Paquet peut montrer que c’est lui le champion du gros braquet. Francky aura beau essayer de s’accrocher, il devra reconnaitre que Jean-Yves envoie vraiment du lourd. De loin, on regarde et on constate qu’effectivement la vitesse de rotation de Jean-Yves est encore inférieure à celle du Tracteur, et pourtant il avance soit plus vite, soit à la même vitesse. Les beaux bestiaux ces deux-là. Pierre est également bien en jambes, et monte à un bon rythme. Pour les autres, on reste prudents. On a déjà plus de 300 bornes dans les pattes, on en a encore à faire, ne nous laissons pas aller à partir trop fort. Benji ne pourra pas s’empêcher d’envoyer quelques accélérations qu’il paiera un peu le lendemain.
On croise un peu de bouillasse, mais franchement rien de bien méchant. C’est peut-être la première étape de l’Épopée qui se passe dans des conditions normales, c’est-à-dire qu’on fait du vrai VTT, on n‘est pas tout le temps en train de pousser le biclou, et on n’a pas trop de galère à part les deux pneus crevés.
De fil en aiguille, on arrive au gîte d’arrivée vers 17h40, soit largement avant les 18h visées. Le tout sans se presser, comme quoi si ça passe normalement, on peut arriver dans des délais raisonnables. Le monsieur qui nous accueille nous fait visiter les chambres pour qu’on choisisse si on veut payer moins cher et s’entasse dans le mini gîte, ou payer un poil plus cher et prendre le confort de chambres séparées. Je fais ça avec Dave et on décide très vite de prendre l’option grand luxe, parce que quand même on le mérite bien.
Pendant ce temps, les autres lavent les biclous. Jean-Yves va commander des bières et on se retrouve vite fait à boire des bières en faisant sécher nos fringues au soleil tout en laver les vélos. Michel est arrivé entre temps. Il devait nous rejoindre ici pour terminer l’Epopée avec nous. Finalement il ne pourra pas rouler, mais est venu quand même passer la soirée et la nuit. C’est bien sympa et ça rajoute à l’ambiance. 
Lavage de biclou dans le caniveau

C'est là qu'on prendra nos premières bières

Chacal forever !
Cela amuse les piétons qui passent de nous voir boire un coup comme ça limite dans la rue. Une fois les biclous nettoyés, on les range dans la grange et on se retrouve sur la terrasse derrière. On recommande des bières et quelques zakouskis, et on passe là un bon moment de détente et de rigolade. 
Pierre et Michel, sous le soleil

Les autres à l'ombre

Pourquoi je suis le seul moucheté de boue ?

A la votre !

Je file ensuite à la douche et constate que j’ai me suis fait mordre par un tique. Elle est encore tout petite, mais il faut la virer. J’en profite pour faire un petit reportage photo de cette délicate opération, et je vous la soumets afin qu'à votre tour vous puissiez user de la chirurgie en cas d'urgence.
1 - Prendre le bon outil : le tire-tique

2 - Anésthésie générale par Chimay Bleue volée au Chef

3 - Bien repérer la cible

4 - Glissez là dans l'outil et tournez

5 - Plop ! Elle est sortie vivante. Eradiquez-là

Nathalie Hub nous a rejoints pendant ce temps. Elle vient rechercher le Gros Paquet, et du coup elle boit quelques coups avec nous. Je ne sais pas combien de bière on s’enfile à ce moment-là, mais franchement on est déjà bien gais quand les Hubert nous quittent et qu’on passe à table.
Aujourd’hui encore c’est en mode table d’hôte et on ne regrette pas. En entrée, melon et jambon cru maison, puis un barbecue avec plein de bonnes choses, et en dessert soupe de fraise, décidemment c’est local. 
Les accros du téléphone

Les accros de la Chimay bleue (Benji joue dans les deux catégories)

Le tout est accompagné de vin goûté avec soin par notre spécialiste : Faby, qui va vous apprendre en photo comment vous aussi déguster un bon pinard.
D'abord on sent

Avec l'autre narine aussi

Puis on goute
Rétro-olfaction
Pas bon ???

David soumet l’idée de jouer aux cartes avant d’aller se coucher. Je suis plutôt partant, mais d’abord je téléphone à Zouzou avec qui je règle quelques détails concernant la fête d’arrivée. Quand je raccroche, tout le monde est dans sa chambre, c’est mort pour la belote.
Fab regarde la téloche et zappe un peu. Il s’arrête sur un reportage sur Jeanne D’Arc. Il me râle dessus à deux reprises parce que mon genou traîne devant la télé. Moi je suis occupé à lire des news de sport sur mon téléphone. Finalement, je commence à entendre un ronflement à ma droite. Je le filme histoire de lui prouver que lui aussi peut scier du bois. Je continue un peu à surfer sur le net, tout en écoutant vaguement le truc sur Jeanne d’Arc, quand soudain Faby jaillit du lit tel un diable hors de sa boîte. Il me dit : « aller on éteint et on dort ». Sur ce, il éteint les lumières, coupe la télé et se recouche. J’explose de rire, car cette scène il me l’a déjà décrite, mais normalement c’est Nathalie qui fait ça et lui qui hallucine. Je l’écoute néanmoins (après avoir bien rigolé), pose mon portable, et m’endors assez vite.

2 commentaires:

Barlout a dit…

Ça ressemble plus à ce que j'ai connu : un peu de vélo et beaucoup de bières !
Les jours 4 et 5 sont bien plus cool, espéreront que les 2 derniers le soient aussi ;-)

Unknown a dit…

Ouais, je suis bien content d'avoir choisi cette étape même si ce fut plutôt le fruit du hasard de l'agenda. Allez, courage et plus qu'une étape "en gîte" et c'est la "déliverance"! Mon petit doigt me dit qu'elle ne devrait pas être des pires. ;-)