jeudi 23 décembre 2021

Odyssée 21 (jour 7) : Faux rythme, faux Mexique, vraie arrivée

Ça sent le dernier jour dès le lever. Lors du préparatif habituel, on sent bien qu’on fait ces gestes devenus quotidiens pour la dernière fois. Benji, comme il l’avait fait pendant l’Epopée, commence à négocier pour refiler ses bagages à une voiture, mais il se fait houspiller par le reste de la bande et conserve son attelage.

Faby et Cyrille ont un peu la gueule de bois. C’est ça quand les fragiles mettent le nez dans la vodka !

On se retrouve au petit déjeuner, avec une troupe toute aussi nombreuse que la veille mais bien moins énervée. Les organismes sont un peu fatigués par la journée et la soirée précédente. La bonne humeur est toutefois bien présente et on rigole déjà bien en se régalant des croissants, pain et confitures. Lucas, un jeune sportif de Vendeuil, nous a rejoint. Lui et Gabriel effectuent cette dernière étape avec nous. On est donc 12 au départ de ce dernier jour d’Odyssée.

Le dernier départ

On a de la chance pour ce dernier jour, il y a un soleil d’abord un peu timide, puis très très beau. On démarre, comme toujours, par une montée. À vrai dire, il s’agit de la descente sur laquelle on a fini la veille, donc un peu sauvage, et ça force à se réveiller rapidement. Un peu plus loin, un peu avant la fin de la montée, on voit Corentin qui saute de son vélo, le balance sur le côté et court dans un fourré. Il avait un caca urgent à lâcher et son corps lui a commandé de ne pas trainer. Ça nous fait bien rire, et un tel épisode mérite de figurer dans ce compte-rendu.

On commence d’abord par suivre véritablement la trace, et Francky nous annonce que selon lui (il a repéré une fois avec Gabriel), ça va être compliqué de la suivre tout du long. Le terrain est gras, mais on voit qu’on est sorti des Ardennes : la bouillasse colle moins. Du coup, les montées dans la boue sont plus fun, il y a du challenge à essayer de rester sur le vélo, sans pour autant paniquer pour le matériel. On arrive ensuite au fameux endroit dont Francky nous parlait, et c’est effectivement inondé. Le chemin n’est donc pas faisable. Heureusement, on en trouve un autre, qui tortille entre les arbres et les flaques, et on s’amuse beaucoup à le prendre avec un bon rythme, en s’amusant à esquiver ou traverser les passages mouillés.


De la boue plus rigolote

Y'a des grosse flaques, mais c'est de la rigolade

On enchaine ensuite sur des passages plus routiers. On passe proche d’un center parc, au bord d’un lac. C’est très joli, alors on prend des photos. Benji s’offre au passage un nouveau petit souci de porte-bagages, parce que ça faisait longtemps et que ce serait dommage de finir trop pénard.

Le center parc

Le lac

Il n'a pas l'air droit ton truc

bricole - bricole - bricole

Puis on traverse de très jolis villages, notamment celui de Chamouille. Dans ce dernier, il y a quelques petites portions très raides et c’est dans l’un d’entre eux que Corentin force comme un âne et casse sa chaine. Évidemment, il n’a pas de maillon attache rapide, nous revoilà parti dans une opération dérivation ! Cette fois c’est Sam et moi qui nous y collons, on fait ça assez rapidement dans la bonne humeur (et en charriant copieusement Coco, évidemment).

Ca sert à quoi une chaine ?

Regarde gamin, j't'explique

On continue sur des voies très carrossables, parfois avec des grosses flaques dans lesquelles les frangins Dubois s’amusent à rouler. Moi je traine pas mal en queue de peloton, je prends beaucoup de photos, quelques videos, parce que je sens bien que ça va me manquer tout ça. À vrai dire, à part Francky qui a un timing à tenir (et qui, rappelons-le, est une force de la nature) et qui exceptionnellement se place aux avant-postes, l’ensemble des Totalistes, même Sam et Benji pour une fois, a plutôt tendance à flâner en queue de peloton. Je sens parmi nous une sorte de soulagement d’avoir pu arriver au bout sans problème majeur, d’avoir su ramener tout le monde à bon port (ok j’anticipe un peu, on n’y est pas encore, mais quasi), que le matériel, vélos et porte-bagages, ait tenu. Bref, je sens comme un sentiment de légèreté et d’envie de profiter tranquillement chez nos Totalistes.

Le peloton, assez éparpillé

Les copains crétins

Laon, qu'on esquivera

Quatre lascards trainards

En fin de matinée, un peu avant d’arriver au resto, on se mange une grosse et longue montée sur bitume. Là c’est rigolo car il y en a qui partent fort (Lucas incroyable, Sam toujours en pleine forme, Benji aussi bien-sûr, Francky pas loin derrière, force de la nature), d’autres qui ménagent leur effort et d’autres qui montent comme ils peuvent. Personnellement, j’ai pas la grosse patate, alors je m’accroche comme je peux à la roue de Faby et de Cyrille qui lui a la gnack. A tel point qu’à un moment donné il accélère et nous dépose littéralement. On est incapables de le suivre. Du coup, voyant cela, il fait demi-tour afin de « rejoindre sa bande ». On termine la montée ensemble, à un rythme quand même assez soutenu. Une fois en haut, on attend les autres et ça arrive au compte-goutte. Gabriel a beaucoup de mal dans cette montée très exigeante pour des gens qui ne pratiquent pas souvent, et Sam et Cyrille redescendent un peu pour aller le chercher et le motiver. Il finit par arriver, et franchement bravo à lui. C’est bien le fils de son père, une volonté de fer.

Quand tout le monde est là, on reprend un peu son souffle, puis on entame une longue descente à fond les ballons afin d’arriver au Mexico, un restaurant paumé dans la forêt, qui n’a finalement de Mexicain que la couleur sable de ses murs, et encore... On y est toutefois parfaitement bien accueillis, installés comme des princes en terrasse. Là, on décide d’être tout à fait raisonnables et de prendre des trucs à base de viande (entrecôte au maroilles) et de frites. On arrose le tout de bière (1 litre et demi d’Affligem chacun pour Francky et moi), ce qui fait qu’à l’issue du repas, on est lourds comme par permis et un peu pétés.

Soyez les bienvenus au Méxique !!!

Or, on enchaine directement par la montée du Kame Hama (Mont Tortue pour les non japonisans), une belle côte assez longue, sur des chemins un peu techniques, en forêt. Pour le coup, on est sur de la vraie montée de VTT, où il faut bien choisir sa trajectoire, mettre les bons efforts où il faut histoire de ne pas cabrer, de conserver la traction et de ne pas être obligé de mettre pied à terre, car sinon difficile de redémarrer. J’adore ce genre de challenges, et malgré mon ébriété et la lourdeur que je ressens dans l’estomac, je décide de la monter entièrement sans faillir. Pour ce faire, une seule bonne technique : débrancher le cerveau, ignorer la douleur et tourner les pattes. Je suis un des derniers à m’élancer dans cette montée infernale, et du coup je passe quasiment tout le monde en revue, car les copains sont arrêtés de part et d’autre du chemin, soufflant un coup ou poussant le vélo. Je finis par arriver en haut, bien content de mon petit numéro, car je crois qu’on n’est pas nombreux à l’avoir faite.

En haut du Mont Tortue

Ensuite, on a une belle descente à faire, et là la branche crétine des chacals verts a lâché tout comme il faut. Il y avait des passages où le chemin était de part et d’autre d’escaliers, on a dépassé les autres membres du groupe par les escaliers à une vitesse qui peut sembler déraisonnable aux non habitués, mais voilà, c’est ça notre vraie pratique du VTT en fait. C’est grisé d’avoir envoyé du bois comme des sagouins, en oubliant pour une fois nos bagages, que David, Fab, Cyrille et moi nous retrouvons en bas, un large sourire sur le visage et de l’adrénaline plein le corps.

On est alors quasi arrivés, et on entre dans ce qu’on pourrait appeler la parade finale. On fait un petit détour pour aller boire un coup chez les parents de Francky (raisonnablement pour de vrai en ce qui me concerne cette fois car l’Affligem me tape encore). David et les Dubois s’allongent dans l’herbe et font une petite sieste, les autres discutent sous la tonnelle.

Discussion sous la tonnelle

Petite sieste dans l'herbe

Avant d’arriver chez Francky, on doit à nouveau s’arrêter pour réparer le porte-bagage de Benji, qui aurait finalement peut-être bien fait de rentrer en voiture. On le bricole à coup de rilsans, et ça devrait tenir jusque l’arrivée. Benji n’est pas verni avec ses porte-bagages. Après le tip-top ouanéguène de l’Epopée, il l’a remplacé par un autre qui était très prometteur, mais qui a été bien plus capricieux que les nôtres. Les Thule de Dave, Fab et moi n’ont pas bougé d’un iota. J’avais mis un coup de peinture sur le vis pour identifier si ça se dévisse un peu, ça n’a pas tourné d’un quart de tour.

Faut opérer ?

Du rilsan et un extenseur, ça passe

Prêt à repartir et à en finir

Il ne reste vraiment plus rien pour arriver chez Francky. On arrive dans Vendeuil et on sent que Francky et les jeunes ont envie de se tirer la bourre sur la dernière montée. Les autres Totalistes se mettent en paquet, on a envie d’arriver tous ensemble, on est fin heureux. On est accueillis par Céline et Mathilde (femme et fille de Francky), Nanou, Camomille et Roro (femme et filles de Fab). Fab nous fait évidemment le coup de tenter des wheelies tout pétés, et coupe la route à Sam qui est obligé de piler dans la montée.

La meute, Gabriel en tête

Le wheelie tout pourri

La queue de poisson

Une fois le portail de Francky passé, tout le monde se congratule comme il se doit à la fin d’une aventure aussi palpitante. On félicite les Partialistes pour leur participation, et entre Totalistes on se remercie pour la semaine de partage. Ensuite, c’est comme d’habitude, on est un peu paumés une fois que c’est fini alors on reste comme des couillons.

Comme des couillons

Il est prévu de laver les vélos, avant ensuite de se laver nous même aux vestiaires du terrain de foot où on va passer la soirée. C’est donc ce qu’on fait, mais un peu dans un état second, sans réaliser ce qui se passe vraiment. Ce n’est qu’une fois que la douche est prise qu’on reprend plus ou moins nos esprits, et là ça s’enchaine, comme toujours très vite : tout le monde débarque, on se met à boire des coups, à manger des saucisses, on papote avec tout le monde, on rencontre de nouvelles personnes, et on raconte nos aventures.

Des gens ici

D'autres par là

L’Odyssée est terminée, et c’est toujours un sentiment bizarre, mais chaque fois différent. Lors du Périple, on était soulagés d’avoir réussi à le faire physiquement, car on ne savait pas si on avait les jambes pour un tel truc. Lors de l’Epopée, j’étais soulagé qu’on soit arrivés au bout tellement on a eu des galères avec le matos et avec nos copains éclopés (la cote et le tendon d’Achille du Fab, la cote et le genou de Dave). Là, je ne ressens pas de soulagement. Je ressens plutôt une espèce de plénitude, de sérénité. Ça doit être la même sensation que ressent Hannibal Smith lorsqu’il déclame « j’adore qu’un plan se déroule sans accroc ». Bien-sûr il y aura le Grand Vide, évidemment à un moment donné on va se demander ce qu’on fait maintenant, mais pour le moment, on se contente juste de l’avoir fait et de profiter d’être là, tous ensemble.

Tous ensemble

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Le profil de la trace prévue

Le profil du trajet effectif

mardi 21 décembre 2021

Odyssée 21 (jour 6) : Du sang frais, de la bière et de la vodka

 Au réveil, comme prévu, on ne s’énerve pas parce qu’on doit attendre l’arrivée du sang frais avant de démarrer. Du coup, c’est avec une certaine décontraction qu’on prend le petit déjeuner qui est très bon (vous me direz comme chaque jour), avec une mention très bien aux confitures (oui, comme d'hab' aussi). On ramasse ensuite tout aussi calmement les affaires éparpillées partout. On est contents car nos vêtements sont globalement secs et nos chaussures le sont complétement, ce qui est quand même très appréciable. Comme attendu les K-ways qui sont restés dans le garage sont bien humides.

Cette lenteur dans la mise en mouvement fait qu’on n’est évidemment pas prêts quand débarquent nos trois partialistes : Bruno, Quentin et Corentin. On se dit bonjour, on se présente, et une fois que tout le monde est fin prêt, on y va, non sans remercier chaleureusement nos hôtes.

Les nouveaux arrivés, Francky et Sam prêts à en découdre

Contrairement à ce que nous avait annoncé la météo, le temps n’est pas au beau fixe. Il pluviote même. Cela ne nous enchante guère, mais il faut bien y aller. Comme d’habitude depuis le début de cette Odyssée, on démarre par une grosse montée, et celle-ci nous permet de constater qu’en ce jour 6, on commence à avoir un peu mal aux pattes. Les jeunes venant d’arriver, tout frais, veulent impressionner la galerie et partent très fort. Benji, pourtant pas le dernier à démarrer comme un poney, les laisse partir et a ces mots prophétiques « laisse les y aller, on en parlera dans 2h ».

Nos nouveaux compagnons n’attendront pas longtemps avant de découvrir le principe d’une Odyssée. À un moment, notre trace traverse un endroit qui est grillagé et fermé. On a deux choix, faire demi-tour et trouver un contournement, ou trouver un chemin qui longe. Je repère qu'on peut faire le tour par un route, mais Sam remarque un chemin qui longe et l'emprunte avec assurance, comme le ferait un Dubois. Et on se retrouve rapidement à marcher en poussant les vélos, le long du grillage, pour atterrir nulle part. Peu motivés à faire le chemin inverse (ça nous a pris bien 10-15 minutes pour arriver jusque-là), on décide de s’enferrer dans notre connerie et on passe par un champ, on escalade un tronc, on passe nos vélos au-dessus d’une clôture pour enfin arriver dans un chemin vaguement carrossable de forêt. On retrouve enfin la trace après facilement une heure de pérégrinations. Un rapide calcul me laisse penser que la route de contournement aurait pris 15 minutes en pédalant pénard. Oui, mais il faut bien que nos partialistes goutent à ce genre de plaisir !

T'aimes ça, marcher à côté de ton vélo, hein ?

Les chemins Ardenois (oui, j’insiste... enfin on insiste, car c’est ce qu’on s’est évertué à dire durant toute notre traversée de ce département) sont fidèles à eux-mêmes : gras, boueux, glaiseux. Faby a une théorie à ce sujet : c’est la chicorée qui est récoltée à proximité des chemins qui leur donne ce caractère glaiseux. On les reconnait à leur couleur grisâtre, les chemins à éviter. Du coup, si on voit un tas de chicoré quelque part, il ne veut mieux pas passer par le chemin voisin. On se retrouve malgré ces indications plusieurs fois dans ce type chemin, et à chaque fois on en remet plein le dérailleur. Du coup, on s’arrête régulièrement pour balancer de la flotte sur la transmission pour enlever le surplus. A un moment donné, on croise un ancien lavoir et quelques-uns d’entre nous (les Dubois, David et moi) finissent par mettre complétement le biclou dans le lavoir pour nettoyer. David sacrifie même sa gourde pour la charger d’eau croupie afin de faire un jet pour nettoyer par-dessus.

Le dur labeur des lavandières

Nettoyer, encore nettoyer

La montée glaiseuse suivante est celle de trop. On décide de ne plus suivre ce genre de chemin car il n’y a aucun plaisir, et on en a marre de nettoyer les vélos tous les quarts d’heure. On fait donc un dernier nettoyage sauvage dans les flaques avant de remettre en route sur route.

Le pneu qui débourre pas

Ca s'accumule là, puis ça sèche

Et là il est à peu prêt nettoyé

On roule dans les flaques pour réhumidifier la boue sèche

On trouve ensuite une boulangerie où on achète, comme deux jours plus tôt, sandwichs et desserts. On sait qu’on va traverser un gros no-man’s land et il n’est pas question de se retrouver sans rien à grailler. Les plus gourmands d'entre nous n'y tiennent pas et, comme l'autre jour, engouffrent leur dessert.

Les gourmandins

Dave-la-gueule-sucrée

On convient de s’arrêter pour la pause déjeuner après avoir passé une certaine montée (après 28 km si je ne dis pas de bêtise). Cette montée se fait sur le bitume, et on arrive à un petit parking à côté d’une église, où il y a des bancs et des étendues d’herbe. L’endroit parfait pour faire une pause, d’autant que le soleil commence timidement à percer les nuages. C’est très agréable. On profite de la pause pour connaitre un peu plus nos nouveaux compagnons, et on s’amuse de la complicité de chien et chat de Quentin et Corentin. Un truc qui est marrant quand ils se parlent, en plus de systématiquement s’invectiver, c’est qu’ils parlent très très vite, comme le personnage que joue Brad Pitt dans Snatch, celui qui veut acheter une caravane pour sa mère.

La pause repas sur la placette

Après le repas, on utilise un petit robinet, qui déverse de l’eau assez doucement, pour nettoyer à nouveau les vélos (avec un peu de patience). Un peu plus loin, je vois une espèce de ferme, avec un tuyau d’arrosage à l’entrée. J’en informe Fabrice qui décide immédiatement d’aller demander l’autorisation de l’utiliser. Sa bonne étoile a encore frappé, le propriétaire est justement dans son allée et s’apprête à partir. Il fait les branchements nécessaires et nous invite à nous servir. On est ravis et cette fois on fait un bon gros décrassage de tous les biclous. Dégraissage, regraissage, ils sont comme neufs au moment de redémarrer. Plus question cette fois de repasser par les chemins dégueulasses, on prend la route !

Station de lavage

Collection sexy printemps-automne 2021

Francky avait repéré un bar dans une ville, qui n’est pas forcément sur la trace, mais ça dit à tout le monde de s’arrêter en terrasse boire un coup. Du coup on se dirige par là-bas. Au départ, on prend des routes par forcément fréquentées, puis on rejoint des voies un peu plus larges. On profite des premières pour papoter et je discute un peu plus avec Quentin, Corentin et Bruno afin de mieux les connaitre. Cyrille a à nouveau un soucis de porte-bagage et cette fois c’est avec une sangle qu’on bricole son truc.

Jour 6, ça les fait toujours marrer de réparer le porte-bagage

Quand la route devient un peu plus fréquentée, et donc plus chiante, on se retrouve à nouveau à faire le jeu des relais. Faby part très tôt avec Benji et Sam à un rythme effréné. Moi je suis en train de discuter tranquillement avec Coco quand je sens que je me prends plein de vent dans la tronche. Du coup, j’annonce à mon interlocuteur que je vais lui apprendre une technique de fourbe et je me mets sur le côté, prétextant une avarie, afin de laisser passer Cyrille et Dave qui discutaient derrière nous. Une fois qu’ils sont passés, je redémarre immédiatement pour me planquer derrière eux, protégé du zéphyr. Ça les fait marrer, car ils ont vu clair dans mon jeu, et finalement, on se retrouve nous aussi à prendre des relais. Corentin ne s'accroche pas longtemps, et on se retrouve à 3 à se relayer. Puis, David va sauter un premier relai, pour finalement sauter tout court, car le vent est quand même assez fort, et quand le premier s’écarte, on prend un bon coup dans le pif. Cyrille et moi nous retrouvons à pédaler comme des cons, avec pour objectif de rattraper les copains de devant qui sont partis bien plus tôt (mais qui ne roulent pas aussi fort). On se pète les jambes pour finalement échouer de peu, ils arrivent au bar environ 10 secondes avant nous. On se marre bien et on se trouve bien débiles, car on s’est vraiment épuisés pour rien, mais bon, c’est l’avant dernier jour, on a encore de l’énergie, il faut bien s’amuser comme on peut.

On s’installe en terrasse, on boit quelques chopes et on passe un bon moment. Les partialistes sont bien intégrés au groupe, ça vanne dans tous les sens. Corentin en particulier est un sacré phénomène. Je ne sais plus exactement à quel moment c’est arrivé dans les deux jours, mais il a donné des nouveaux surnoms à quasiment toute la troupe. Faby devient « Abricot », car il n’a de cesse de proposer ses fameux abricots confis (à tel point qu’à la fin il regrettera d’avoir épuisé son stock trop tôt), Cyrille est « Grosses cuisses » du fait de ses jambes musclées, Sam et Benji sont, de façon peu originale pour le coup, « les belges », il hésitera à mon sujet et me nommera finalement le lendemain « le photographe » car j’ai passé beaucoup de temps le lendemain à prendre des photos et vidéos, mais le meilleur, celui qui nous a fait le plus rire, c’est le surnom dont David fut affublé : « Brioche ». C’est venu alors qu’il le cherchait, et il a sorti un truc du genre « il est où celui avec la brioche, là ? ».

Des petites bières

Déjà finies ou pas encore servies

Santé Kompel !

L'un est l'emblème des chacals verts... l'autre est vert et orange

Lorsqu’on repart, ce même Coco fait le malin à l’arrivée de la montée suivante, démarrant en nous indiquant qu’il a son maillot à pois à défendre. Les jambes étant encore bonnes, et l’Odyssée presque finie, je décide de jouer avec. Tout d’abord je le rattrape, je reste un peu dans sa roue, et quand la pente devient encore plus raide et qu’il ralentit, je mets une accélération brutale. Je me retourne pour le voir scotché sur le bitume. Il me lance « tu peux y aller, mon maillot est déjà assuré, je me contenterai des points du 2ème ». Bon, ces points là il ne les aura pas non plus, car Sam le dépasse ensuite, et Benji également.

On arrive à proximité de l’arrivée, et nous devions emprunter un chemin qui a été labouré par un tracteur. Fab essaie d’y aller quand même, on ne l’attend même pas. On arrive à la bonne alternative, qui est une petite descente un peu sauvage, et on s’amuse à la descendre comme des pétés, ce qui permet aux jumeaux de découvrir, (en l’apercevant briévement car il ne tiendront pas longtemps nos roues) la tige de selle téléscopique et de s’émerveiller devant cette prouesse technologique.

On arrive à notre gîte, qui est très très chouette. Il est tenu par une charmante polonaise qui nous accueille très agréablement. Francky a préempté les chambres à lit doubles pour lui et sa femme, ainsi que pour Quentin et sa copine, et nous indique avec la diplomatie qui le caractérise, de nous démerder. David, Fab, Cyrille et moi partagerons le dortoir qui est à l’entrée de la cour. On nettoie les vélos au tuyau d’arrosage, on les bichonne comme d’habitude, puis chacun prend sa douche. Entre temps, Céline, la copine de Quentin et Gabriel (le fils de Francky) nous rejoignent. Une fois les vélos et les cyclistes lavés, on se met en terrasse pour boire des bières en mangeant des saucissons. Francky avait prévenu notre hôte de prévoir le stock, et je peux vous dire que les canettes ont défilé.

Faby bichonne le vélo du frangin

Binouzes et sauciflute

Ca commence à faire du monde

Nous sommes ensuite rentrés pour prendre un excellent repas, dans une ambiance toute aussi excellente. Le groupe s’est agrandi, et il flotte déjà dans l’air comme une fin d’Odyssée, car on se remémore déjà des anecdotes de la semaine qui nous semblent bien lointaines. Je fais, comme d’habitude, une gaffe totalement involontaire et non voulue. Cyrille est en train, comme il l’a déjà fait à plusieurs reprises dans la semaine, de parler d’engins qui font du terrassement par un système d’aspiration. La société qui a lancé cela vient de l’est de la France, et a décidé pour sa communication d’arborer une couleur rose flashy et de se nommer, de façon un peu provoc, « les suceuses de l’est ». Cyrille est fan du concept et de la comm’, et nous en a parlé plein de fois. Du coup, quand je l’entends encore en train d'en parler, étant vaguement éméché, je dis, enfin je dis fort parce que quand j’ai bu j’ai tendance à brailler, « c’est pas vrai que t’es encore avec tes suceuses de l’est, toi », et ce pile poil au moment où notre hôte, polonaise, rappelons-le, arrive pour nous servir le dessert. Je vous laisse imaginer la honte qui s’est emparée de moi. Elle a fait semblant de rien, et je n’ai pas cherché à m’expliquer ou à m’excuser car ça aurait été encore pire, mais j’ai été pas bien pendant au moins 10 min. Ca a bien fait rire Faby, qui évidemment en rajoutait par-dessus. Madame, si tu passes par ici, sache que c’est un affreux malentendu !

Pour le dessert, nous fêtons l’anniversaire de Francky, qui est bien accoutré pour l’occasion. Notre hôte nous ramène ensuite plusieurs bouteilles de vodka aromatisées, et là il faut faire très attention. Elles sont très bonnes et c’est très sympa de tout gouter, par contre ça peut être très douloureux au réveil. Certains n’hésitent toutefois pas à finir les bouteilles, et le paieront le lendemain.

Bon anniversaire Francky !

Toute la bande autour de notre porteur de menhir

On file dans notre dortoir, où on raconte quelques conneries, on écoute un sketch de Blanche Gardin qu’on a évoqué un peu plus tôt dans la soirée, et celui-ci est à peine terminé que tout le monde s’endort.

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Le profil de la trace prévue

Le profil du trajet effectif