Nous l'attendions depuis si longtemps, le week-end des Crapauds est enfin
arrivé. Laissez-moi vous le compter depuis l'intérieur, mais avec un certain
parti-pris : le mien. Si jamais mes comparses avaient envie de faire leur propre article, ou simplement de raconter par exemple leur ride de nuit, ou leur vision du camp, je pourrais l'intégrer dans ce post, ça ferait des changements de points de vue très intéressant. Avis aux amateurs ! Car même si les Crapauds c'est avant tout une expérience
d'équipe, quand tu te retrouves à rouler seul sous 2 degrés à 3h du matin, le
ressenti est franchement personnel. Mais commençons par le début...
Pour moi, le week-end des Crapauds a commencé vendredi soir. Lise étant de
sortie ce soir-là, Faby m'a gentiment hébergé chez lui, afin que nous
commencions dès le soir même l'esprit Crapauds, et également pour optimiser
notre départ du lendemain pour aller chez Dorian qui nous recevait pour le
petit déj'. J'avais prévu une bouteille de Gin pour ce soir-là, mais Faby, et
Nathalie en support, m'ont découragé de l'amener. Selon eux, ce n'était pas
raisonnable de picoler avant les Crapauds, qui ne sont quand même pas un truc
anodin. Personnellement, rouler 15 bornes pour 350 de D+, ça ne m'effraie pas
vraiment, mais bon, je suis invité, je ne veux pas contrarier. Je ne prendrai
donc pas la bouteille de Gin, et me contenterai de brûler du maïs dans une
cocotte en guise de pop-corn.
On prend tout de même un léger apéro (bière), puis un autre, puis du vin,
puis de la bière en digestif, et c'est finalement moi qui arrête Faby à 1h30 du
mat' quand il voulait en ouvrir une dernière petite. On va se coucher à 2h du
matin, en se félicitant d'avoir déjà quasiment chargé toute la voiture (le
quasiment voulant dire qu'il y a dedans toutes les affaires de Jean-Yves
récupérées le jour même, ainsi que les miennes... Ne reste plus qu'à charger
celles du Fab'...), mais en ne se félicitant pas d'avoir encore été faible dans
notre duel avec la bouteille.
Plein de chez plein |
Levés à 7h30 pour un départ à 8h15, je ne ressens pas de douleur liée à un
potentiel excès de la veille. Ouf ! On s'est arrêté à temps. Pendant que Fab
finit de préparer ses affaires, je prépare la thermos de café, et on est quasi
à l'heure quand on décolle. Incroyable !
Dans la voiture, on se rend compte qu'on est en route pour les Crapauds, et
on est fin fous.
Arrivés chez Dorian, on est accueillis par Alicia qui nous a préparés
d'excellents pancakes. Benji est déjà là et regarde sur la super télé high
quality 4K avec télécommande pleine de boutons des vidéos de DH urbain. Ca fixe
l'ambiance de malades de VTT. Le chef arrive en dernier (Bouuuuuuh !!!), mais
il est vite excusé quand on voit qu'il a les bras chargés de viennoiseries.
Dorian nous prépare un café avec l'une de ses multiples machines, on se tartine
les pancakes de nutella et/ou de sirop d'érable, jus de fruits... bref, on fait
bombance !!! Les mecs vont rouler pendant 24h, ils prennent des forces à coup
d'huile de palme et de gras. Ça c'est de l'équipe, madame !
![]() |
Le petit déjeuner des champions |
On en profite pour fixer l'ordre des tours. Faby sera déguisé donc part
premier. Comme on partage la tente, je pars second pour optimiser le dormage.
Dorian enchaine pour se laisser la chance de faire plus de tour avant son
départ le dimanche matin, puis viendront Benji, Dave, et finalement Jean-Yves
qui nous rejoindra en début de soirée.
Une fois que nous avons bien mangé (et pour Benji, "bien" est un
très très doux euphémisme), et testé les différents toilettes de la maison de
Dorian, nous rejoignons nos voitures pour nous rendre à Rozérieulles. Dorian
décide de nous faire visiter les petits villages du coin, et nous le suivons
joyeusement (apparemment David un peu moins joyeusement que les autres, mais
c'est normal pour un chef de contester les choix de route de ses subordonnés).
Il y a un peu la queue quand on arrive en haut du plateau. C'est-à-dire que
si toutes les 600 équipes sont venues comme nous avec 4 voitures, c'est sûr que
ça fait du monde à caser. On atteint néanmoins notre emplacement assez tôt,
Dorian ayant eu la bonne idée de le choisir assez proche de l'entrée. Il est
parfait (l'emplacement, pas Dodo): assez grand (ça marche aussi pour Dorian),
quasiment à plat (hummm... un peu trop de bière quand même), et à côté d'une
grande antenne qui peut servir de point de repère (non, là vraiment aucun
rapport avec notre pompier) pour les personnes qui cherchent à nous rejoindre.
On largue les affaires des voitures, on gare la caisse du Fab qui reste sur
place, et on commence à monter le camp dans une joyeuse ambiance. Bon, pour
être honnête, je devrais dire un copieux bordel. On n'est pas là depuis 10
minutes qu'il y a des affaires partout.
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Une fois le camp vaguement installé, c'est-à-dire qu'on a mis en place la
petite tonnelle et la grosse tonnelle, on décide très vite de manger. Parce que
mine de rien, le petit déjeuner était copieux mais il est déjà loin. Saucisses,
merguez et petits légumes (délicieux) préparés par Benji, le tout arrosé de
bière, on sent qu'on est vraiment venus faire du sport. On rate le briefing qui
aurait pu nous être très utile pour savoir, en vrac:
- l'heure de rendez-vous pour le
départ
- le fait qu'on dispose de bons
pour une soupe et pour un café
- qu'il ne faut pas descendre les
escaliers sur son bike
- qu'il ne faut pas rouler entre
les escaliers mais pousser le bike
- où sont les douches
- où fait-on la vaisselle
- plein d'autres infos qui
auraient pu être utile, et qui en même temps n'étaient pas primordiale
puisqu'on s'en est malgré tout sorti
En interrogeant les voisins, on apprend que le tour est censé faire 12 km
pour 450 de D+. Ok, on a droit au worse case scenarios : beaucoup de D+
répartis sur peu de bornes. Ça va tirer les pattes.
Lorsqu'on finit de manger, on se rend compte qu'il y a quand même plein de
monde avec des vélos qui se rendent vers un point précis. On en conclut qu'il
serait temps de se rendre au départ. Du coup Faby revêtit son magnifique
déguisement de clown effrayant (car chaque participant au premier tour DOIT
être déguisé), et nous nous rendons au point de départ
Le départ se fait façon 24 du Mans moto. On est classé par ordre de
dossards (nous : 199), un équipier tiens le vélo, et les concurrents sont à une
trentaine de mètres. Quand le départ est lancé, les concurrents accourent,
chevauchent leurs montures, et partent comme des dératés. J'essaie de filmer
avec mon iphone, mais je perds vite le Fab, qui apparait finalement derrière
moi. Il saisit son vélo et file à toute allure dans la masse mouvante des
cyclistes déguisés. Les Crapauds 2016 sont lancés.
Je retrouve les autres et nous regagnons notre camp. Je suis le prochain à
rouler, et je sens que la pression commencer à monter. On a beau ne pas jouer
la gagne, on se prend tous tout de même au jeu et on veut donner le meilleur de
nous-même. Conscient que le premier tour est celui où je serai le plus frais,
je veux donner beaucoup dans celui-ci pour faire au moins un beau temps.
Je me rends moins d'une heure après le départ dans la zone de relais. On ne
sait jamais, si le Fab a performé, je dois être prêt. Je croise Pierre, un
ancien collègue du PE qui est bénévole dans l'organisation des Crapauds, qui me
conseille de ne pas partir trop fort. Le tour est fait en trois boucles, et la
première est la seule qui peut te donner du répit, bien qu'elle t'incite
constamment à relancer tant elle est joueuse et parsemée de "coup de
culs". J'ai beau lui faire confiance, je sais que je ne l'écouterai pas et
que je partirai à fond.
Les premiers concurrents passent déjà les relais, et je guette tous les
passages pour apercevoir Faby. Les premiers à passer ont tous des dossards
inférieurs à 200. Logique, dans les single tracks, si un coureur bloque parce
qu'il a peur de la descente, il coince tout le monde derrière. Etre aux
premiers rangs aide clairement dans ce premier tour. Fab n'a pas pris un
excellent départ du fait qu'on ait arrivé tard et que les autres candidats ne
nous ont pas laissé nous inséré, on a été en deuxième voire troisième
épaisseur, mais il était clairement dans la première moitié.
Les minutes et les concurrents passent, je ne vois toujours pas poindre le
museau d'un Chacal Vert. Je discute avec les autres autour de moi, et on se
marre tous ensemble. Un gars arrive pour passer le relais mais ne trouve pas
son partenaire. "Fabrice !!!" crie-t-il plusieurs fois. Du coup, on
l'aide, et tout le monde se met à brailler "FABRIIIICE !!!". C'est bon
enfant, et quand le Fabrice en question se pointera finalement, c'est l'ovation
générale.
Le mien de Fabrice apparaitra après prêt d'une heure d'attente. Le premier
tour est plus long que les autres, et avec les bouchons, il lui aura fallu 1h42
(à confirmer) pour le boucler. Il me passe le badge et m'indique de ne pas
rouler à vélo entre les passerelles (il a appris la règle du briefing par
l'essai-erreur). J'ai juste le temps de faire coucou à Mathieu et Diane que
j'aperçois prêt de la passerelle, et je file pour mon premier tour.
Couvre toi, petit clown gitan qui fait peur ! |
Comme prévu, j'envoie à fond dès le départ. On est passé par ce chemin lors
de la reco, du coup je me sens à l'aise et double tout concurrent un poil trop
lent, quitte à forcer un peu ma vitesse. Très vite, je me retrouve à 180
pulsations par minute sur le plat, et je comprends qu'il va falloir que je me
calme si je veux aller au bout. La première boucle est en effet très joueuse.
Beaucoup de petites descentes, suivies de petits raidards caillouteux, un peu
de dévers, du technique mais pas trop flippant. Je m'amuse beaucoup.
A l'entame de la deuxième boucle, je sens que j'ai déjà consommé pas mal
d'énergie. Celle-ci débute par pas mal de descentes fun, notamment celle du
grand S que nous avions pris en reco, mais à l'envers. Je m'amuse bien dans
celle-ci. Je m'inquiète cependant, car j'ai déjà 5 km au compteur (sur les 12
annoncés) pour 100 m de D+ (pour 450 annoncés). Ça veut dire que le pourcentage
des montées sur les autres boucles va être méchant !!! Le point positif, c'est
que cela vaudra aussi pour les descentes.
Lorsqu'on sort du grand S, on rejoint une route et je reconnais l'endroit.
On va arriver à proximité d'un terrain de tennis, et là nous attend une monté
raide et longue assez atroce. Le Nain, qu'elle s'appelle. C'est typiquement le
genre de montée qui te casse les pattes de derrière: c'est raide, ça serpente
donc tu vois à quel point ça continue à monter après ta section, et une fois
que tu crois que c'est fini car le paysage change un peu, en fait il y en
encore une bonne louchasse. A nouveau, je nous félicite d'avoir fait la reco,
car ça me permet de me caler sur un rythme très raisonnable. Ceci étant dit, je
n'aurais pas pu aller beaucoup plus vite. J'envoie ma chaine sur les 42 dents
du grand pignon, je pose mon cul sur la selle, et je presse les pédales au
rythme le plus lent possible pour avancer. Plus lent, je recule. Néanmoins,
petit à petit, je rejoins le sommet. Je suis content de tout passer sur le
vélo, ce qui ne sera pas le cas plus loin lorsqu'on arrive sur un truc encore
plus raide et parsemé de caillasses. Heureusement, ce n'est pas très long, mais
en tout cas, c'est à pied. A peine un dixième des coureurs doit passer ce truc
sur le biclou.
Dans cette boucle on a également quelques petites descentes pas mal du
tout. Certaines d'entre elles m'ont bien fait vibrer, et même si sur les 3
tours que j'aurais faits sur le week-end je les aurais toutes passées au moins
une fois sur le vélo, je n'ai pas pu tout faire sur ce premier tour. Il faut
dire que quand un mec fait un soleil juste devant toi, ça calme, et vaut mieux
ne pas essayer de sauter au-dessus.
Sur la fin de boucle, j'entends un bruit de claquement, puis un cliquetis à
chaque tour de roue. J'imagine que j'ai chopé une branchette qui est restée
coincée. En fait, c'est un rayon qui a explosé, et qui fait n’imp dans ma roue.
J'essaie de le coincer rapidos, et je reprends mon chemin. C'est chiant, mais
j'ai un super tour à faire moi. Sauf que je commence à me sentir vraiment
cramé, et il reste encore une boucle.
On finit la boucle 2 en remontant vers le camp, et on entame la suivante en
passant sous le chapiteau, entre la scène et le public. C'est fun, mais comme
on se tape un vieux raidard caillouteux juste avant, t'es tout sec en passant
et tu as beau vouloir faire le cake, le public encourageant voit bien que t'as
plus de jus.
Ca enchaine sur de la descente, à nouveau technique et fun, avec des petits
toboggans que tu peux utiliser pour bien remonter après. Je me lance dedans et
l'amusement me redonne du jus.
On enchaine sur une longue monté pas trop pentue (entendez par là que ça
grimpe, mais pas à un pourcentage infernal). Pareil, on l'avait repéré lors de
la reco, donc je me sens en terrain connu. Je me cale sur un bon rythme (même
pas sur le 42 dents) et j'essaie de pédaler à bonne cadence, mais sans trop me
cramer car je ne sais pas ce qu'il vient après. J'aurais peut-être (assurément)
du démarrer dans cet esprit. Une fois la longue montée passée, on se
réengouffre dans le bois, et dans un raidard, je sens que le rayon baladeur se
bloque dans le dérailleur. Je n’ai pas le choix, il faut opérer : ce sera une
amputation. Je suis contraint de m'arrêter, d'extraire ma pince de mon sac à
dos (ouf que j'ai décidé de la prendre malgré son poids !!!) et de couper le
rayon qui a désormais une très sale trogne. Il résiste en plus le bougre, mais
finit par céder. Je le fourre dans le sac, ainsi que la pince, et me relance
dans la côté. Ça m'a un peu coupé les jambes, mais la sensation désagréable
passe vite.
Je suis soulagé et heureux quand je vois l'escalier indiquant la fin de
tour. Enfin, j'espère chaleureusement qu'il s'agit bien de cet escalier et que
ce n'est pas un leurre… C'est bien celui-ci.
Je pointe, passe le badge à Dorian en lui conseillant de ne pas trop
avoiner au début (pourquoi on ne m'a pas donné ce conseil ? ;op), et retrouve
Faby et David qui partaient faire la vaisselle. Je leur avoue que j'avais
sous-estimé le parcours, et que j'ai franchement dérouillé. Mon GPS m'annonce
12km pour 400m de D+. Ca fait 100m de D+ pour 3 bornes, c'est pas mal
pour du VTT. Surtout quand on sait que 300 m du D+ se font sur les 7 dernières
bornes, t'as intérêt à pas faire le fiérot sur les premières. Bref, j'ai eu
tout faux. Je suis quand même content car je fais un temps pas trop crade. Je
boucle le tour en 1 heure 11 (j'aurais bien aimé faire moins de 1.10, ce qui
fit d'ailleurs Dorian juste après). Néanmoins, je me promets de faire moins le
débile sur mes prochains tours, et de plus essayer de profiter des bonnes
descentes, de m'amuser, plutôt que d'attaquer comme un foufou.
Je rejoins le camp où Florence, Eléonore et Michel nous ont rendu visite.
Je leur raconte mon tour, et je pense qu'ils comprennent que ce n'est pas de la
tarte, car comme le montre la photo, j'ai l'air content mais complétement
rincé.
Je pose le biclou, chope une bière, et peut commencer à récupérer ;op. La
vie de camp commence, avec chips, un peu de bière (pas trop quand même, on va
pas rouler pétés non plus) et grosses rigolade. On décide de monter les tentes
et d'installer un peu mieux notre camp, et après quelques minutes, les choses
semblent presque à des places normales. Et puis très vite, le bordel est
revenu. J'ai essayé à plusieurs reprises dans le week-end de déplacer quelques
objets pour les regrouper un peu, aménager un peu de place, mais dès qu'une
place était libre, d'autres objets venaient aussitôt l'occuper. La nature a
horreur du vide, dit-on. J'ai finalement décidé de ne pas trop insister, et me
suis contenter de systématiquement ranger mes affaires après utilisation, comme
un gros maniaque que je suis.
J'essaie d'apporter ma roue à réparer dans les différents stands de
réparation du village, mais personne n'a mon rayon en stock. Moi j'en ai, mais
c'est évidemment le seul truc que j'ai oublié chez moi. Damned !!! Il y a même
un stand SRAM, la marque de mes roues, mais le gars est venu à poil. C'est un
peu dommage.
Pendant ce temps, David prépare des crêpes à nos invités, la Flo et les Lorengs, mais aussi Nathalie Dub, Camille et Romane qui sont arrivés entre temps. Le Chef, on comprend pourquoi il est chef : il sait comment contenter tout le monde. A l'élection du chef pour les prochains Crapauds, moi je vote pour lui.
Pendant ce temps, David prépare des crêpes à nos invités, la Flo et les Lorengs, mais aussi Nathalie Dub, Camille et Romane qui sont arrivés entre temps. Le Chef, on comprend pourquoi il est chef : il sait comment contenter tout le monde. A l'élection du chef pour les prochains Crapauds, moi je vote pour lui.
T'as d'la pâte ? T'as du sucre ? |
Dorian revient du tour qu'il a bouclé en 1.09, bien claqué aussi mais ravi.
Ce sera le temps scratch de l’équipe, bravo !!!
C'est Benji qui enchaine. David ne s'était pas encore complétement préparé
quand on voit réapparaitre Benjou 20-30 minutes plus tard. Il nous raconte
qu'il s'est retrouvé à plat après 500 mètres, a essayé de regonfler mais a
cassé la valve de la chambre, a dû changer de chambre mais a cassé à nouveau la
valve (les enquêteurs diront plus tard que sa pompe n'est probablement pas
adaptée), et que du coup il ne pouvait plus réparer. Comme il apercevait notre
antenne, il a décidé de rentrer réparer au camp.
Ni une ni deux, je me jette sur son vélo pour changer la chambre à air par
une neuve, pendant que Dave finit de se préparer. Il décide de remplacer Benji,
qui du coup prendra son tour. Du coup je peux réparer tranquillement mais
décide d'investiguer sur la cause de la crevaison initiale. L'entaille
retrouvée montre clairement un pincement. Benji m'apprend que son pneu venait
d'être changé et monté par Dorian, qui n'a donc probablement pas bien vérifié
son montage avant de gonfler. La chambre coincée entre le pneu et la gente
s'est fait pincée dès le premier choc : c'est l'entaille et la crevaison.
Dorian ne me piquera donc pas ma place de mécano.
Benji expliquant son avarie aux journalistes par téléphone |
Jean-Yves arrive sur le camp autour de 20h, peu de temps avant son tour
finalement. Il décide quand même de se mettre au barbecue, puisque c'est son
rôle officiel, et comme il faut bien avouer qu’il n’a pas son pareil, on lui
laisse la place bien volontiers. Pas échaudé par son stage de karaté, il
prépare le barbec tranquilou. Là, ça commence à être l'effervescence sur le
camp. David revient de son tour et est relayé par Benji. Il s'est pris
plusieurs gamelles et son vélo a besoin d'un check-up. Parallèlement, on se
prépare pour la nuit car le soleil commence à se barrer. Je file un élastique
au Fab pour monter sa lampe, j'installe la frontale sur le casque de Jean-Yves
avec des riselans pour pas que ça se barre, je réponds aux questions de Faby sur
comment mettre son attache de lampe car elle est cassée, je jette un oeil sur
le vélo de David, j'explique à Faby comment j'ai fait pour l'attache de
Jean-Yves, ma femme nous rejoint sur le camp, Faby me montre comment il compte monter son accroche de lampe sur son casque, j'installe ma Low Gravity M5 sur le vélo de Dorian car ce dernier ne dispose qu'un d'un système très artisanal (mais probablement efficace, avec néanmoins la contrainte de devoir changer de piles en cours de route),
je finis par dire à Faby de se démerder avec son attache de lampe, je diagnostique une
patte de dérailleur tordue pour David que le Fab redresse, je règle du mieux que
je peux pour que ça ne déraille pas et que Dav puisse au moins utiliser les
vitesses externes... Bref, soudainement tout s'est accéléré.
On se retrouve à manger sans Jean-Yves, parti rouler (d'abord sans ses
chaussures), les grillades qu'il nous a préparé, sous la tonnelle éclairée par
le jeu de lumière de Dorian. J'explique à Lise que je
pensais que le temps serait peut-être long sur le camp entre deux tours, mais
qu'en fait ça passe hyper vite. On se régale de l'excellente viande commandée
par David et magnifiquement cuite par Gros Paquet. C'est de la tuerie. Je me
restreints sur la boisson, je roule bientôt.
Il est presque minuit quand on finit de manger, et le feu d'artifice est
envoyé dans le ciel noir de Rozérieulles. Il est très chouette, et malgré le
froid, on sort pour le regarder. Car oui, le froid est tombé sur nous avec la
nuit. Le temps avait été clément jusque-là : globalement ensoleillé, et un peu
frais mais très correct. Par contre dès que le soleil s'est barré, ce coquin
est emporté la température avec lui. On avoisinera les 0, en tout cas en
ressenti, et certains ont gratté les parebrises quand ils ont pris la voiture
le matin.
Je reconduis Zouzou à sa voiture, garée à l'autre bout du monde. Je suis
content qu'elle soit venue profiter de l'ambiance Crapauds avec nous, je pense
que du coup ça la saoulera moins quand je lui raconterai un milliard de fois
les mêmes anecdotes. Je retourne au camp où le calme s'est installé. Il reste
Faby qui se prépare pour rouler, Benji est parti se doucher, David se repose
dans sa tente, Dorian est en vadrouille. Thierry, un pote de Faby, nous a
rejoints. Au bout d'un moment, Fab décide d'aller au relais, et est accompagné
par Thierry. Il ne reste que Benji et moi sous la tonnelle et celui-ci décide
rapidement d'aller se reposer. Dorian revient du village et m'annonce qu'un
concurrent a fait un malaise cardiaque et que les secouristes essaient de le
réanimer depuis 45 minutes. Il explique que si c'est suite à un choc, il n'a
que peu de chance de revenir. Si c'est un malaise, c'est encore possible, mais
qu'après 45 minutes, ça craint quand même. L'ambiance s'est soudainement rafraichie
et a rejoint la température. Ca fait bien 1h40 que Jean-Yves est parti. Je
m'inquiète un peu, mais bon... Non, ça ne peut pas être lui... Je me dis qu'il
est peut-être arrivé, que Fab a pris le relais, et que Jean-Yves a croisé
quelqu'un avec qui il discute avant de rentrer. Là arrive Thierry. Faby a
entendu parler du malaise cardiaque, et a envoyé Thierry aux nouvelles. On est
1h50 depuis le départ de Gros Paquet, et là je commence vraiment à flipper...
Fort heureusement, 5 minutes après, je vois apparaitre une lumière se dirigeant
vers notre camp. C'est notre Jean-Yves qui nous rejoint. Je suis si content de
le voir ! Ce dernier nous explique qu'il a galéré à mort, que ça glisse, qu'il
est tombé 5 fois, qu'il faut être malade pour faire ça, et autres joyeusetés.
Il se couvre de vêtements, se fourre prêt du réchaud, refuse bière et
viandasse, et se repose enfin.
Je ne suis pas bien sûr d'avoir envie d'aller rouler là. Ca caille, mais
alors salement, je commence à être fatigué (il est 1h du mat'), Jean-Yves, qui
est loin d'être un manche sur un vélo (il est le premier à avoir descendu la
Nickel Chrome, et ceux qui connaissent l'endroit comprendront que quand je dis
que c'est pas un manche, c'est un euphémisme) a galéré à mort et chu plusieurs
fois, et par-dessus tout ça, un mec est entre la vie et la mort. Ça fait
beaucoup pour un petit hobbit loin de sa Comté. Mais je dois le faire pour la fierté du dossard "199".
Notre numéro |
Je m'habille vers 01h25. J'ai prévu que Fab mettrait environ 1h20 pour son
tour, alors je dois y être pour 01h40 histoire de prendre le relais 5 minutes
après environ. Mais une fois que je suis dans mes vêtements de vélos, déjà j'ai
moins froid. Ça marche quand même pas mal les vestes et cuissards thermiques.
Du coup, je vais direct au relais. Me mettre dans l'ambiance m'aidera à passer
mes appréhensions. Je dis à Jean-Yves qui somnole que je mets les clés de la
voiture dans la caisse à outil, et je file.
Faby apparait à 1h55, un large sourire sur le visage. Il est content de
finir, mais surtout il s'est amusé. Je m'empresse de le questionner sur le
terrain : ça glisse ? T'as tout passé sur le biclou ? Il me répond que ça se
fait bien et m'encourage à m'amuser. Je décide de lui obéir, et j'oublie au
passage de lui dire où trouver les clés.
Lorsque je monte sur le vélo après la passerelle, mes jambes se mettent en
route avec cette délicieuse sensation qui me dit qu'elles sont prêtes à pédaler
malgré la fatigue. Je décide de ne pas faire le foufou, et sur la première
boucle, je profite à fond de l'élan des descentes pour faciliter les montés. Du
coup, je suis encore plutôt frais au moment de rejoindre la deuxième boucle.
L'ambiance de nuit est propice aux échanges, et je discute brièvement avec des
compagnons de passages. En général, je prends leur rythme en montée, et les
abandonne à la première descente. Bien-sûr, je me fais dévorer par des avions
de chasses dès que ça grimpe, par contre à aucun moment dans le week-end
quelqu'un ne m'aura dépassé dans une descente. Il y en a un qui aura essayé. A
l'abord d'une petite vicieuse, il me lance un "gauche !" pour
m'annoncer qu'il compte me passer par la gauche. Probablement avait-il peur de
se faire retarder dans la descente par un gars si peu rapide sur le plat
précédent. Il s'entendra répondre un "ouais, t'as raison", et vlan,
il ne verra plus que ma lumière rouge de signalisation s'éloigner dans la nuit.
Non mais !!! Comme annoncé par le Fab, les descentes sont en effet un peu plus
glissantes que de jour, mais tout à fait praticables. Il faut dire que les
avoir déjà faites une fois de jour aide carrément à les gérer. Certaines d'entre elles sont néanmoins bouchées : elles sont déjà difficiles à la base pour les moins aguerris à la descente, alors de nuit, ça relève du clavaire pour certains comparses. Je perdrai une bonne poignées de minutes dans le grand S, complétement à l'arrêt.
La monté du Nain sera très lourde psychologiquement. C'est là que le
coureur a fait son arrêt cardiaque, et les organisateurs ont réalisé en urgence
un détournement pour protéger le lieu où il est peut-être encore entre la vie
et la mort. Ca fait réfléchir. Et tu as le temps, dans cette montée
interminable, de cogiter sur la vie, ce à quoi elle tient, et sur la rapidité
avec laquelle elle peut prendre fin. Alors on ne va pas s'arrêter de vivre par
peur de mourir, au contraire, il faut qu'on profite à fond du temps qui nous
est donné. C'est dingue comme les différents événements autour de nous en ce
moment se liguent pour nous inciter à vivre à fond et à jouir le plus possible
de la chance que l'on a. Et ouais, c'est ça qu'il se passe dans ma tête pendant
que je monte. Heureusement, la montée se termine et je peux enchainer sur les
descentes, où là j'ai besoin de toute ma concentration.
En passant dans le chapiteau, c'est très calme. Quelques personnes sont là,
mais ce n'est pas la folle ambiance. Du coup, je lève le bras et lance un
faible "ouaiiiiis". Je suis repris par une spectatrice au grand cœur
qui m'encouragera chaleureusement. Je lui lance un "Merci public génial
!" et m'embarque sur la 3ème boucle.
Là, je commence à sentir qu'il est 3h du mat', et que je commence à être
crevé. Dans la longue montée pas trop raide mais monotone, je me rends compte
qu'on risque fortement de s'endormir au volant d'une voiture en conduisant
quand on est crevé, mais que cela me semble techniquement impossible sur un
vélo. Apparemment, pédaler ça tient éveillé. Il faudra peut-être installer un
pédalier sur nos bagnoles pour les longs trajets nocturnes. Ouais... j'suis
clairement crevé là. Dans mon souvenir, il ne restait quasi rien après la
longue monté monotone. Dans mon expérience nocturne, j'ai réalisé qu'il restait
quand même pas mal. Comme mon GPS a déconné en début de tour, je ne pouvais
même pas me fier à lui pour savoir quand ça allait finir. Alors à nouveau, la
vision de la passerelle m'est apparue comme une délivrance. Je mets 1h21 pour
boucler ce tour. Pas mal pour une nocturne.
Je rentre au camp passer le badge à Dorian qui s'est mis en "by".
Comprenez qu'il somnole en attendant d'intervenir. Il file comme le vent sur
son Lapierre, et moi je me prépare à dormir. Enfin, Fab et moi nous préparons,
car il a dû m'attendre du fait que Jean-Yves n'avait pas entendu que je lui
avais dit où été les clés, et que moi-même avais oublié de le lui dire au
moment du relai. Jean-Yves a un peu changé sa position. Il n'est plus allongé
sur le banc, mais installé dans le transat' à côté du réchaud. Pas question de
s'éloigner à plus de 1 mètre de la source de chaleur. Apparemment, il se les
caille sévère.
Je décide d'envoyer un message à Zouzou pour ne pas qu'elle s'inquiète,
mais évidemment je tombe à cours de batterie au moment d'appuyer sur
"envoyer". Il me faudra fouiller dans mes caisses, à 03h45 du mat',
pour trouver mon adaptateur qui permettra de recharger le phone avec la
batterie de ma lampe de vélo. Ça prendra 10 minutes avant que je puisse envoyer
le fameux message. Je ne regrette pas car Lise m'a appris ensuite qu'elle a
vérifié vers 05h et que ça l'a en effet rassurée.
Fab et moi rejoignons notre tente. On s'équipe pour la nuit : plusieurs
couches de fringues, 2 sacs de couchage, boule kyès et masque offusquant
récupérés lors de vols transatlantiques. Parés à dormir quelques heures. En me
contorsionnant pour m'insérer dans mon sac à viande, je déclenche une crampe.
On prendra un fou rire quand je demanderai à mon comparse de bien vouloir me
tirer la crampe sous la tente.
Une fois installé façon sarcophage, je respire sous mon sac pour y faire
remonter la température. Ça se réchauffe assez vite, et je m'endors en peu de
temps.
Je me réveille plusieurs fois dans la "nuit". A chaque fois, j'ai
le même réflexe : je regarde l'heure, je calcule les relais (donc vers 5h c'est
Dav, 6h30 Benji, puis Jean-Yves...), me rends compte que j'ai encore du temps,
et me rendors. Vers 08h du mat', je me dis que c'est bientôt le tour du Fab',
mais celui-ci en écrase encore sévère à côté de moi. Je décide de me lever. Je
réveille Jean-Yves en entrant sous la tonnelle. Je suis surpris de le voir là,
il devrait être sur le vélo. Il m'apprend que Dorian a galéré durant la nuit,
qu'il a fait une hypo et a vraiment peiné à rejoindre l'arrivée. Apparemment,
il a dévoré tout ce qu'il a trouvé sous la tonnelle en rentrant... sauf
Jean-Yves. On n'a pas le temps d'en dire beaucoup plus, car David revient justement
de son tour, et Gros Paquet doit se presser pour aller le relayer.
Il roule bien le Chef ! (crédit photo : http://www.messinmaisoui.org) |
Le Fab nous a rejoint entre-temps, David et Benji se mettent à nous
préparer un petit déjeuner de rois : œufs sur le plat, bacon, pain grillé. Fab
et moi on gère, comme on peut, le café avec la cafetière italienne. Une fois de
plus, le Fab va rouler avec le ventre plein, lui qui a horreur de rouler juste
après manger. Il faut dire aussi qu'il ne se limite pas particulièrement dans
la quantité ;op.
Jean-Yves a vite bouclé son tour et Faby se fait surprendre à ne pas être
prêt quand il nous rejoint au camp. Il a bien roulé et semble ravi. Il confirme
que le parcours est chouette, et il a pu au moins profiter pleinement des
lieux. Il est cependant toujours frigorifié et rêve d'une douche. Du coup, sa
femme Nathalie nous rejoint quelques minutes après pour exaucer son souhait.
Ils reviendront après pour le démontage et le barbec de fin de Crapauds. En
attendant, David leur sert à tous les deux un bon petit déj' que ni l'un ni
l'autre n'ont volé (Nathalie habite a plus d'une heure de route, elle en aura
fait des bornes sur ces Crapauds).
Je me prépare pour ce qui doit être mon dernier tour. Je veux en profiter à
fond, donc je me couvre correctement mais pas trop. Je décide d'aller attendre
au relais. Quand Faby arrive, il est radieux. Il me souffle que ça fait du bien
de finir, mais que c'était bien de faire ce dernier tour. Je décide d'en
profiter à fond, surtout sur les descentes.
Fab prend le thème de cette année très au sérieux et fait le cirque (crédit photo : http://www.messinmaisoui.org) |
Ce sera le tour des blagues avec les spectateurs, certains complimentant
mon vélo, une fillette me criant "allez M. Orange" (couleur de mon
K-Way), du coup quand d'autres demandaient les prénoms des gens pour les
encourager, je leur ai indiqué M. Orange, qu'ils ont scandé à tue-tête. C'est
le tour des photos également, où on essaie vaguement de prendre la pose d'un
air décontracté et détaché malgré la fatigue.
Je tape dans la main des enfants qui me la tendent, et lorsque j'arrive sur
la dernière montée, je décide d'en remettre un coup. Je monte sur les
pédales... et retombe sur ma selle aussitôt. Je n'ai plus rien. Un spectateur
me crie "Courage !!! Reste 300 mètres !!!". Je lui réponds que du
courage j'en ai à revendre, c'est de force dont j'ai besoin. Il me dit
:"Continue comme ça, c'est suffisant !". En effet, j'atteins la
passerelle et badge mon dernier tour. Je mets finalement 1h13, et chauffe Benji
à qui je passe le relais afin qu'il vise les moins de 1h10. Je suis content car
malgré la fatigue, je ne mets que 2 minutes de plus que mon premier tour (où
j'ai certes perdu du temps avec le coup du rayon). L'appli Strava m'apprendra
plus tard que je l'ai bouclé à un rythme cardiaque moyen de 151 battements par
minutes, contre 166 au premier tour. Clairement plus efficace ce tour-ci...
Je retourne au camp, avec la sensation du devoir accompli, et me jette
immédiatement sur la première bière qui a le malheur de croiser mon chemin. Le
Fab aussi est passé en mode apéro, et ce sera notre leitmotiv sur les
prochaines heures. Rapidement, Nathalie, Camille et Romane nous rejoignent,
ainsi que Lise, et Nathalie et Jean-Yves qui a enfin pu prendre sa douche.
Benji, qui a bouclé son tour en 1.15, passe le relai à David qui a emprunté un
vélo pour son dernier tour, qui sera également le dernier de l'équipe.
L'ambiance tourne vraiment à la fête sur notre campement, alors que des
voitures commencent déjà à déserter les lieux.
On décide d'aller encourager David au niveau du chapiteau. Je peux vous
assurer qu'il n'est pas passé inaperçu. Lise ne dégaine pas son appareil photo
assez vite et ne peut le prendre que de dos.
On retourne au camp et convient de revenir sur l'arrivée pour accueillir
notre chef qui conclura nos 24h. Mais au moment où on décide d'y aller,
celui-ci débarque au camp. Probablement que nos encouragements l'ont boosté, ou
alors l'utilisation d'un vrai vélo lui a donné des ailes, mais il a fait une
3ème boucle de folie. Il confirmera en tout cas que le vélo tout suspendu lui a
bien plu. Il conclut la course de notre équipe, qui termine avec un modeste 16
tours (qui nous place 239 sur l'ensemble des 539 équipes, solo inclus, 164 sur
260 dans la catégorie loisirs). On a tous le sentiment qu'on aurait pu faire
mieux (Benji rage encore sur sa roue crevée sans laquelle on aurait pu faire un
tour de plus), mais on est tous fiers d'avoir joué le jeu à fond : à tout
moment durant les 24h il y avait un Chacal Vert en train de rouler. Rien que
ça, ça mérite le respect, et je lève mon chapeau en particulier à Jean-Yves qui
a du faire son premier tour de nuit, Dorian qui a dû rester en "by"
jusque 3h30 pour ensuite galérer dans la nuit glaciale, et à David qui a du se
taper le tour à 4 heures du matin, sans doute le plus compliqué.
Une fois que David a ramené son vélo et est revenu sur le camp, on peut
enfin lancer la vraie fête. Benji nous prépare un guacamole maison sur lequel
on se jette comme des crèves-la-faim. On prend l'apéro jusque je ne sais pas
quelle heure. Je peux vous garantir qu'un à moment donnée, je perds la notion
du temps et de tout le reste, car j'ai beaucoup apprécié les bières spéciales
ramenées par Benjou.
Le roi du guacamole |
Puis David se met aux fourneaux pour préparer des crêpes salées, puis ses
célèbres hamburgers. Autour de nous, tous les camps ont déjà été remballés et
sur le chemin c'est l'embouteillage des 600 équipes qui cherchent à quitter les
lieux.
Il est passé 18h quand on décide à notre tour de remballer nos affaires. Le bouchon n'est plus, seules quelques voitures passent devant nous, en nous saluant à chaque fois, comme une marque de respect pour cette équipe si dévouée à faire la fête. Le remballage se fait dans la même bonne humeur que tout ce qui a été fait durant le week-end. "Chef ! Je vais racagnaquer la tonnelle, Chef !".
Master crêpe |
Il est passé 18h quand on décide à notre tour de remballer nos affaires. Le bouchon n'est plus, seules quelques voitures passent devant nous, en nous saluant à chaque fois, comme une marque de respect pour cette équipe si dévouée à faire la fête. Le remballage se fait dans la même bonne humeur que tout ce qui a été fait durant le week-end. "Chef ! Je vais racagnaquer la tonnelle, Chef !".
Je prends un peu de recul sur notre campement et je regarde Romane et
Camille qui sont transportées avec le chien dans le coffre de la voiture de
Nathalie Hub, Zouzou qui nous fait coucou quand on lui fait de grands signes
pour lui indiquer qu'elle se trompe de chemin pour nous rejoindre, Benji qui
défonce un piquet à béton avec sa voiture sur une manœuvre un peu brutale,
Jean-Yves qui travaille à une main parce que l'autre est occupée avec une
bière, Fab qui fait du saut en hauteur au-dessus d'une rubalise sous les yeux
admirateurs mais un peu craintifs de Nathalie Dub, le Chef qui charge tout dans
sa bagnole et se rend compte qu'il doit tout ressortir pour insérer des
affaires de Dorian, le seul qui manque à ce chouette après-midi pour qu'il soit
parfait.
Trois p'tites têtes bien sympathiques |
Quelle belle équipe nous avons là ! Il y a 3 mois encore, on ne se
connaissait pas ou à peine, et voilà que nous formons une team. Et je n'imagine
pas que cela puisse en rester là. Je suis certain qu'on continuera à rouler
ensemble, le midi au boulot ou le soir dans nos contrées ("dans la belle
forêt du Fab" dirait Benji), et ça parle déjà de se présenter sur les
Crapauds 2017, avec pourquoi pas, deux équipes de Chacals Verts !
La Team, Dorian en moins |