Nous sommes
réveillés à 7h30 « en douceur » par mon père « jouant » de
la guitare en braillant ou soufflant dans son kazoo. Rien de bien choquant pour
les habitués de la maison. On s’étire, se regarde pour voir qui est le plus
défoncé suite aux excès de la veille, et on descend pour le petit déj.
On est tous un
peu dans le pâté mais l’excitation du Grand Départ nous fait sortir de notre
torpeur. Le petit déj est pris presque tous ensemble car déjà ça s’agite un
peu. Certains s’habillent, d’autres préparent des affaires, tous se battent
pour accéder aux toilettes.
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Le petit dej |
Mon grand frère David débarque pendant ce joyeux
bordel accompagné de Théo et Tom, mes neveux. Tous trois vont se joindre à nous
pour le début de l’étape, ainsi que mon petit frère resté dormir sur place, et
bien sûr mon père qui servira de guide à ceux qui contourneront les terrils
plutôt que de les gravir.
Nous passons
enfin à l’étape de charger les sacs sur les vélos. Benji se moque de nous car
il s’est acheté un système méga pratique où tu n’as juste qu’à faire clic-clac
et l’affaire est dans le sac. Nous on se bagarre un peu avec nos sangles pour
bien sécuriser le tout et c’est vrai que ça prend un peu de temps. Mais au
moins on est sûrs que ça tient bien, surtout le sac de Francky dont le surnom
de la semaine sera le saucisson (ou salami) tellement au fur et à mesure du
temps il se fera ficeler de plus en plus fort et adoptera un format de
charcuterie emmaillotée du plus bel effet.
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On charge le matos |
Michel et
Eléonore, qui ont dormi dans un gîte à proximité, nous rejoignent pile poil une
fois les sacs accrochés. Il ne nous reste plus qu’à faire la photo du groupe
avant d’y aller.
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Une belle bande de Chacal |
Nous sommes donc
11 à prendre le Grand Départ :
·
Les 5
« totalistes » (entendez par là ceux qui feront les 7 jours de
l’Épopée), à savoir Francky, Faby, David, Benji et moi
·
6 qui
font le début de l’étape départ : Michel et les Fabbri (Fausto le daron,
David et Matthieu les frangins, Théo et Tom les neveux)
En ce début
d’étape, nous passons par des chemins qui ont marqué mon enfance. Avec mon pote
Gizmo, on passait tout le temps par là quand on faisait un tour à vélo. On
chemine donc tour à tour par :
- le cavin, qui nous amène au célèbre Moulin de Bruille, qui est en fait un vestige d’un fort militaire où on célébrait jadis le 43ème RI.
- l’ancienne maison de ma grand-mère où je m’arrêtais systématiquement dans le passé
- la maison des parents de Gizmo
- le Marmouze, petite rue où un gros chien nous coursait tout le temps
- la cote du Coucou, qui me semblait si terrible durant mon enfance
- le lapin mort, chemin nommé ainsi car un jour Francis le roi de la saucisse en 106 y a vu... bin un lapin mort
- l’étoile de Cernay, carrefour forestier entre pas moins de 6 directions et autour duquel on fera 3 tours (juste pour rigoler)
On entre enfin
sur une zone pavée (logique dans le pays de Paris-Roubaix) nommée la drêve de
la princesse. Elle est d'ailleurs réputée pour être la soeur jumelle de la
célèbre tranchée d’Arenberg. Bon, pour nous qui sommes en VTT, cela ne présente
pas de difficulté particulière... sauf pour Benji. On n’a pas fait 10 mètres
que son super sac clic-clac hyper pratique s’offre un vol plané, arrachant au
passage une des lanières le retenant sur le porte bagage. On ne peut s’empêcher
de se moquer un peu, même si on ne souhaite assurément pas une galère au niveau
des bagages à Benji. Pendant que Benji bricole vite fait, mon père et mon frère Matthieu sortent des flasques de goutte qu'ils proposent à la troupe. Dans celle du père c'est rhum, dans celle du frangin c'est mirabelle. Chacun peut donc choisir son poison. Une fois le remontant avalé et le porte-bagage renforcé, on est
reparti.
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Premier arrêt technique |
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Bricolage du porte-bagage tip-top la classe |
La première
difficulté du jour nous attend un peu plus loin : le Grand Terril. Dans le
secteur où on est (Sabatier, dans la forêt domaniale de Raismes), il y a 3
points intéressants pour le vététiste. Le Grand Terril (qui doit avoir un nom
mais je ne le connais pas), le Petit Terril (nommé Petit Mortier), et le
Plateau. J’ai décidé de faire passer notre parcours sur les 3 car tous ont leur
intérêt, et j’ai vraiment envie de montrer à mes copains que dans le Nord, on
n’avait pas de montagne, mais mon grand-père mineur et ses collègues nous en
ont fabriqué des sympas.
On commence donc
pas le Grand Terril, non sans constater qu’un panneau interdit l’accès aux
vélos. Mon grand frère indique astucieusement que c’est interdit aux vélos sans
personne dessus, ce qui n’était pas notre cas, et donc ça allait. Au pied de
l’ascension, j’explique à mes camarades qu’il ne faut pas se fier à la hauteur
du terril, et qu’il fallait se méfier de son caractère escarpé. Le grip
(adhérence au sol) n’est pas facile quand c’est sec comme actuellement, et les
lacets (car ce terril monte en lacets) sont de plus en plus raides. Je lance
d’ailleurs le défi à mes amis d’arriver à aller jusqu’au sommet sans poser pied
au sol. Je n’ai personnellement réussi pour la première fois que récemment, et avec le sac sur le vélo
et le sol très sec, la raideur du tout dernier coup de cul me semble trop
forte.
Seuls les
totalistes s’élancent sur ce défi. Les autres contournent la difficulté et nous
attendent en bas au niveau des sauts pour voir si on essaie de faire des
figures ou si on est raisonnables.
Je prends la tête
de la troupe et entame l’ascension. Ce Terril je le connais par cœur. Je
repense à Johan, avec qui on faisait la course dans cette montée, avec la règle
que le vainqueur est le premier en haut, à condition de ne pas poser pied au
sol. Avec mon vélo de l’époque, ce n’était pas évident, et ce malgré ma
jeunesse. Je repense au petit Olivier qui gravissait ce terril en s’imaginant
dans l’Alpe D’Huez, ou à ce jeune Olivier qui le montait seul afin de trouver
refuge en son sommet les jours de chagrin d’amour.
Les lacets
s’enchainent et je sens que j’ai les bonnes jambes pour l’Épopée. Les uns après
les autres, mes compagnons décrochent et à l’issue du dernier virage tous sont
à pied. L’erreur est vite arrivée sur ces chemins érodés par les ravinements.
Une roue mal placée, et c’est le pied au sol assuré. Et repartir sur ces pentes
est très difficile. Comme je disais, je connais ces lacets et leurs pièges par
cœur. Du coup je me présente au pied du dernier raidard sur le vélo. J’essaie,
j’avoue sans trop de conviction, et doit me résoudre à poser pied à mi-hauteur.
Je finis en poussant le vélo.
Je retrouve en
haut du Terril deux gars un peu surpris de voir débarquer un type avec un vélo
chargé comme ça et je leur explique notre Épopée pendant que les autres nous
rejoignent. Les gars sont impressionnés de notre défi. On en profite pour leur
demander de nous faire une photo de groupe (à venir quand Dave m'aurait filé ses clichés).
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Tout in haut de ch'terril |
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Francky, roi du selfie |
La descente est
prévue pour passer hors chemin officielle, par un chemin un peu enduro tracé
par quelques passionnés sur les dix dernières années. J’y passe dès que j’en ai
l’occasion mais je connais moins bien que la montée. Francky descend du côté
« normal » car je le préviens de ce qui nous attend. Je me lance pour
ouvrir la piste. Il y a quelques petits sauts sur ce chemin, mais je ne veux
pas prendre de risque avec les bagages : je ne les prends pas vraiment.
Par contre, je m’éclate dans les virages relevés et j’ai vite fait de perdre
les copains. Arrivé en bas, à la zone où nous attendent les autres, je ne m’engage
pas sur les fameux sauts. J’en avais repéré un ou deux de mon niveau, mais à
nouveau, avec le sac, je ne préfère pas. Les fralés qui viennent ici
régulièrement et qui ont conçu ce bike park sauvage ont vraiment créé des
tremplins de fous. J’adorerais me lancer dessus, mais franchement je n’ai pas
le niveau et par ailleurs mon vélo n’est pas taillé pour.
Je rejoins la
meute et me retourne pour attendre les copains qui n’arrivent pas. Je
m’inquiète un peu, mais très vite je vois débarquer David puis Faby, et enfin
Benji. J’essaie de leur indiquer le chemin à suivre mais trop tard, David se
trompe. Il se présente sur un saut, pas trop haut, mais avec 0 vitesse. Je ne
comprends ce qu’il fait et apparemment lui non plus. En fait il pensait que ce
n’était qu’une bosse qu’il allait enrouler. Il s’en rend compte trop tard et
pique du nez directement. C’est la gamelle, gueule par-dessus le guidon. Il se
relève assez vite et nous rassure : tout va bien. Il s’en sort apparemment
avec une belle bosse à la jambe. Au final, au fur et à mesure de la journée, il
sentira une douleur dans la côte et son verdict au lendemain est sans
appel : au mieux fêlée, plus probablement un peu cassée. Cependant elle
n’est pas trop mal placée et ne le gênera, selon ses dires, pas trop pour pédaler.
Elle sera plus embêtante quand il rigolera, ce qui ne manquera pas d'arriver de nombreuses fois.
Parallèlement à
cela, j’apprends que les autres ne m’ont pas suivi car Benji avait encore perdu
son sac (qu’on accrochera plus fermement à coups de rilsans) et Francky nous
rejoignant par l’autre côté casse sa chaine en grimpant, en bourrin, un petit
raidard. Je le gronde quand je m’aperçois de l’état dégueu de la dite chaine.
C’est Faby et Dave qui se collent à la réparation, non sans enfiler une paire de ses
petits gants de chirurgien. Ça évite de se salir les mains, c’est malin. C’est
malin, certes, mais la quantité embarquée ne sera pas suffisante pour toute l'Epopée. Il en aura pour à peine deux jours (ça vous laisse augurer une suite alléchante,
n’est-ce pas ?).
Benji profite de
cette halte pour revoir son accrochage de sacoches (vous avais-je dis à quel
point c’était pratique le clic-clac-fini ?;op) à base de rilsan.
Une fois les
machines réparées et qu’on s’est assuré que le Dave est à peu près OK, on
redémarre, direction le petit terril. On passe pour cela sous le chevalet,
occasion pour mon père de raconter quelques histoires sur la mine (sous les
blagues et sarcasmes appuyés de ses fils qui connaissent les blagues par cœur).
Pour arriver au
petit terril, il y a un petit raidard d’un mètre cinquante de hauteur. Il faut
prendre un peu de vitesse pour la passer sans encombre. Mon neveu Tom décide de
s’y frotter, malheureusement trop lentement. Presqu’arrivé au somment, il
repart en arrière et se casse la binette. Il retiendra courageusement ses
larmes et sera soigné par David utilisant la trousse de secours de Dodo pour
l’occasion.
Les motivés
partent donc à l’attaque du petit Terril. À peine démarré, nous croisons un
groupe de marcheurs nordiques et je suis interpelé par le premier de cordée. Je
m’arrête et lui demande « Qui qu’t’es tizaut’ ? J’t’arconno
nin ! ». (Traduction : "Qui es-tu ? Je ne te reconais pas"). Il s’agissait de Dimitri, un jeune que j’ai eu au centre
aéré. C’est marrant de le croiser là et ça me donnera l’occasion de raconter
plus tard aux copains la fameuse histoire du pari à 1kg de M&M’s (Dimitri
faisait partie des pauvres parieurs perdants). On n’échange que 2-3 mots car
son groupe veut finir la descente. On continue la montée à rythme tranquille
jusqu’à ce qu’un type en VTT croisé plus tôt nous dépasse. Je décide de lui
prendre la roue, car on ne me dépasse pas impunément sur mes terres ;op Je
finis donc la montée pas à bloc, mais à rythme appuyé. Arrivé en haut, j’attends
les suivants et ne me rends compte qu’à ce moment-là que Michel et Théo nous
ont accompagnés dans cette montée. Ça me fait bien plaisir de les voir là. Je
suis surpris notamment de voir mon neveu aussi à l’aise dans ce genre
d’ascension (Michel ne me surprend plus, il est toujours plein de ressources insoupçonnées). Pour la descente, par contre, je lui conseille d'aller avec Michel et Francky
par le chemin de la montée. La descente qu’on va prendre n’est pas très
compliquée mais peut être piégeuse (mon petit frère peut en témoigner).
On se retrouve
tous au point de départ et on redémarre direction le Plateau. Arrivé proche de
son pied, Benji nous arrête tous. Cette fois c’est une crevaison. Décidemment,
elle démarre bien cette Épopée. Dire qu’au Périple on n’a eu que 3 crevaisons
en tout, le record de problèmes mécanique va vite être battu.
On s’arrête donc
pour laisse Benjou réparer sa roue, et pour boire à nouveau quelques coups aux
flasques de mes frères et père.
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Réparation au milieu des camions de pompiers |
Nous remontons
enfin sur nos machines pour aller affronter le plateau. Cette fois, c’est le
Totalistes plus Théo qui y vont. On se donne rendez-vous avec les autres en bas
de la descente habituelle.
La montée du
Plateau n’est pas très longue et tout le monde la fait à bon train. Je suis
ravi de constater que Théo arrive, malgré son peu d’expérience, assez bien à
suivre le rythme de la troupe. Une fois en haut, on s’amuse sur les petits
toboggans qui parsèment le tour du Plateau, pour le plus grand plaisir de tous. Ce n'est pas très compliqué, mais c'est hyper fun à faire et on a une très jolie vue.
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La relève est assurée |
Après avoir bien joué sur le tour du plateau, on s'engage dans le
chemin de la descente. Je préviens bien les troupes qu’à un moment donné c’est
assez raide. C’est même plus raide que dans mon souvenir et c’est assez chaud
même pour les expérimentés. Une fois en bas, les autres ne nous attendent pas.
J’ai dû me gourer de descente... Bon, c’est pas grave, ça doit être juste un
peu plus loin... sauf que c’était juste un peu plus loin de l’autre côté. On va
donc se chercher un peu pendant 10 minutes mais très vite le groupe se reforme.
On repart à
travers bois et Michel nous régale d’une
superbe cascade, effectuant un vol plané au-dessus du guidon quasiment à
l’arrêt. Il a bloqué sa route sur on ne sait quoi, mais suffisamment fort pour
lancer ce magnifique soleil. Heureusement, il ne s’est pas fait mal du tout.
Quelques
réminiscences des pluies précédentes jonchent notre parcours. De grosses
flaques occupent le chemin. La plupart d’entre nous esquivera en passant entre
les arbres, les plus bourrins (mon petit frère pour évidemment) iront tout droit à travers
tout, créant de jolies gerbes d’eau façon Hollywood chewing-gum.
On se dirige vers
le dernier truc rigolo de la première partie d’étape, une espèce de petit monticule
dont on descend à toute blinde et tout droit en faisant de beaux nuages de
poussière. Seuls Dave et moi iront faire les foufous la dedans, Benji et Fab
préférant prudemment prendre la petite descente. L’un n’a pas confiance en son
vélo, l’autre est encore échaudé par sa chute absalonesque et sa côte cassée.
On approche de la
fin de l’étape pour les non-Totalistes, et il est peut-être temps. David, mon
grand frère, est super motivé mais a son genou qui le fait souffrir énormément.
Il faut dire qu’il a fait un épanchement de synovie quelques jours avant et son
genou avait la taille double. Mais il a tenu quand même à venir. Matthieu, mon
petit frère, a quant à lui réussi la performance incroyable de ne pas tomber
une seule fois, et il aimerait bien que ça reste ainsi. Enfin, Tom semble
complétement lessivé. Seul Théo nous donne l'impression de pouvoir continuer encore, ainsi que Michel mais il préfère largement l'idée d'aller prendre l'apéro. Une fois arrivés à Fresnes, Gollum (mon père) décide donc de
guider le reste de la troupe par un raccourci. On espère que cette fois il n’y
aura pas d’araignée géante sur leur route. On s’embrasse donc, nous prenons
quelques photos, et nos chemins se séparent. Pour la première fois, les
Totalistes se retrouvent seuls.
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Les Chacals Fabbri |
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Les Totalistes et Michel |
3 commentaires:
La suite!!!!! la suite!!!!!la suite!!!!!
Pour en revenir à la première soirée, ce fût un véritable bain de jouvence que de recevoir cette bande de d'jeun's ( enfin vieux d'jeun's).
Nous étions ravis et nous classons cette rencontre dans le top "fifty" (bin ouais quoi !!!on peut faire mieux!!!!)
Blague à part nous nous souviendrons toujours des deux week-end passés avec vous tous à l'occasion de l'épopée.
Bises à tous ceux que nous avons rencontrés et merci de votre gentillesse à tous.
Le top fifty, c'est déja bien.
Merci encore pour votre accueil et votre gentillesse.
Une première journée avec découverte du bassin minier et de la mécanique.
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