dimanche 16 juin 2013

Les 3 quêtes du Hobbit

En ce dimanche ensoleillé, je pars de chez moi tel le Hobbit courageux prêt à relever les 3 quêtes que le destin lui envoie. Et oui, le Hobbit est comme ça : une fois qu'il a découvert son côté aventureux, il ne peut plus résister à la moindre petite mission, qu'il s'agisse d'affronter les forces du mal ou de dévorer une cuisse de poulet.

Quête Principale : trouver un chemin pour une petite promenade pédestre pas trop dure

Quête Secondaire : essayer le mulet qui revient d'entretien

Quête annexe : trouver de la boue

Commençons par la quête principale. Comme vous le savez, dans la Comté ça grimpe de partout. La semaine dernière, j'ai emmené mes parents faire une petite balade, et j'ai été surpris de constaté qu'apparemment la Bitchy n'est pas le lieu idéal pour une petite promenade familiale pédestre. Je me suis donc mis en quête d'une promenade de 4 à 6 km qui puisse nous permettre d'emmener des gens en promenade digestive d'après repas dominical pantagruélique.
Bilan de la mission : failed !!! Dès que j'explore un chemin, il monte. Du coup, je le suis, pour voir, puis je redescends pour recommencer au point de départ. Mais systématiquement, ça grimpe. Tel le Fab cherchant un trajet de marche gourmande du côté de Rettel, je me dis qu'au bout de 30 minutes, les gens vont commencer à me jeter des pierres en me disant que "ça grimpe trop, que c'est plein de boue (hé hé, la quête annexe) et que c'est même pas un vrai chemin".
Bref, j'ai pas trouvé de chemin praticable pour le pédestre digérant, et une fois à nouveau à côté de chez moi, je suis donc parti faire la Bitchy histoire de rouler pour de vrai un peu. J'y ai tapé mon record, chose un peu surprenante compte tenu de la quête secondaire...

La quête secondaire consiste à tester mon mulet, autrement dit mon autre vélo, le RockRider 5.4. Et bien contrairement à ce que son nom semble indiquer, il n'a pas pris une ride. En fait, mon spad a des petits soucis de freins (satané piston paresseux qui veut pas sortir de son enclot) et je dois l'amener en révision (je vais chercher une vélotiste côté Lux pour voir). Du coup, j'ai ramené le mulet en révision chez Decat, parce que les derniers à l'avoir utilisé ont un eu chouiné. En fait, la patte de dérailleur été fissurée et tordue, ce qui explique en partie les soucis. Le monsieur l'a changée et a rereglé. Les vitesses passent bien, impeccable même, par contre ça coince encore parfois quand la chaîne est crado, et ça craque, voir déraille, si on fait un effort trop violent. Je pense que la chaîne doit être morte, et peut-être qu'un ou deux maillons partent en couille. Faudrait peut-être que je la change. A moins que ce ne soit les dents des plateaux, et la je ne pense pas faire l'investissement. Bref, le mulet est opérationnel, sans pour autant être parfait. Il m'a permis de battre mon record sur la Bitchy, mais je le mets plutôt à mon crédit qu'au sien, tiens ;op A revoir avec le Cannon.
Bilan de la quête : mitigé

La quête annexe consiste à trouver de la boue en cette journée chaude et sèche, telle que les deux précédentes. Parce que du VTT sans boue, c'est comme... une fille sans shampoing ???
Bilan de la mission : succès écrasant !!! Je suis rentré crotté comme il convient.

Bref, sur les trois missions, je n'ai réussi pleinement que l'annexe, mais je rentre tout content. Donc le bilan est plus que positif !

lundi 10 juin 2013

Les 3 ballons ou l'amour du goudron...

Le chacalisme (ou la chacalitude ?) n’est pas que singles boueux, non, non, il est parfois aussi bitume. Par nécessité pour atteindre les p...s et autres b……s des alentours de Volmerange, mais aussi par choix.
Et donc étant tombé dans le goudron aux deux tiers depuis presque 2 ans, je me suis donné pour objectifs de boucler cette année 2 cyclosportives « de montagne », les 3 ballons dans la Haute Saône et les ballons vosgiens au départ de Gérardmer.
Bon, au départ, j’en avais même prévu 4, mais pour la première il faisait trop moche, et pour la seconde on s’est improvisé un WE prolongé à Rome avec Madame. Ce qui est bon doit rester rare…

Et donc les 3 ballons, c’était hier (enfin avant-hier le temps d'avoir les droits de poster sur le blog, le modo étant un sacré pitbull).
Une des plus grosses épreuves du genre, avec plus de 5000 inscrits, et 2 parcours : le classique « senior », 110 km et 2800D+ pour les gentils amateurs, et pour les extrémistes de la pédale, les rasés de la gambette, une version « master » de 200 km et 4500D+. Inutile de dire qu'ayant la jambe poilue, je me suis engagé sur le senior.

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Le profil
Avec Stéphane, mon pote routier de www.strava.com (vous avez un compteur GPS, un smartphone, inscrivez-vous !), nous sommes arrivés la veille, hébergés à l’abbaye de St Colomban à 2 km du départ.
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Hébergement tout confort

Réveil matinal vers 5h45, petit déjeuner, warm up sur le chemin du départ et on y est : organisation impressionnante, 400 m linéaires de cyclistes sur une piste d’athlétisme, et des départs successifs par vagues de 1000 qui font que lorsque les derniers décollent enfin, les 1ers sont déjà bien en route...
Ça fait du monde...

...beaucoup de monde !!
Pas grave, le seul objectif que nous avons Stéphane et moi porte sur le chrono (moins de 5h11 pour ramener l’or dans ma catégorie, moins de 5h27 pour lui qui a le privilège de l'âge ;-)), et comme on est pucés, c’est le temps réel (tapis de départ / tapis d’arrivée) qui est retenu.
Pour le scratch c’est peut-être enquiquinant mais on ne joue pas la gagne.

Stéphane...
...et le chacal
J’ai reconnu le parcours 1 fois ½ (arrêté par la neige dans le ballon de Servance la 1ère fois en mai !), je sais donc ce qui nous attend, mais les repères vont vite sauter : départ rapide, volonté de remonter le plus vite possible avant d’attaquer les 1ères difficultés, bref, on arrive à Faucogney à 35 de moyenne, avec quelques grosses accélérations. A défaut d’avoir trouvé le bon groupe de notre niveau, on passe  la 1ère côte (3,5 km à 5%) à plus de 20km/h.
Autant dire qu’avant d’attaquer les choses sérieuses, on est déjà (trop) chaud.

Ajoutons que le Garmin me prévient alors qu’il n’a presque plus de batterie (impossible de couper le rétroéclairage), et que je vais donc rouler « en aveugle » dans les cols (plus de vitesse, de cadence, de cardio), ça se présente plus tendu que prévu.
Et il fait de plus en plus chaud (ça montera jusqu’à 27°C).

Malgré tout, les difficultés s’enchaînent correctement :
  • Le Col des Chevrères , qui aurait sans doute été baptisé autrement s'il avait surplombé Volmerange. C’est la 3ème fois que je le grimpe, avec mon arme secrète, un minuscule 34x30, je suis serein. Il faut malgré tout s’accrocher, parce qu’après 5 km « tranquilles » à 5%, ça se redresse sérieusement avec une moyenne de 10% sur les 4 derniers km, et même 500m à plus de 20% (la roue avant décolle régulièrement). On passe à moins de 10km/h au milieu d’un vrai champ de bataille, entre ceux qui scotchent dans les gravillons et tombent par manque de vitesse (véridique), ceux qui poussent le vélo sur le bas-côté, et ceux qui renoncent carrément et redescendent sur Miellin. Hallucinant soit dit en passant de voir autant de cyclistes venus de loin, voire très loin (beaucoup de hollandais et de belges) qui bâchent au bout de 30 ou 40 km : d’après mon forum de vélo préféré, un millier d’abandons sur l’épreuve…
  • Le Ballon de Servance, pas hyper costaud mais long et monotone. 10km de montée à 7%, ça va. Dans les bois, et en bordure de ruisseau, c’est joli. Mais avec juste 2 malheureux virages, c’est bien ch..nt !! Et là, il fait franchement chaud, j’en ai la chair de poule, ce qui n’est pas très bon signe. Heureusement un beau déraillement pas loin du sommet redonne du peps, et permet de bien se graisser les mains en prévision de la descente, aux cris d’« allez le chacal ! » (bien sympa le maillot, ça permet instantanément d’avoir des supporters !).
J’ai choisi de zapper les 2 ravitos, pour ne pas casser le rythme (et gagner un peu de temps ;-)), ce qui permet à Stéphane de démarrer dans les cols, en costaud qu’il est (au total il me prendra presque 20 min en temps de roulage), et de m’y attendre.
Une organisation finalement bien rôdée de notre binôme pour une première.

Arrivée en bas de la descente du Ballon de Servance, il reste encore une quarantaine de kilomètres, et ça se joue au courage, avec encore une horrible montée sur Beulotte (2 km à 10%). Mon compagnon d’infortune du moment crie « oh putain » après chaque virage en voyant que ça n’en finit pas, la route étant très vallonnée et casse-pattes dans la petite Finlande. Ça me fait toujours un bien fou de sentir les autres souffrir, merci à lui !
Objectivement, les paysages magnifiques, mais à ce stade…

Finalement, la route redescend du plateau, et dans les dernières lignes droites à plat qui mènent à l’arrivée, on arrive à reconstituer un petit groupe à 4 pour boucler les 20 km restant à 35 de moyenne… …jusqu’à l’arrivée des crampes qui achève de nous séparer et me coûte une dizaine de place… C’est vicieux la crampe. Pour la passer, faut bien étirer la jambe, pour bien étirer la jambe, faut déclipser la pédale, pour déclipser la pédale, faut pas avoir de crampe.

Ce bougre de chacal arrive encore à sortir son portable à 50m de l'arrivée...
A l’arrivée, un bon chrono, 4h47 et presque 23km de moyenne, soit 25 min de marge sur l’objectif. Stéphane sans m’attendre aurait même tapé les 4h30 et une place dans le top 200. Bravo à lui !
On boucle finalement aux 321ème et 329ème places, cerise inattendue sur la gâteau (merci au col des Chevrères et à la chaleur qui ont bien entamé le peloton des « finishers »).

 

Récupération des diplômes et médailles pour la cheminée, réhydratation, pasta party (mais pas faim, insolation ?), et c’est déjà reparti : il reste 12km de décrassage pour revenir au départ et reprendre la voiture.

En espérant que les ballons vosgiens seront du même niveau en septembre !


PS : et si, les routiers sont sympas, bonne ambiance, du sourire, de la solidarité dans les groupes ! ;-)

PS2 : si certains ont réussi à lire ce récit pourri de compétition à deux balles jusqu’au bout, c’est peut-être qu’ils ont un attrait pour ce genre d’épreuve. Alors à quand les Chacals aux Crapauds ???? ;-)