jeudi 9 mai 2013

Le Hobbit à l'assaut de la P... de Rumelange

J'ai l'impression que depuis que j'ai équipé mon vélo de ses nouvelles roues et que j'ai parfaitement affiné mes réglages, nous formons un duo tout terrain. Ma capacité de franchissement semble bien plus importante que les autres années.

Par exemple, il y a deux semaines, après une rando faite du côté de Koenigmacker avec Fab, Pierre et Jean-Yves, nous avions rallongé la sauce de 2-3 km juste histoire de se casser les pattes. Fab nous avait trouvé une double cote bien poilue, et il s'est avéré qu'alors que tout le monde posait pied à terre, je fus le seul à franchir ces deux obstacles sur le vélo.

La trace trouvable ici : http://connect.garmin.com/activity/302822042

Aussi, je ne pouvais m'empêcher ces derniers temps de repenser à la P.... de Rumelange, pente particulièrement raide qui ne fut passée entièrement sur le vélo qu'une fois dans l'histoire du Team POC, et c'était par Pierre, alors en très bonne forme.

Aujourd'hui, je décidai donc de m'y frotter.

Je décide d'aller la chercher en passant par la Pucelle, la mal nommée. Cette pente, longue et raide, devait me permettre de faire monter la température et le cœur, et de chauffer les pattes. Une fois dedans je suis plutôt bien, les jambes un peu raides mais ça va passer. Alors que je suis en train de franchir ce premier obstacle quand même pas anodin, je me rends compte qu'il n'y a pas si longtemps, cette côte était, certes pas un défi insurmontable, mais déjà un bon challenge qui nous faisait tirer la langue. Aujourd'hui je la passe sans utiliser le développement du hobbit (petit plateau - grand pignon), et j'arrive en haut sans dépasser trop les 160 pulsations minutes, signe de bonne forme chez moi. Je me dis alors que c'est une bonne journée pour réussir le défi.

Je traverse le chemin du Dieu POC, qui évidemment me remplit les roues de boue. Peu importe, elle sautera dans la descente de la P....

En descendant, je repère un peu le terrain. La moitié haute est raide, bien raide, mais après ça se calme vraiment. Ce n'est pas aussi long que dans mon souvenir... Enfin, en descente.

Je me lance dans la monté, et je me rends compte que la moitié soi-disant peu raide est déjà sévère. Mais ça passe et je monte tranquillement. Par contre, au loin je vois un vrai mur.
Je me rappelle bien de l'endroit chaud de la monté. C'est une cassure, où il y a vaguement du béton sur le côté droit, de la terre à gauche, et un trou net au milieu s’étendant bien sur la droite, avec de la caillasse. Au repérage sur la descente, je m'étais dit qu'il fallait le tenter à droite, côté béton. Je m'y engage donc.

Ça devient raide. Le vélo est tiré en arrière et je m'avance sur le bec de selle pour éviter que ma monture ne cabre. Je quitte le béton, passe dans le trou, donne un coup de rein. Le vélo cabre et je dois poser pied à terre. C'est un échec.

Je fais demi-tour et redescends doucement en analysant le terrain. Peut-être essayer à gauche, car la cassure est moins nette.

Je repars du bas, remonte tranquillement et m'annonce par la gauche au moment d'aborder la cassure. Mes pneus Toro accrochent bien dans le sol un peu meuble. J'avance bien et je sens que je vais la passer. Je vois clairement que la cassure est plus faisable par ce côté et je sens l'euphorie me gagner. Oui mais si la cassure est moins nette, c'est parce que la pente démarre plus tôt. Ma roue arrière dérape sur le sol humide et glissant. Je dois donner un coup de rein pour redresser, mais cela fait glisser ma roue avant. J'essaie de rattraper mais elle se coince dans un trou et je suis obligé de poser le pied. Raaaaaaaaaah !!! J'ai relâché la pression un millième de seconde et je suis sanctionné directement.

Sans hésiter, je fais demi-tour. Cette fois je suis persuadé que c'est la bonne trace. Par contre, il faudra être attentif car cela reste piégeur. Je m'arrête en bas histoire de faire baisser les pulsations et de me calmer l'esprit. Je commence à avoir les jambes qui tirent et je ne suis pas sûr de pouvoir faire encore énormément d'essais. Je me dis qu'il faut réussir cette fois. Je m'engage sur le début de la pente et m'engage sur la même trace que précédemment. Arrivé à la cassure, je monte sur les pédales et décide de franchir en danseuse, ce qui n'est pas vraiment dans mes habitudes. La roue arrière dérape un peu et glisse, mais je continue à pédaler et ça passe !!! Mais ce n'est pas fini. Quand il l'avait franchie, Pierre nous avait dit qu'une fois la cassure passée, c'était loin d'être fini et que c'était encore raide. En effet, la pente est clairement plus dure qu'avant la cassure. A cela s'ajoute l'effort violent pour franchir la cassure, qui m'a fait monter le cœur à plus de 185 pulsations/minutes. J'essaie de rester calme, m'étant rassis sur ma selle et je me dis surtout qu'il ne faut pas commettre d'erreur. Si je devais perdre ma roue avant maintenant, je ne pense pas être mentalement capable de refaire un essai. La roue arrière glisse à plusieurs reprises, mais l'arrière ça se ratrappe bien. Ce passage est long, mais la pente s'adoucit, et je ne suis plus pressé que cela se termine. Je savoure mon succès. J'ai franchi la P... de Rumelange !

Je décide de ne pas m'arrête, façon Jean-Yves, et je reprends le chemin du Dieu POC pour aller jusqu'au Single Cross. Je me fais plaisir dans la descente technique que j'avale sans un seul arrêt. Sur la dernière pente en deux parties, je m'engage mal sur la partie caillouteuse, mais la confiance du moment me permet de rattraper le coup. Je me dis que j'aurais du en profiter pour aller chercher le dernier obstacle que je n'ai encore franchi, le descente Nickel Chrome. Mais bon, on a convenu avec Faby d'y aller ensemble, alors je décide de faire l'impasse et de renter chez moi. C'est bien d'avoir encore un challenge devant soi... même si ce n'est plus pour longtemps !

La trace ici : http://connect.garmin.com/activity/310191560