dimanche 26 juillet 2009

We did it !

Tout le petit monde s'est retrouvé chez Carlos pour le départ.
Nathalie a gentiment accepté de nous conduire, Jean-Yves, Pierre et moi, jusque Metz où nous attendaient déjà Fab, Michel et Carlos, en train de se doper au café.
On sent beaucoup d'excitation, et finalement très peu d'appréhension. Le ciel est au bleu, on va avoir une belle journée, et ça donne le moral.
Sous les yeux enthousiastes des spectateurs du matin venus encourager les POCers (merci encore à Laure, Camille, Emma, Eléonore et la Flo), nous avons pu démarrer à 9h15, avec donc juste 15 minutes de retard sur le programme à cause de Faby qui a mis des plombes à se préparer.

Nous partons donc gaiement sur la route de Metz vers Lorry-les-Metz, lieu de rencontre avec le GR5. Nous roulons à bon rythme, mais pas trop car mine de rien, 70 bornes ce n'est pas rien. Nous entamons le GR5 en beauté, par une belle monté sur un sentier boisé après avoir pris une grosse descente en zig-zag. Cette première monté n'est pas mortelle, mais particulièrement marquante. En effet, c'est la première du périple, elle teste nos jambes, mais surtout, une fois en haut personne n'a particulièrement envie de la refaire. Et c'est là que Jean-Yves se rend compte qu'il n'a plus son GSM, déplacé par Pierre alors qu'il prenait un kleenex. Soucieux d'assumer sa faute, Pierre décide d'y aller seul, mais J-Y ne veut pas le lâcher et c'est toute la troupe qui descend. Heureusement parce qu'ils avaient raté les petites pancartes rouges et blanches indiquant le GR5. Finalement, pas masos non plus, on laisse Gros Paquet et Pierrot remonter les zig-zag seuls, et on en profite pour faire quelques videos. Nos deux accolytes reviennent bredouille et nous repartons, accusant déjà du retard sur le planning. Finalement la remonté ne fait de mal à personne et nous repartons de bon coeur et de bonne humeur.

En arrivant sur Marange-Silvange, nous décidons de prendre une pause avant ce qui devrait être une des plus grandes difficultés du parcours. Là, nous croisons un p'tit vieux qui fait une rando à pied. Nous le saluons et Carlos, enclenchant le mode conférence, se met à lui tailler la bavette pendant que nous ravitaillons. Apparemment, le p'tit vieux lui a donné des conseils du genre "faire du sport plutôt qu'aller au bistrot, permet de rester performant au lit".

S'en suit la grosse monté du matin et c'est vrai qu'elle fait bobo. Le sol étant gras, on dérape un peu et comme elle est bien raide, il est quasi impossible de ne pas poser pied à terre. Plutôt que de se cramer les pates dès le matin, bon nombre d'entre nous décident de poser pied à terre. Pour ma part, ce qui me décide c'est d'entendre Michel derrière moi, lui à pied moi à vélo, disant que les mirabelles sont bonnes cette année. Le voyant aller plus vite que moi, j'ai préféré marcher plutôt que l'humiliation de me faire dépasser.

Dans les descentes qui suivent, on découvre le plaisir de la thalasso gratos et certains d'entre nous gouttent la boue Mosellane par des jolies chutes glissées. Je m'illustre particulièrement dans le 2 mètres lancé sur fesses.

Tout cette matinée se passe très bien, dans une ambiance potache et gaie. On se trompe un peu de route sur la fin, ce qui nous force à traverser un champ d'orties, mais on rejoint le point de rendez-vous sans trop de peine. On a bien roulé, on a un peu souffert, mais pas trop. Au moment du repas, personne ne doute de ses capacités à rejoindre l'arrivée.

A Rombas, lieu du rendez-vous, Laure et les petites Conde, Hervé et Matthias, Eléonore et Flo nous attendaient. Ils avaient ramené plein de trucs à manger et du ravitaillement d'eau, ce qui nous a bien fait plaisir. Carlos a fait le plein d'amour auprès de ses filles (mais seulement après avoir fait le plein de coups de cailloux). Fab et moi avons joué avec la Flo à un badminton sans raquette et avec un gros volant qui casse la main. Jean-Yves, de son côté, se fait lécher par un chien. Bref, l'insouciance est toujours là.

Lorsque nous repartons, nous entamons par une courte pente bien raide. Chacun met un point d'honneur à la monter facile, histoire de faire le guignol devant les spectateurs. Mais les jambes commencent quand même à tirer mine de rien.

A partir de là, Michel connait le chemin, donc nous n'avons plus de raison de nous perdre. On roule d'abord peinard sur du lisse, à plat, faciles et rapides, et on se prend à rêver que cela reste comme ça encore longtemps. Mais ça se corse quand on arrive au chemin de l'escargot, petit chemin d'herbe le long d'un ruisseau. Celui-ci nous ramène dans la forêt et dans la réalité.

A partir de là, nous entrons dans le Mordor.

Le temps commence par changer. La pluie nous menace et tombera un peu plus tard. Le sol devient boueux, très boueux, rempli de flaques. On passe notre temps à éviter les flaques, à peiner dans la boue, à éviter les branches. Carlos montre des premiers signes d'affaiblissements. Il n'a pas assez bu, son camelbak étant rempli d'un liquide dégueu nommé isostar, il nous fait une petit fringale. Il a envie de vomir. On s'arrête un peu. On s'arrête souvent. On s'arrête tout le temps. Pour ma part, ça m'arrange parce que je souffre pas mal dans la bouillasse. La difficulté est telle que même les pros se font pièger. Essayant de passer entre deux flaques, Jean-Yves voit son vélo glisser et partir dans la flaque de gauche, pendant que lui plonge litteralement dans celle de droite, qui soit dit en passant est bien large et profonde. La scène semble se dérouler au ralenti et l'image du Big Pack tombant irrémédiablement dans ce mini lac restera gravée dans ma mémoire. PLOUF ! Il rigole, donc tout va bien, et je peux donc exploser de rire. Dans les pires moments qui suivront, cette image me redonnera réguliérement le moral.

On arrive alors à Fontoy, où nous attend une côte de maboule. 1km5 sur route mais à 10% de dénivelé. Très vite, Carlos, Michel et moi posons pied. Faby pose, remonte, zig-zague, comme à son habitude. Pierre et Jean-Yves montent à la pédale. Pierre se paie même le luxe de déposer le maitre. Tous deux atteignent le somment en winners et nous attendent.

Michel nous annonce qu'il doit rester 5 km, soit une trentaine de minute avant Angevillers, entrée de mon territoire. Ca prendra finalement quasiment deux heures. La traversé d'Algrange semble interminable. Nous devons régulièrement poser pied à terre, escalader les arbres tombés au milieu du chemin, créer de nouvelles voies, le tout au son des coups de fusils tirés par des gitans. Perso j'accuse le coup, et avec Carlito, on ferme la marche. Je me demande comment je vais faire pour rejoindre Volmerange. Devant, ça a l'air de mieux se passer, ce qui provoque la fameuse scène de la prise de bec avec Pierre. On les rejoint alors qu'ils sont arrêtés et Pierre propose de repartir aussitôt. Trouvant la proposition déplacée alors qu'on vient d'en chier et qu'on a pas encore souffler, je le lui fais remarquer, évidemment tout en tact et en finesse. Du coup, cet abominable crustacio est venu me faire un calin dont je n'avais pas du tout envie. Ca s'appelle du viol.

On finit péniblement la traversée d'Algrange pour rejoindre Angevillers, par le chemin qui monte vers le petit portail. Celui est raide et humide, on est tous à pieds et on en chie pour le monter. Arrivés au portail, on pose un cul et on souffle.
A partir de là, Pierre, Jean-Yves et moi, on connait. Carlos fait l'analogie avec les hobbits revenant dans la Comté après avoir quitté le Mordor. Il ne croit pas si bien dire. Pour ma part je vois le bout du tunnel. Je connais les obstacle restant et comme on vient de décider de finir par la route sans prendre la Slutty, je me vois presque arrivé. En effet, tout le monde trouve suffisamment de force pour faire cette fin de parcours à un bon rythme, et la dernière descente se fait à train d'enfer.

Arrivés sur la route, Pierre, Fab' et moi roulons de concert et attendons les autres sous le panneau Volmerange. On s'y arrête tous pour faire la fête et prendre des photos. On se rend alors compte qu'on en a quasiment pas pris dans l'après-midi, trop concentrés sur notre effort.

Nous arrivons enfin en vainqueurs chez moi, où les filles nous attendent et prennent des photos de cette fière équipe, qui après bien des souffrances et des déboires, arrive soudée et souriante.

Le reste de la soirée est placé sous le signe de la complicité et de la déconnade. Lise avait organisé un petit POC award, Fab et Carlos ont lutté toute la soirée pour qu'un des deux finisse par renoncer à dormir dans la tente (aucun des deux n'en avait envie), Pierre a fait l'âne, Michel n'avait pas mal aux jambes et J-Y a bu plein de bière. Bref, tout le monde était heureux, ravi d'avoir vécu cette aventure et prêt à remettre ça.

1 commentaire:

JYves a dit…

Tout bon résumé, Olivier.
Aussi je voudrais dire :
- Merci au Fab' d'avoir eu ce rêve, cette l'idée folle d'une (très) longue rando' VTT.
- Merci à Carlos pour nous avoir concrétisé ce rêve en un POC accessible.
- Merci à Olivier d'avoir créé ce blog. C'était une excellente idée, manière, de rendre le POC déjà bien réel des mois à l'avance.
- Merci à Pierre qui nous a entretenu sur le sujet du POC tous les midis de manière à ce que nous ne puissions pas oublier nos engagements sur le sujet.
- Merci à Michel pour son sens de l'orientation et son éclairage sur le tracé. Car s'il avait fallu compter sur les merveilleuses cartes achetées par Carlos et que j'ai misérablement oubliées, on serait peut-être toujours dans la forêt !?
- Merci, comme le dit aussi Olivier, à toutes celles et ceux qui ont contribué d'une manière ou d'une autre à rendre ce POC si agréable et bon enfant.
En tout cas, et comme déjà énoncé précédemment, vivement le prochain rdv !