lundi 31 juillet 2017

Epopée (jour 3 - part 1) : La galère s'amuse



Lorsque je me lève, je sens que la nuit a fait son office car je me sens plutôt en forme. J'ai quand même la gueule horriblement sèche : on a encore bien piccolé la veille. De son côté, Fab n’a pas super dormi et semble soucieux. Il a commencé à avoir mal hier au tendon d’Achille et espérait que cela se résorberait pendant la nuit. Au contraire, il a l’impression que ça a empiré. Je me prépare dans la salle de bain et comme d’habitude, au moment où je reviens, Fab a sorti à peu près toutes ses affaires qu’il a disséminées partout dans la chambre. J’attrape les miennes et descend, laissant mon pote à ses démons.
En bas, il y a évidemment Francky qui est déjà là, discutant avec nos hôtes. Ces derniers nous invitent à passer à table et commencent à nous apporter des victuailles. Et là j’ai la confirmation que la promesse de bon petit déjeuner faite la veille n’était pas en l’air. De délicieuses viennoiseries, de l’excellent pain frais, du fromage, de la charcurterie, Michelle prépare également des oeufs pour ceux qui le souhaitent. On se régale et on se bourre la panse. Décidemment cette endroit est vraiment à la hauteur de nos attentes et représente une halte que je conseille à tous ceux qui s’aventurent dans le coin. 
On se régale déjà avec les yeux

Et tout n'est pas encore là

Après le petit déj, on récupère nos vêtements bien propres et on va préparer les vélos. J’impose un contrôle complet car j’ai repéré que les hautes herbes s’étaient infiltrées dans les dérailleurs. Aidé de mes comparses qui me tiennent les biclous, je dégraisse et nettoie tous les dérailleurs et chaines, puis remet du lubrifiant. Pendant ce temps, Benji répare son super porte-bagage de la rage, sur lequel il a perdu une vis, avec un collier rilsan. Il ne faudrait pas que la barre arrière retenant les deux montants latéraux se fasse la malle. Faby renforce comme prévu son porte-bagage à l’aide de gros rilsans que j’avais emmené. Je les avais utilisés pour renforcer le mien et il n’avait plus bougé depuis. Ce sera le cas également pour celui de Fab.
Fab économise sa cheville

Accrochage de sac

Une fois nos vélos prêts, on remercie une dernière fois nos hôtes et nous mettons en route. On part avec un peu de retard sur l’horaire souhaitée, mais peu importe : il vaut mieux des vélos bien préparés.
Les premiers kilomètres se passent sans accro. On est tous ravis de la bonne soirée de la veille, et comme la météo est toujours très clémente, on se dit qu’à ce rythme on sera sur Dinan entre 12h et 14h. C’est là qu’on souhaite manger le repas du midi. On parle également d’y acheter le repas pour le soir car officiellement on n’avait pas trouvé de resto pour ce soir-là. En effet, le seul resto trouvable par internet est fermé le mardi (décidemment, on est vernis avec les jours de fermetures). Du coup, j'avais demandé à Benji, Fab et Dave de trouver un plan de repli. Fab et Dave on très vite choisi l'option de l'aventure : tous deux estiment que j'ai un peu trop préparé notre Epopée en ne laissant que peu de place à l'inattendu, et sont donc d'avis de cueillir de la bouffe à Dinan le midi, ou tenter à l'arrache le soir en arrivant. Benji, de son coté, nous avait trouvé un plan de repli : Marie, sa copine, pouvait nous rejoindre avec des pizzas. 
Finalement, à force de recherches par google street view (je promenais le bonhomme dans la ville), j’ai fini par trouver une auberge pas très loin juste avant le début de l'Epopée. Je ne l'ai pas dit à mes comparses avant le jour J pour voir s'ils allaient se bouger le fion. Bon, à part Benji, les autres étaient partisans de l'arrache. Entre le repas sauté du premier jour, et la joie d’être bien reçu hier, je reste convaincu que c’est mieux d’avoir notre point de chute le soir et je suis donc content d’avoir trouvé cette auberge. On décide donc de réserver là, mais on garde le plan de Benji au cas où, tout en proposant à Marie de se joindre à nous pour le resto vu qu'elle n'est pas loin.
Bref, le but est de manger à Dinan entre 12 et 14h. On a repéré sur le profil qu’il y avait deux belles saletés à monter, probablement en poussant les vélos, mais que je ne pouvais pas esquiver lors de la préparation de la Trace. Notre but est donc de manger après la première et avant la deuxième, histoire de se motiver entre deux méchancetés. On ne se met pas trop de pression, ça devrait aller.
Sur un chemin entre deux champs, Faby qui est préoccupé par sa cheville, bloque sa roue avant sur une caillasse. C’est le soleil direct. Par chance, il ne se fait pas mal, mais on a eu un peu peur. Cet avertissement lui confirme qu'il est vraiment préoccupé par ce tendon, et lorsqu'on croise une pharmacie, on s'y arrête pour que Fab achète une crème anti-inflammatoire. Dave en profite pour demander un truc pour sa côte et le pharmacien lui explique qu’il peut piquer celle du Fab. C'est curieux qu’il ne lui en revende pas une, car vus les prix qu’il pratique, on l’imagine plutôt vénal. Dave et Benji en profitent pour racheter des barres de céréales, ils ont peur d’en manquer sur la fin d’Épopée. Ils les paieront à vil prix pour rien car finalement ils ne manqueront de rien.
Les éclopés

Tout se passe plutôt pas mal en cette matinée, et le décor est magnifique. 
On passe à un moment donné devant une sorte de cathédrale/église/grosse chapelle, avec une porte gothique très sympa. On s'arrête pour un petit selphie.
De beaux gosses devant de belles choses

Peu de temps après, on passe devant une autre grosse batisse. Le logo représenté ne laisse pas l'ombre d'un doute aux connaisseurs de notre groupe : c'est la Abbaye de Maredsous. On s'arrête donc évidemment pour des photos. On hésite à stopper pour boire un verre, mais on ne veut pas gâcher le fait qu'on soit plutôt dans les temps sur notre parcours.
Il y a pourtant de la place pour s'asseoir

C'est marqué dessus

On continue notre chemin et les paysages continuent à nous subjuguer. À un moment, avant d’entrer dans la forêt, on aperçoit des ruines énormes et majestueuses sur notre gauche. Je dis aux copains proches de moi que je ne serais pas surpris de voir surgir un Nazgühl, les espèces de spectres du Seigneur des Anneaux. À peine ai-je prononcé ces mots que nous entendons dernière nous un sifflement, ressemblant à s’y méprendre au cri de ces créatures. « En voilà un ! » m’écriai-je ! En fait, il s’agit de Francky qui vient de crever un pneu, et le bruit provient de l’air s’échappant rapidement de la petite fuite. Il s’agit d’une crevaison par pincement, donc sans doute un pneu pas assez gonflé.
On s’arrête donc pour prêter main forte à notre ami pour ce qui constitue le premier arrêt mécanique de la journée. Attention, cela ne veut pas dire qu’il y en aura d’autres, hein ! Peut-être que désormais on va être chanceux, qui sait.
"prêter main forte" qu'il disait... regarder, plutôt

La troupe avance sereinement et on commence déjà à se rapprocher de Dinan quand Fab commence à avoir très très faim. Et quand ça lui arrive, ça devient une obsession. Aussi, quand on entre dans une petite bourgade qui a l’air bien paumée, il propose qu’on fasse un détour pour trouver à manger, histoire de ne pas se faire piéger comme au premier jour. Il ne trouve aucun soutient pour appuyer sa requête et se voit contraint de nous suivre. Il ne reste pas 10 bornes pour Dinan, ce serait ballot d’arrêter maintenant. 
Il est quand même 13h, et je téléphone pour réserver le repas du soir. Quand j’indique que je souhaite arriver pour 20h30, on me répond qu’en cette saison c’est service réduit, et donc c’est 19h dernier délai. Va pour 19h, mais il ne faudra pas qu’on perde trop de temps.
Il est pas loin de 13h30 quand, dans une partie sous-bois globalement descendante et roulante, on entend derrière nous « merde !!!! » Le cri provient de Benji. Quand je me retourne, je vois Benjou debout, la jambe écorchée, et les sacoches par terre. Je soupçonne que son mega porte-bagage ultra pratique clic-clac a rendu l’âme. Mais non, c’est sa tige de selle qui s’est brisée. Le poids du Benji, le fait que la tige soit très sortie, plus le poids vers l’arrière du sac qui est entièrement soutenu par la tige, ont eu raison d’elle. Elle s’est littéralement scindée en deux. Benji est furieux et je le comprends. C'est quand même pas possible qu'on soit maudits à ce point. Même des éléments aussi cons qu'une tige de selle ne vont pas résister à notre Epopée ? Par chance, la rupture s’est faite plus haut que le collier, et à l’aide de la pince de Faby, j’arrive à extraire le morceau resté dans le cadre. On réinsère le reste de la tige, mais bien enfoncée pour ne pas qu’elle recasse, et on se dit qu’on trouvera bien un bouclard à Dinan. Benji nous indique qu’il ne se voit pas faire les 10 bornes restantes là-dessus, avec les genoux à côté des oreilles, que ça va lui cramer les pattes, etc... David le bon samaritain arrive à sa rescousse. Il remonte la selle de son Spectral qu’il prête à Benji, et enfourche la monture de notre belge. Nous voilà reparti en destination de Dinan, mais petit à petit, l’heure avance.
C'est pété propre et net

Ca fait plus beaucoup de tige sortie

On arrive à une super descente pleine de virages en épingles (avec marches) sur laquelle on adorerait s’amuser, mais entre ceux qui n’ont pas leur vélo, ceux qui n’ont pas la technique, ceux qui ont eu des galères techniques et ne veulent pas rééditer, et ceux qui ont mal au tendon, bin ça laisse plus grand monde pour faire le foufou. On descend donc très prudemment, tout en essayant de prendre du plaisir là où on peut.
Directement après cette descente se dresse la première saleté à gravir, la pire selon le profil. Comme attendu, il va falloir pousser le biclou. Heureusement, cela démarre sur des pavés, pour ensuite enchainer sur du chemin de terre, mais suffisamment large pour qu’on puisse pousser le vélo sans trop de problème. Ça reste bien fatigant, surtout pour Faby à qui ça fait siffler le tendon. Néanmoins ça se monte sans vraiment de problème.
Ca grimpe raide

Une fois en haut, il ne reste plus qu'à redescendre vers Dinan et on peut enfin manger. Ca démarre sur bitume et on lâche les freins parce qu'il est déjà 14h30. Je blinde en tête de groupe, suivi par Benji, lorsque j'entends mon GPS qui braille. Je m'arrête et constate que j'aurais du quitter la route pour un chemin un peu plus haut. A ma gauche, je vois Dinan : il suffit de finir la descente et on y est. De moins en moins extrêmiste avec la Trace, je n'imagine par remonter. Seulement, il n'y a que Benji qui m'a suivi. J'appelle les autres par téléphone : Lieutenant Fab ne s'est pas vautré et a pris le bon chemin. Je consulte la Trace et m'aperçoit qu'elle revient sur la route où Benji et moi nous trouvons. Nous décidonc donc de nous retrouver à l'intersection, ceux étant sur la Trace ne voulant pas rebrousser chemin. On descend donc Benj et moi jusqu'à l'intersection. Quand on voit la gueule du chemin par lequel les copains vont nous rejoindre, on explose de rire : ça a l'air peu utilisé, très broussailleux, voire ronceux. On prend quelques photos de Dinan en attendant, et quand nos copains arrivent enfin, on prend aussi des photos d'eux car leurs têtes sont édifiantes. Je pense qu'ils auraient préféré se gourrer également.
Dinan c'est joli

Oh il a l'air content le chef !

Francky aussi a l'air ravi

Allez un p'tit sourire les gars !

Il est 3h environ quand on arrive à Dinan. C'est vraiment très joli.
Depuis le pont, sur la gauche

Depuis le pont, à droite

Depuis le pont, derrière
Benji voudrait commencer par réparer son vélo, mais les autres lui font remarquer que ça va être déjà chaud pour trouver un endroit où manger. On commence donc par chercher où se substanter.
Nos héros trouveront-ils un resto ? Benji pourra-t-il réparer son vélo ? La deuxième montée sera-t-elle aussi dure que la première ? Les réponses à ces questions dans le prochain post !!! (vous vouliez du cliffhanger, là je vous le fais façon old school).

1 commentaire:

Unknown a dit…

Dinant avec "T" ;-)