lundi 16 juin 2014

Et 1, et 2, et 3 ballons !



Allez les chacals, un peu de gomme sur le goudron, on part s’amuser aux 3 ballons.
Petite note préliminaire, les 3 ballons, c’est pas un de rouge, un de blanc et un de rosé. Non, non. C'est du gros, du solide, du bien copieux qui coupe la faim. Surtout en version master. Et après avoir couru la version senior l'an dernier (cf. ce post), j'ai été pris d'une irrépressible envie de m'y frotter.



J'avais à la fois de très bonnes raisons...
  • C'est une bonne préparation pour l’étape du tour du 20 juillet,
  • C'est un super moyen d'oublier la route verte de la méga loose et la non-inscription aux Crapauds,
  • C’est sympa de partir vers une forme d’inconnu, surtout quand on est en forme ;-)
  • L’enchaînement Ballon d’Alsace et Grand Ballon à l’automne dernier m'a laissé un super souvenir.
...et quelques tout petits sujets d'inquiétude...
  • Je n'avais jamais dépassé 170 km et 3000m de D+,
  • Je n'étais pas complètement familiarisé avec ma nouvelle selle, et sur des sorties de 8h et plus c'est important d'être postérieurement en confiance,
  • J'avais un séminaire un peu sportif la veille,
  • Et j'ai une sorte de scoumoune de l'espace qui m'accompagne sur le vélo depuis le début de l'année (depuis le dernier post, encore une crevaison et une casse de patte de dérailleur en pleine forêt, heureusement en présence de l'auto-proclamé président des chacals, et accessoirement bouclard ambulant en chef)...
Mais heureusement les bonnes raisons l'emporte toujours, pour la bonne raison qu'elles sont bonnes.

Bref, le parcours master c’est :
  • Un plateau relevé, et une énorme participation (3369 inscrits), qui permet de voir que la France n’est que le 4ème pays des épreuves marathon, après la Belgique, la Hollande, et l'Allemagne,
  • 213 km et 4300m D+ officiels (la 6ème cyclosportive nationale en terme de D+),
  • Un parcours qui a inspiré les routes du tour de France par ses difficultés (avec la planche des belles filles jusqu’en 2012, et le col des chevrères depuis 2013),
  • 3 ballons  (Belfahy, le Ballon d’Alsace, le Grand Ballon) et 7 cols (les Chevrères, la Chevestraye, le Hundsruck, Amic, Oderen, le Ménil, les Croix) au programme,
  • Et quelques autres joyeusetés non répertoriées, comme cette sympathique montée à plus de 10% sur 2 km au 200ème km.
  •  
J’arrive la veille dans mon camp de base, l’abbaye de Saint Colomban, à 2 km du départ. Entraînement bien supérieur à l’année dernière (8000 km sur les 12 derniers mois, presque 4000 en 2014), équipement complet (cartouches CO2, chambres à air, pneus indestructibles), toutes les chances sont de mon côté.

Ma chambre de nonne
L’organisation est bien meilleure que l’année dernière : accueil parfait, sas de départ bien indiqués, pas de bousculade, à 7h25 on est déjà sur le vélo.

Plus de 3000 partants sur le master
Le golden chacal brille déjà ;-)
La journée va être longue, je pars donc sans euphorie : l’objectif est de finir en bon état, dans un mode « rando » qui permette de profiter de cette belle journée. Et donc de progresser de ravito en ravito, étape par étape.

  • Du départ au sommet du col des Chevrères (40km, 1000D+)
J’attaque l’œil sur le cardio, mais 36km/h sur les 17 1ers km en léger faux plat montant, 146 pulsations / min, c’est là qu’on constate les progrès ;-). La 1ère côte arrive vite, un peu plus de 3 km à 4% pour se chauffer, et on est déjà dans le col des Chevrères. Il reste définitivement terrible avec ses 4 derniers km à 10% et des passages à plus de 20%. Pas possible de le grimper à l’économie, faut envoyer. Déjà des concurrents marchent à côté de leurs vélos, ça se présente vraiment mal pour eux ! Le 1er ravito donne le ton de la journée : sandwich au fromage, au saucisson, bananes, pâtes de fruits, vraiment top. Et on ne manquera jamais de rien par la suite.
Un SMS au Momo et c’est reparti, direction le ballon d’Alsace.

  • Du col des Chevrères au sommet du Ballon d’Alsace (départ +75km, 1700D+)
Je chope un bon groupe (ce sera le cas toute la journée) dans la plaine, et j’atteins le sommet et le second ravito vers 10h30, nettement en avance sur mes estimations. La montée est régulière et modérée (entre 5 et 7%), tout va étonnamment bien, c’en est presque étrange. Ne nous enflammons pas !


  • Du Ballon d’Alsace au sommet du Grand Ballon (départ +130km, 3000D+)
C’est le gros morceau de la journée, avec les col du Hundsruck, et la montée du Grand Ballon par la « voie royale » du col Amic. 1300m de D+ sur 30 km et 6 derniers km entre 8 et 9%. Après 120km de course, ça pique. Mais surtout il fait froid. Le ciel s’est complètement couvert, la pluie n’est pas loin, ça promet pour la longue descente à suivre. J’alterne entre selle et danseuse pour préserver mon moelleux séant. Tout va toujours bien et au sommet, j’ai grosso modo cumulé la distance et la dénivelée de l’étape du tour Pau Hautacam, c’est plutôt satisfaisant.

Sommet du Grand Ballon
  • Du Grand Ballon à Servance (départ +180km, 3700D+)
La longue descente du Ballon est frigorifiante. Finalement, si, j'ai encore oublié un truc utile : le coupe-vent. Je trouve à nouveau un bon groupe pour les traversées de vallée et les montées des 3 derniers cols, qui sont vraiment roulants.


L'été, c'est par où ?
Les jambes sont à la limite de la crampe, à chaque redémarrage, faut bien mouliner dans les descentes… Mais en souplesse et avec une bonne réhydratation, ça passe bien. Je m’arrête encore au dernier ravito, car je sais que la fin est tout sauf paisible avec les « murs belges » de la « petite Finlande ». Je perds même beaucoup de temps à essayer de rebooter le téléphone pour envoyer péniblement mon dernier SMS d’info.

  • De Servance à l’arrivée (départ +213km, 4300D+)

Dans les raidards de la petite Finlande (avec un tout petit cycliste entre mes jambes)
La route de la mort, très vallonnée, des passages à 10, 15% sur plusieurs centaines de mètres, mais tel le cheval qui sent l’odeur de l’écurie, ou le hobbit retrouvant la comté, je lâche tout.


Les 20 derniers km sont même avalés à 38km/h à trois. Bonheur d’arriver finalement facilement, et sentiment d’avoir encore de la réserve. Heureusement d'ailleurs puisqu'il faut encore retourner à la voiture à 8km, ça fera office de mini décrassage.


Le bilan en vrac :
  • Au compteur, 218km vs les 213 annoncés, et « seulement » 4050D+
  • Brevet d’or par surprise, et un classement dans le 1er gros tiers. Comme quoi le mode rando, quand tu appuis un peu entre les arrêts… ;-)
  • Pas de secret, quand tu te connais et que tu respectes tes limites, tu peux rouler vraiment très loin et très haut. Je finis nettement moins marqué que l’an dernier sur le petit parcours (la météo a sans doute aussi bien aidé !),
  • Et donc une super cyclo avec un très bon état d'esprit, orga, bénévoles et peloton.

Prêt maintenant pour l’EDT !