mardi 24 février 2015

La rando de Ell : une journée en Enfer !!!

Avec Fab, on avait envie de s'entrainer pour le Périple et de voir un peu ce qu'on avait dans le coffre sur une grande distance avec un peu de D+. J'avais repéré une rando organisée à Ell, un petit village du Luxembourg au nord d'Arlon. On aime bien les randos organisées : ça permet de découvrir des nouveaux chemins, de croiser du monde, et puis il y a des ravitaillements :o)

On décide donc en ce dimanche 22 février 2015 de faire un peu de bagnole (45 minutes pour moi, 60 pour Fab) afin de rejoindre le village de Ell. On n'hésite pas longuement et nous lançons sur le plus grand parcours : le 50 km. Aucune idée du D+ total, on verra bien sur place. Une chose est sûre, on est bien au Luxembourg : 7 euros la rando, il va y avoir du foie gras aux ravitos, c'est pas possible autrement !

On démarre donc à 9h15, dans une température assez froide, mais de bonne humeur. On part à un rythme assez tranquille, mais efficace. Ca commence très vite à monter. On avale 300m de D+ dès les 10 premiers kilomètres. Ca ne monte pas très fort, mais ça monte tout le temps, et surtout sur du terrain très meuble, voire boueux.

C'est lors de la première descente que le fun commence. Un single, pas trop étroit, mais tout boueux. Il y a des gens de partout en train de marcher ou de descendre comme ils peuvent sur leur vélo. Et nous, on se lance. Je me félicite d'avoir monté un nouveau pneu arrière, plus fin et polyvalent (un Hutchinson Taipan 2.1, pour ceux que ça intéresse) qui me donne une bonne accroche, et on se met à zig-zaguer entre les cyclistes paniqués. Du grand bon délire. A un moment, on rattrape tout un groupe, et comme un gars attend pour leur laisser un peu d'avance, on fait de même. Le gars y va, on continue d'attendre un peu car il ne semble pas bien franc. Mais comme derrière ça commence à presser, on se lance. On rattrape vite le type, mais il ne reste plus rien à descendre et il ne reste qu'à lacher les freins. Enfin c'est ce que moi je fais. Le gars devant panique, bloque tout, et se vautre. J'arrive trop vite, je ne peux pas l'éviter. Je me laisse tomber sur le côté et prend un petit arbre dans le pif. Ca sonne, mais ça va. On remonte sur nos biclous et on attaque une nouvelle monté.

20 bornes et 600m de D+ après le départ, on commence à avoir furieusement froid aux pieds. La boue a détrempé nos godasses, il fait -2°C, et ça caille à mort. Les orteils nous font l'effet de Freeze Packs. Et comble du bonheur, on a toujours pas eu de ravitaillement. A mi-parcours, toujours rien à bouffer !!! Ca rend le Fab un peu bougon, et il commence à tout critiquer : ses chaussettes, le parcours, le fléchage, les ravitos, ses jambes, bref... tout ! Heureusement j'ai pensé à prendre une barre de céréales de secours, et on se la partage. Ca nous rebooste un peu et nous permet d'atteindre le 1er ravito, après 28 bornes. Sans déconner !

Bon, le monsieur qui s'en occupe avec ses deux filles est bien sympa et a l'air de se cailler encore plus que nous. Il nous sert un thé chaud avec des gaufres, du chocolat au riz soufflé, des bananes et des oranges, alors on ne râle pas trop. A ce moment là, on a tellement froid aux pieds qu'on pense sincérement à raccourcir, si possible, notre tracé pour rentrer plus tôt.
Cependant, il s'avère que sans se concerter, on avait tous les deux pris une paire de chaussettes de rechange. On décide donc d'enlever les chaussures pleines de boue, de virer les chaussettes trempées, d'essayer de se réchauffer les pieds nus comme on peut avec nos mains, et d'enfiler une paire sèche. Ca, plus le thé chaud, ça nous remonte le moral et on se sent mieux.



On restera une bonne vingtaine de minutes, voir une demi-heure au ravito. On y a fait la rencontre de trois Luxembourgeois bien sympas, avec qui on a discuté biclou (Radon et Canyon vs Scott et autres marques : avantages et inconvénients). On a pas mal plaisanté avec eux, puis on redécolle en se filant rencard au prochain ravito. En fait, on se recroisera plusieurs fois sur le parcours, partageant quelques montés ou quelques pauses. Comme celle effectuée alors que 2 d'entre eux et moi, voulant franchir une bosse pleine de boue en force, déclenchons une crampe fulgurante. C'est le kilomètre 33, et à ce moment là je n'arrive plus à plier la jambe ! Fab, plus malin, voyant les 3 cramprés essayer de faire passer la douleur, ne tente pas le passage en force et monte à pied et sans encombre. Ca lui permet de rejoindre un gars qui doit réparer sa roue et n'a pas de démonte pneu. Ironie de l'histoire, le gars bosse dans un magasin de vélo ;op. Fab le dépanne généreusement, ce qui me laisse un peu de temps pour soigner la crampe. Mais on ne s'attarde pas trop car le froid essaie de se réinsinuer par nos pieds plongés dans la bouillasse.



La suite de la rando me semble plus facile. Il y a un peu moins de D+, on a pris l'habitude de la boue, le soleil pointe son nez et on a moins froid aux pieds. Fab se prend se habituel mur des 35 mais il est vaillant, malgré la douleur au genou.

On délire à nouveau avec nos copains au ravito suivant, puis on repart pour les 10 dernières bornes. On a droit sur celles-ci à quelques singles bien sympas, et franchement on s'amuse quand même bien. Ceci étant dit, on est ravis quand on rejoint l'arrivée vers 15h. Epuisés, car la rando était vraiment difficile, la boue rendant les montés deux fois plus dures et les descentes bien complexes, mais franchement heureux de l'avoir fait. On matérialise alors que le Périple, ça va quand même pas être une mince affaire, surtout si la météo n'est pas sympa avec nous.

On "lave" nos vélos (du mieux qu'on peut compte tenu de leur état et du faible débit des tuyaux d'arrosage) en devisant gaiement avec nos copains du jour (que je salue s'ils devaient se perdre sur cette page : c'était vraiment sympa de vous croiser), on va raccrocher les biclous aux voitures et se changer, puis on se file rencard pour l'après-rando.


L'Orval (et sa petite soeur) et les sandwitch-saucisse à l'arrivée ont eu ce goût si particulier qu'on apprécie tant après l'effort. On passe là un super moment, à discuter de cette rando bien mortelle et à anticiper les efforts du Périple. On n'est pas trop en mauvaise forme. Mais franchement si on devait repartir le lendemain dans les mêmes conditions, pas sûr qu'on soit hyper motivés. Après, c'est sûr (ou presque) qu'il fera moins froid, et le plus gros soucis du jour ça a été le froid.



Néanmoins, cette expérience remet les idées en place, et on est tous les deux conscients qu'il faut continuer à s'entrainer, et par ailleurs préparer les étapes du Périple avec attention pour éviter de trop grosses galères quand même.

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