vendredi 28 juillet 2017

Epopée (jour 2 - part 2) : seconde chance (version non censurée)


Je suis donc enfin à nouveau sur mon vélo, avec mes copains, moins de 24h après le « drame ». Que d’émotions en si peu de temps. Pendant la première heure, je vais être attentif à tout bruit provenant de mon vélo. J’ai tellement peur de recasser un truc. Mais au bout d’un moment, il faut que je me rendre à l’évidence : tout est bon, je peux enfin être soulagé et profiter pleinement de l’aventure. Cette expérience m’aura couté 30 km que je n’aurais pas pu faire, et quelques euros, par contre elle me permettra de profiter encore plus de l’Épopée. À partir de ce moment-là, quelle que soit la galère, je me rappellerai toujours de la chance que j’ai de pouvoir vivre cet instant, car tout aurait pu s’arrêter. Aussi, quand on se retrouve à traverser les orties et les ronces, pour ensuite devoir emprunter un escalier, je trouve presque cela plaisant. Ce n’est pas le cas de tout le monde et on entend Benji brailler comme un cochon qu’on écorche (mais dans la bonne humeur, chacun sa façon d’exorciser la douleur). Quand on arrive en haut de l’escalier bien long et étroit dans lequel le portage du vélo n’aura pas été facile, je prends une petite vidéo afin de pouvoir à jamais conserver une trace de l’émotion que j’ai. On vient de traverser des orties, de porter des vélos lourds comme des chevaux morts dans des escaliers, mais je m’en fous, car je suis sur mon vélo avec mes copains.
Benji dans l'escalier

Pendant que les autres en finissent avec les orties

Il nous reste encore pas mal de bornes à faire cette après-midi, car on est parti tard le matin, et en plus c’est l’étape la plus longue de l’Epopée, avec plus de 80 km à parcourir.
On roule donc à bon train sur une chaleur assez forte. D’ailleurs les copains commencent à se trouver à court d’eau et on s’arrête à une maison où le propriétaire est dehors pour lui demander de recharger les gourdes. Benji lui demandera s’il a un « Sterput’ » afin que nous puissions voir de quoi il s’agit, sachant que la veille il nous avait expliqué pouvoir boire tout et n’importe quoi, tel un véritable Sterput’. Il s’agit en fait d’une sorte de bouche d’évacuation de liquide qu’on trouve dans les caves et les garages. Il demandera ça plusieurs fois dans l’aventure, provoquant en général la surprise de son interlocuteur ("vous avez un Sterput' ?").
Une petite descente se profile dans la forêt. Je suis en train de papoter avec Francky à l’arrière quand nos autres amis se jettent à corps perdu dedans. Je dis à Francky qu’on continue la discussion en bas et je me lance comme un pété dans ce chemin tortueux. Quelques racines et aspérités dans le terrain incitent à l’attaque, voire au saut. D’ailleurs, il y en a un sympa qui se présente devant moi, mais mes 3 copains sont arrêtés juste après et me hurlent des trucs. Je soupçonne qu’il vaut mieux ne pas y aller, du coup j’esquive. En effet, Faby y est allé un peu trop joyeusement et a largué son bagage au passage. La plate-forme en plastique qui est posée sur la partie métallique s’est désolidarisée, comme ça m’était arrivé au Périple. Il raccroche correctement et on convient de mettre du renfort (comprenez de gros rilsan) demain matin. On en profite pour prendre une petite photo de Benji qui s'est camouflé façon commando un peu involontairement apparemment.
Si on ne sait pas qu'il est là, on ne le voit pas

Il fait beau en cet après-midi, et même un peu chaud. Alors qu’on passe à côté de prés, les vaches nous regardent foncer sur nos machines. Chaque fois qu’on en croise, on lance le cri des chacals (Muuuuuuuuh !!!). Oui, le cri des Chacals est un mugissement, mais ce n'est pas le sujet du jour. Tout le long de cette semaine, ça ne manquera pas : Benji, Faby et moi, on adore mugir. Le Chef, lui, ce qu’il adore, c’est ôter son t-shirt quand il y a du soleil. Évidemment il fuit quand j’essaie de le photographier, surtout qu’avec son cuissard dentelle, il est trop sexy pour son chat. Il finit par me laisser capturer cette belle image, car il sent bien que sinon je ne vais pas le lâcher de toute l’Épopée. Comme c'est la version soft du post, je ne mets pas la photo immédiatement, j'attends son accord (mettez-lui la pression, il donnera son aval -> aval reçu, voici la photo).
I'm...too sexy for my cat...
En fin d’après-midi, on croise un petit canal, avec des péniches, il fait beau, et face à ce joli paysage, il y a un bar avec terrasse. On n’y résiste pas et on s’installe afin de se faire servir des AA (bière d’Abbaye d’Aulne). Elle est bien fraiche et elle viendra, comme il se doit, avec sa petite sœur. Après avoir demandé au patron de nous prendre en photo (et s’il a un Sterput’), nous remettons en route avec la ferme intention de ne pas arriver trop tard, même si on sent bien qu’on ne va pas être de très très bonne heure. J’appelle d’ailleurs nos hôtes pour les prévenir mais c’est le répondeur qui me répondra et qui ne transmettra pas mon message.
Graphiquement, un petit noir entre deux larges blancs, c'est pas mal

Francky déjà prêt à repartir

Trinquons (Francky sort toujours couvert)

On est proches de l’arrivée lorsque le destin nous rappelle qu’il peut faire de nous ce qu’il souhaite. Fabrice casse sa chaine. Pause forcée en pleine montée pour tout le monde. David et moi portons secours au Fab, pendant que Francky et Benji se reposent un peu. Il faut dire que sans être trop exigeante, cette étape est longue. Et comme en plus on a un peu accéléré le rythme, on commence à ressentir la fatigue.
Fab a encore des gants de réparation à ce moment là

La fatigue commence à se faire sentir

Une fois la chaine réparée, on reprend notre route. On se dit que les derniers km sont les plus durs, et comme hier, on a hâte d’arriver. 
Avant de vous raconter l'arrivée, je ne résiste pas à l'envie de poster d'autres photos prises dans la journée. Je ne sais pas à quelle occasion a été prise la première. Par contre la deuxième c'est pendant que Fab répare sa chaine. Dans les deux cas, on peut dire que le Chef apprécie beaucoup Faby et qu'il doit m'envier la place de colocataire de notre libertin suave.

Devine qui c'est ?
Le Chef arrive à ta rescousse
On entre enfin dans Fromiée, ville étape, et nous arrivons sur les coups de 20h au gîte la Haie des Loups, où Michelle et Michel nous accueillent comme des rois. Je me félicite d’avoir pris la formule table d’hôte car au moins, une fois qu’on est posés, on n’a plus à bouger.
Michel nous propose de mettre les vélos dans la cour, et comprend vite à nos mines qu’on attend un rangement un peu plus sûr. Il finit par sortir des trucs de sa cabane de jardin pour qu’on puisse y mettre nos montures. Comme certains d’entre nous sommes un peu précieux avec nos machines, je m’occupe de les poser pour éviter qu’elles ne reposent métal sur métal. J’utilise la technique dite de la pédale sur le pneu, qui a fait ses preuves. Je rentre donc tous les vélos un par un, et il ne reste que celui de Dave qui traine un peu à virer ses sangles. Il a des mouvements très désordonnés et franchement il met des plombes. Je suis un peu surpris et je me rends compte qu’il a l’air explosé. Décidemment, cette fin d’étape était vraiment crevante apparemment. En fait, il nous apprendra plus tard qu’il était sans doute déshydraté, et du coup il sera assez calme toute la soirée.
Une fois les vélos rangés, Michel nous propose une bière, qu’on ne refuse évidemment pas. On sait se tenir ! Du coup quand il en propose une deuxième, on l’accepte également. Seul le Chef refuse pour aller prendre la douche. Les autres préfèrent boire. On enchaine sur le repas dès que Dave revient, qu’on prendra dehors avec nos hôtes avec qui nous discutons gaiement. Quel contraste avec la veille où Philippe n’était même pas sorti de sa chambre ! Ici Michel nous parle des traditions du coin, de ces journées déguisées en armées napoléonienne avec des haches en laiton qu’il passe des heures à briquer, et des petits vins qu’il nous sert et qu’il a choisi avec soin. De son côté, Michelle nous a préparé un excellent repas dont elle ne révélera pas la recette malgré la demande de Faby et nous propose de laver nos vêtements de vélo. Le grand luxe !
Chez Michelle et Michel

Nous finissons notre repas repus, un peu éméchés par les bières et le vin, et nous montons dans nos chambres respectives afin de nous doucher et nous coucher. Fab et moi formons déjà un vieux couple, l’un étant aux WC pendant que l’autre prend sa douche dans la même pièce.
Fab est encore aux WCs pendant que je me tartine les fesses de crème à cul dans la chambre. Et oui, en à peine 2 jours de vélo on commence déjà à avoir des échauffements et le mieux est de traiter ça très vite. Benji tape à la porte pour venir chercher un truc. Je lui dis d’entrer et il ne regrette pas le déplacement : face à lui, moi le cul en arrière en train de me tartiner, à sa gauche le Fab sur le trône. On explose de rire. Benji est obligé de battre en retraite pour se calmer, revient, réexplose de rire, repart, etc... Un peu comme Francis Huster dans le dîner de con, mais en mieux joué.
Après cette bonne tranche de rigolade, on se couche assez vite et on ne tarde pas à s’endormir. Je suis réveillé « en pleine nuit » (en fait peu de temps après le début de mon sommeil) par le Fab qui semble vider toute sa quincaillerie. Je râle « Putain mais qu’est-ce que tu fous ? Tu déménages ? ». Lui me répond : « Tu ronfles pire que Benji ! Je cherche mes boules quiès ! ». Un vrai couple j’vous dis ! Il faut reconnaitre que chez moi, souvent, fatigue + alcool = ronflements d’ours polaire. Je ne traine pas à me rendormir, et même si je me réveille souvent car j’ai trop chaud et soif (chaleur + alcool = trop chaud et soif), je passe une bonne nuit, avec la sérénité de celui à qui il ne peut plus rien arriver... rien vous avez dit ?

4 commentaires:

Erflog a dit…

Oooh j'aimerais tellement voir Dave torse nu avec un cuissard dentelle....

Unknown a dit…

il a l'air bien sympa le couple qui vous a reçu

Erflog a dit…

Une seule demande à suffi, c'est cool ! En tout cas il est bien trop sexy pour mon chat

Unknown a dit…

Cette étape semble augurer d'une suite tout aussi agréable. Je croise les doigts! ;-)