jeudi 8 septembre 2016

Le Col de la Madeleine vu par le Hobbit



Cet été, c’est à Valmorel que j’ai déposé mes valises et mes roues. Nous avions décidé Zouzou et moi de passer une semaine au Club Med avec nos copains les Boulons. Obo n’a pas tardé, une fois la décision prise, à nous trouver quelques possibilités de vélo route, se rappelant de la première sortie sur goudron que j’avais faite avec lui il y a deux ans lors de nos vacances à Peisey : le Col du Petit Saint Bernard. Parmi ces possibilités, la plus évidente à proximité de Valmo, c’est le Col de la Madeleine.

Le Col de la Madeleine, c’est 25 km d’ascension, à 6.2%. Le pourcentage moyen est un peu faussé par une légère descente au kilomètre 10, parce qu’on est quand même plus souvent autour de 7 % que de 6. Ca grimpe longtemps, fort, avec surtout 3 gros segments qui gratouillent fort en tout début, puis au 16ème, et enfin au 21ème kilomètre.
Le sommet est fièrement affiché à 2000m mais en vrai il fait 1993m. C’est sûr qu’on ne va pas chipoter pour 7 m, mais quand même, on sent la frustration de pas être parmi les mythiques >2000.
Comparé au Petit Saint Bernard, on a globalement le même nombre de km, mais un pourcentage plus fort. Pour le Petit Saint Bernard, on était rarement au-dessus des 7%,. Or, les 7%, Obo me les avait décrit alors comme une sorte de mur entre « je gère » et « bin je gère aussi, mais faut quand même appuyer un poil ». Cette fois j’ai découvert un autre mur, autour de 10, qui te fait passer à « j’appuie comme un malade et j’avance pas ».


Le profil de ce col de légende


Moi, ce genre de défi, ça me plait. Cette idée en tête, plus les visionnages nocturne d’un Giro particulièrement passionnant m’ont finalement enfin décidé à m’acheter un vélo route. Bon, vous me connaissez, l’achat n’a pas été compulsif. Ça faisait déjà un moment que ça me trottait à l’esprit. En fait, à chaque tour de France d’habitude, je me dis « c’est quand même cool ! ». Mais m’y prenant plus tôt avec le Giro, j’étais déjà chaud boulotte.
Une fois que j’ai décidé que cette année était la bonne, ça a pris bien 2-3 mois avant de vraiment acquérir l’engin. Mais bon, c’est une autre histoire. Tout cela pour dire que j’ai eu l’occasion un peu avant le jour J de m’entrainer en peu, en faisant 4-5 sorties sur le bitume tant chéri par notre branche routarde. Et chaque fois que j’affrontais une côte, j’étais à l’affût du moindre signe pouvant me rassurer sur ma capacité à monter la Madeleine. Du coup, je prenais chaque côte en essayant de descendre d’un pignon si possible, et au retour à la maison, c’était étude sur Strava du pourcentage pour comparer avec les fameux 3 segments terribles de la Madeleine. J’en ai trouvé quelques-unes de côtes qui pouvaient me donner un aperçu de la grosse muraille des 10% (la délicieuse cote d’Ottange), mais sur 1km, 1km et demi, jamais plus. Donc ça passait, mais j’avais toujours la question : « Est-ce que ça va passer sur 25 bornes ? ».
Je me suis également préparé une petit antisèche à coller sur le cadre, avec les différents pourcentages, mais plus précis que le profil au kilomètre. En gros, à chaque changement radical de pourcentage, je vois à quelle distance ça a lieu. Dans les faits ce sera un enfer à suivre car j’ai oublié de réinitialiser mon compteur en début d’ascension, et je passerai mon temps à faire du calcul mental pour identifier à peu près où j’en suis. Néanmoins, ça m’a donné des indications sur les difficultés en cours d’ascension, et ça aide à se motiver quand on se dit « plus que 1 kilomètre et demi à 9.5% !!! »... euh... enfin presque ;op.

Quand le grand jour est arrivé, nous avions un programme bien précis. Obo avait calculé sur base de notre temps effectué sur le Petit Saint Bernard, ainsi que de scientifiques calculs, la puissance moyenne à dégager lors de l’ascension afin de réaliser une performance similaire. En gros, si je dégageais la même puissance qu’il y a deux ans, nous devrions mettre à peu près (un peu plus en fait) de 2h30 pour l’ascension. Dans sa grande perspicacité, il avait donc commencé à me chauffer en m’expliquant que si on faisait moins que 2h30, ça voudrait dire que j’aurais progressé. Le coquin !

Nous avons donc calculé sur ces bases l’heure à laquelle il fallait qu’on parte le matin afin de se donner toutes les chances de rentrer à temps pour l’apéro et le repas avant d’enchainer sur un petite rando pédestre en montagne avec nos épousailles.

Évidemment, tout ne s’est pas passé comme prévu côté planning. Entre le temps pris pour déjeuner, le léger allégement obligatoire pour la gars mézigue avant de partir, l’accrochage des vélos sur la bagnole, Obo qui ne retrouve plus le garmin qu’il avait rangé dans sa chaussure, le fait qu’il faille régler le parking à la réception avant de le quitter, le trajet jusqu’au super U où on laissera la voiture... on a directement démarré notre roulage avec 1 h de retard. Ce n’est qu’anecdotique, mais je me dis en démarrant qu’il est possible qu’à un certain moment on ait des velléités d’accélérer pour essayer de rentrer un poil plus tôt, et ce genre de velléités, ça casse les pattes.

On monte enfin sur nos vélos aux alentours de 10h. Obo nous a garés à environ 5 km du début de l’ascension, l’idée étant de mouliner un peu pour chauffer les papattes avant de se lancer dans le col. Arrivés à la borne indiquant le lancement de l’ascension (arrivée dans 25 km), je suis contraint de m’arrêter pour faire un dernier pipi de la peur. Mon objectif étant de tout gravir sans m’arrêter, ce serait dommage de devoir stopper pour des raisons physiologiques (et je n’ai pas l’abnégation de Yohan Diniz). Obo en profite pour photographier la dite borne, et nous nous élançons enfin à l’assaut de la Madeleine !!!


Comme indiqué : 25km qui démarrent à 8%



Comme je l’expliquais plus haut, dès le début, ça monte fort. Mais l’excitation, l’adrénaline, l’envie d’en découdre font que je me lance assez vite. Obo, fixant son capteur de puissance (oui, il a ce genre d’appareil à présent) me dit « oh oh ! 240 Watt !!! » (prononcez cela avec la voix d’Obo, où plutôt avec mon imitation de la voix d’Obo : c’est plus marrant et ça l’agace ;op). Sachant que pour aller à mon rythme « Saint Bernard », obo est censé dégager 140 Watt, ça laisse entendre un léger surrégime de ma part.
De mon côté, mes deux meilleurs indicateurs, à part mon ressenti, sont mes pulsations cardiaques et mon nombre de rotations par minute (Obo m’a fait acheter ce petit accessoire qui s’avère bien pratique). L’idéal pour moi est de rester autour de 150 pulsations cardiaques par minute (c’est ce que j’avais fait au Petit Saint Bernard) quand c’est possible, et d’avoisiner 80 rotations par minute (pareil, quand c’est possible). Le nombre de rotations par minutes de 80 est, selon Obo, l’idéal pour optimiser le rendement en utilisant de façon bien proportionnée la vélocité et la puissance. Bon, dans les faits je tourne naturellement plus autour de 75, mais dans l’idée on n’en est pas loin.

Bref, dans ce premier kilomètre, j’envoie les watts, mon coeur ne s’emballe pas, et je me dis « oh putain ça va l’faire ». Franchement, ça a beau être autour des 10% à plusieurs moments, ça passe plutôt bien. Certes, je suis déjà sur le plus petit développement, je me sens costaud. Sérieux, je ne sais pas si c’est l’euphorie du départ, ma préparation sérieuse, le vélo plus efficace que celui de loc, un grand moment de forme, mais à ce moment-là, je me dis que je m’étais peut-être inquiété pour rien et que je suis dans une bonne forme et puis c’est tout.

On croise la borne indiquant « plus que 24 km ». Un petit virage, et hop ça repart plus raide. Il faut appuyer. Ca y est, l’euphorie est déjà légèrement retombée pour faire place à la dure réalité : 10%, c’est dur. Et le tout va être long. Je suis déjà obligé de faire une petite danseuse pour relancer car je sens que ça mouline déjà moins fluide. Dix minutes avant, je me disais que ça allait finalement être plus facile que prévu, et là je me rends compte que ça va quand même être costaud, et que ce n’est pas un combat gagné d’avance. C’est même une longue bataille engagée entre le soleil, la montagne, la pente, mon poids, la gravité, le vent, l’accélération de Coriollis (ouais, parfaitement, il va falloir compenser vers l’ouest), et bien d’autres, tous réunis dans le même camp et moi seul dans le camp d’en face. Le doute m’assaille, mais je ne me laisse pas abattre. J’suis un putain de guerrier ou pas ?


Surtout, bien s'hydrater


On finit le premier des 3 segments les plus raides. C’est passé sans trop de douleur, et je me sens encore assez frais. Yeah ! À partir de là on a 2 km à 7%, qui me semblent finalement moins raides qu’attendu, puis en enchaine sur du 5%, où clairement j’ai l’impression de mouliner tranquille. Bon, soyons clairs, je ne suis pas en train de faire une ascension à gros rythme façon équipier de la Sky qui veut durcir la course. Mais je me dois de ménager ma monture, enfin en l’occurrence c’est plutôt l’inverse. Je dois me ménager moi, ma monture s’en tamponne complétement du D+.
Dans cette première partie, on est sous les arbres, donc le soleil ne nous perturbe pas, mais on sent qu’il est là, là-haut, prêt à nous écraser la tronche dès qu’on sera à découvert. On ne s’en effraie pas pour le moment (de toute façon j’aime bien rouler sous le cagnard), on est plutôt occupés à essayer de faire des photos. Obo étant complétement à l’aise dans ce qui est pour lui un sous-rythme, il en prend à peu près quand il veut. Mais pour moi en prendre avec lui dessus, il faut que j’arrive à combiner les passages à moins de 7% où il y a un léger dégagement entre les arbres afin de choper un peu de paysage. J’en aurai réussi quelques-unes.


Le mec en ballade


Durant cette première moitié, on se fait passer par un groupe de coureurs en tout début, puis un peu plus tard par un gars tout seul, habillé aux couleurs de la FDJ. Vu son rythme, c’est pas un vrai, mais il va quand même sensiblement plus vite que moi. Obo aimerait qu’il ne nous décroche pas trop pour qu’on puisse le rattraper sur la fin, et je lui promets que s’il est en visuel sur le dernier km je sprinterai comme un malade pour le choper, mais pour le moment je ne peux pas prendre le risque de me mettre dans le rouge pour le maintenir à vue. On le verra longtemps devant nous, ayant moins d’une boucle d’avance, puis une, puis deux.
À part ces gars-là, et à moins que ma mémoire ne soit très sélective, tous les autres cyclistes rencontrés, c’est nous qui les dépassions. Ça ne veut pas dire qu’on allait vite, les « vrais » partant sans doute plus tôt, mais on était sûrement pas non plus trop trop lents ;op. Oh ça suffit maintenant !!! Ok, on avançait pas très vite, mais quand même, on était à l’aise au-delà des 10 km/h !
On a croisé quelques phénomènes. Des mecs chargés de pleins de sacoches, grimpant sur des vélos de tourismes, galérant comme pas permis sous le soleil de plomb. Je dis respect, faut vraiment être motivé.

Mais revenons à notre ascension. Après le passage à 5, on enchaine sur une partie à moins de 2%, avec même un bout de descente. Je me réjouis alors de monter la chaine sur le grand plateau. Ouah !!! J’utilise le 50 dents dans la Madeleine !!! Bonhooooooomme !!!!
On atteint finalement très rapidement la mi-parcours en termes de kilomètres. Obo, lui, préfère considérer le parcours d’un point de vue dénivelé, et là on est juste à 1 tiers. Je préfère continuer à regarder en kilomètres.


Un joli selphy devant un joli paysage



L’ascension reprend sérieusement à ce moment-là. La pente se raidit d’un coup à 7%, et graduellement nous ajoute du pourcentage pour nous amener sur le deuxième segment à plus de 10 (sur le profil ça montre 9.5, car sur les 3 kilomètres très raides, il y a quelques atténuations, mais franchement il y a beaucoup de passages très raides). Jusqu’à ce segment, j’arrive à conserver ma rotation et mon rythme cardiaque dans les zones désirées, tout en discutant avec Obo. Par contre, quand on rentre dans le dur, je suis bien forcé de fermer mon clapet et de me concentrer sur mon pédalage. Obo en profite pour appeler Momo et lui faire un compte-rendu de notre évolution jusqu’ici. J’ai bien envie de l’insulter, et me rend compte avec plaisir que même si c’est dur, j’ai quand même assez de force pour le faire.

Je tape un peu dans les réserves durant ce passage, mais finalement je me sens plutôt pas mal quand on en sort. À ce moment-là, la confiance est à son max. On a parcouru les trois quarts du trajet, on a passé deux des segments les plus durs, et je me sens plutôt bien. On reprend notre discussion avec Obo. Le paysage a bien changé. Les arbres ont laissé place aux pâturages et champs de cailloux, la vallée est loin en bas, et le soleil cogne tout ce qu’il peut. On en profite pour prendre d’autres photos. Obo essaie de me choper avec le Mont Blanc derrière, mais j’arrive systématiquement à le masquer avec ma grosse gueule ou mon gros cul. Il finit par en obtenir une belle. De mon côté j’ai réussi à le capturer dans une position particulièrement cocasse, mais il supprimera ce magnifique cliché avant que je ne puisse le laisser ici pour la postérité.
Svelte et élégant
Trapu... mais élégant aussi, non mais ! (et avec Mt Blanc)
Petit à petit, on se rapproche du sommet, et il ne reste déjà que 5 km quand on aperçoit au loin le Col. Pour y accéder, on aperçoit les derniers lacets, et M. FDJ qui est déjà en train de les emprunter. On entame ce fameux dernier segment bien raide et celui-ci est particulièrement méchant de par sa topologie : on est perpendiculaire aux derniers lacets qui semblent serpenter de façon bien raide, sur une longue route qui semble ne pas monter mais qui est au-delà des 10%. Devant nous, une demoiselle en VTC (équipé avec des roues de route) peine, mais on ne la rattrape que très doucement. C’est vraiment le passage le plus dur pour moi. Il fait très chaud, je sue à grosse gouttes, je dois appuyer très fort sur les pédales avec mes jambes qui commencent à brûler bien fort, et je dois en même temps chasser les taons qui ont décidé que c’était le bon moment pour m’attaquer. Imaginez-vous dans une côte bien raide en train de vous mettre des claques pour chasser ces maudits suceurs de sang, tout est essayant de maintenir le vélo droit et en mouvement (vers l’avant de préférence).

Il est content !!! et moi je tire un peu la langue...


On finit par déposer la vétéciste. Ça fait du bien, car sa lenteur renforçait mon sentiment de ne pas avancer. On entre enfin dans les derniers lacets, et ça aussi c’est bon pour le moral. On se voit plus avancer quand on enchaine les virages. Je suis surpris par le nombre de coureurs qu’on croise arrêtés sur le bord de la route. Il ne reste quasi plus rien, mais ils sont obligés de s’arrêter. Ok, tout le monde n’est pas aussi barré que moi à vouloir forcément tout grimper sans pause, et certains n’ont pas forcément la condition pour le faire, mais d’une certaine manière, ça réconforte. Le truc que je suis en train de faire n’est pas anodin. C’est sûr qu’Obo n’est pas le modèle idéal pour se comparer. Il est tellement facile que ça donne l’impression d’être une limace séchant sur le bitume.

On arrive à la borne du dernier kilomètre. Celui-ci est moins raide, enfin sur le papier, car il n’est quand même pas à faire en roue libre. Obo propose qu’on se lâche pour celui-ci. Je me dis qu’après tout, il est inutile d’en garder trop sous la pédale à présent, et je lâche les chevaux avec lui. On arrive au sommet du Col à fond les ballons, dépassant au passage un petit monsieur faisant partie d’une équipe de cyclistes atteints de maladies cardio-vasculaire. Quelle fierté ! J’ai dépassé un cardiaque...

On l’a fait ! On est en haut de la Madeleine. Je suis content, mais finalement pas aussi euphorique que pour le Petit Saint Bernard. Je crois que je suis moins surpris. J’avais fait le Petit Saint Bernard sur un coup de tête, me décidant la veille. Là, j’avais préparé. Et puis en fait j’avais déjà conclu que c’était bon un peu plus tôt. Mais bon, je suis super content quand même, hein !

On doit attendre un peu devant le petit monument des photos souvenirs car des motards se sont aimablement garé là (merci les gars, on sent le respect entre deux roues) et des gens qui sont montés en bagnole sont en train de se prendre en photo, tout en s’auto-congratulant d’avoir réussi à la gravir aussi vite. Bon, c’est pas méchant, mais ils prennent des plombes, et les cyclistes qui attendent voudraient pouvoir redescendre. C’est fou le nombre de gens qui montent là en bagnole (notamment en Porche d’ailleurs).


Supreme Victory !!!



On finit par prendre nos photos souvenirs, ainsi qu’à photographier un autre cycliste qui nous a fait bien rire à rager sur les gens qui bloquent l’accès... ce qu’il fera pour nous par après en mettant des plombes à se barrer.

Une fois les photos prises, on enfile nos K-way et on se lance dans la descente ! Enfin, Obo se lance et moi je fais ce que je peux pour le suivre. Il faudra à plusieurs reprises qu’il m’attende. Et oui, on a beau être pas dégueu en descente de VTT, en route c’est une autre histoire. Déjà la position fait super mal (entre les omoplates), mes freins sont un peu trop loin de mes petits doigts (faut que je fasse régler) du coup j’ai des fourmis, et puis il y a une technique à prendre. Au bout d’un moment je suis un peu mieux, mais il faut quand même qu’Obo m’attende régulièrement.

La descente dure une bonne demi-heure. Et pourtant on va très très vite. Je matérialise alors à quel point c’est long. Quand on est dedans on montée, on se concentre sur son effort, on profite du paysage quand c’est moins raide, on papote. Mais là, en solo (car en descente tu papotes pas), à fond la caisse, enchainant les virages, ça me semble super long (surtout que j’ai mal au dos). Mais genre super long ! Et moi j’ai monté tout ça ! Et l’euphorie que je n’ai pas eue en haut me vient maintenant. J’ai grimpé un col Hors Catégorie. Et j’suis même pas totalement mort !

Une fois en bas, on engloutit les 5 km qui nous séparent de la voiture. Enfin, Obo les engloutit et moi je lui suce la roue. On essaie de maintenir l’espoir de choper le repas, mais ce sera trop tard. À cause de l’heure perdue avant de partir. Pas parce qu’on a trainé, ça non, car le temps d’ascension a bien été inférieur aux 2h30 préconisées par Obo. Apparemment le moi-même d’aujourd’hui a surpassé le moi-même du passé, faisant à un rythme similaire un truc plus difficile. Et ça c’est la classe !

Heureusement, nos femmes nous ont préparé des assiettes froides, et la rando de l’après-midi sera remplacée par jeux de société et pina colada. Pas mal non plus comme programme.

Voilà un nouveau défi relevé. Trois jours plus tard, on repartira en route avec Obo pour un truc un peu moins mythique, mais pas mal quand même : la montée de Valmorel. Encore du Hors Catégorie, plus court mais plus raide : 15 km à 7% de moyenne. Mes jambes se rappelleront de la Madeleine et feront un peu mal, mais mon rythme cardiaque moyen perdra 10 pulsations par minutes. Du progrès ou de la fatigue ? Quoiqu’il en soit, ça passera, sans excès, mais sans encombre. De bon augure pour le vrai défi qu’un petit gamin de 10 ans s’était lancé il y a presque 30 ans : un jour, je grimperai l’Alpe d’Huez !